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Ces enfants qu'on oublie

durée 08h00
16 septembre 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
V.I.V.R.E. & Grandir Autrement

L'être humain a cette particularité de s'attarder davantage à ce qui est hors norme, à remarquer ce qui sort de l'ordinaire ou encore, ce qui est impressionnant. Que ce soit l'enfant qui a de superbes habiletés sociales pour son âge ou alors, celui qui a tant de mal à gérer son impulsivité qu'il n'arrête jamais de bouger ou de parler, on le remarquera. On repèrera aussi rapidement l'enfant qui connaît une infinité de choses, qui est propre tellement rapidement ou qui est si bon au soccer.

Certains enfants n'entrent pas dans ces catégories et même, s'effacent complètement du reste du groupe. Ils chemineront sans trop de difficultés, mais pas de façon exceptionnelle. Ce ne sont pas eux qu'on entend ou qu'on voit, si bien que parfois, on les oublie... un peu.

Quand vient le temps de faire des comptes-rendus aux parents, jamais rien de spécial à mentionner. Ils vont bien. On se creusera peut-être un peu la tête pour trouver des anecdotes ou pour souligner quelque chose d'un tant soit peu intéressant.

En réalité, les enfants qui s'effacent ne vont pas si bien. Ils aimeraient s'amuser avec les autres un peu plus, ils voudraient participer davantage lors des causeries et raconter leur fin de semaine à leur éducatrice, le lundi matin. Mais quelque chose les empêche de passer à l'action. Ils sont sans cesse tiraillés entre le désir d'interagir avec les autres et le malaise qui les accable dès qu'une opportunité se présente à eux.

On entend souvent le terme « enfants à besoin particuliers ». Ces enfants qu'on oublie parfois ne sont ni autistes, ni hyperactifs; ils n'ont pas de troubles de langage ou d'opposition, mais ils ont, eux aussi, des besoins particuliers. Bien souvent, on ne le perçoit pas de cette façon puisqu'ils fonctionnent plutôt bien et surtout, qu'ils ne dérangent en rien le fonctionnement du groupe.

Ces enfants ont pourtant bien besoin qu'on leur porte une attention particulière : qu'on les amène à se faire confiance; qu'on les incite à tenter de nouvelles expériences; qu'on les encourage beaucoup et qu'on les félicite énormément; ils doivent être poussés un peu, mais pas trop; un petit coup de pouce les aide à s'intégrer à une activité ou à un groupe; ils veulent sentir qu'on se soucie d'eux et surtout, qu'on s'intéresse à ce qu'ils vivent, à qui ils sont.

Ces petits ont aussi grandement besoin qu'on en parle à leurs parents; ceux-ci doivent être au courant de ce qui se passe pour avoir la chance de s'adapter à la situation et aller chercher du soutien qui les aidera à bonifier la confiance de leur enfant.

Parce que oui, ces enfants qu'on oublie parfois ont besoin d'aide, même si apparemment, ils s'en tirent bien... mieux que d'autres qui nous semblent avoir des besoins plus « particuliers ». Mais les dégâts ne sauront tarder.

À l'école, les enfants très inhibés auront plus de difficultés puisque tout est plus grand... la bâtisse, les groupes, rien pour les mettre plus à l'aise. Ce sont des enfants pour qui se faire des amis et s'intégrer s'avère généralement plus difficile. Aussi, ils représentent souvent de parfaites cibles pour certains intimidateurs puisqu'ils n'auront pas la capacité ni de se défendre, ni de les dénoncer.

Alors, n'attendons pas qu'il soit trop tard! Prévenons dès le préscolaire, en donnant les outils nécessaires aux enfants inhibés afin qu'ils puissent cheminer heureux et confiants. Et le point de départ consiste à en discuter avec les parents!