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Quand la tête guide nos actions

durée 08h00
15 juillet 2023
duréeTemps de lecture 5 minutes
Par
V.I.V.R.E. & Grandir Autrement

Le parcours d’un parent est souvent parsemé de sentiments mitigés et variés. Certains parents, dans un souci de bien faire,  vivent avec l’impression d’être contraints à se surpasser. Les pères comme les mères se mettent de la pression, croyant qu’ils ne peuvent manifester un signe de faiblesse. Ils désirent avoir le contrôle de la situation et hésitent parfois de parler de leurs inquiétudes, de leurs questionnements et de leurs émotions.

Il arrive même qu’ils préfèrent ne demander de l’aide à personne afin de sauver les apparences. Ce que les autres vont penser et dire d’eux les troubles.  Faisons un tour d’horizon d’éléments importants, mais parfois négligés au niveau de ce qui se passe entre nos deux oreilles.

Des étiquettes plein la tête 

Notre histoire est parsemée d’hommes et de femmes qui ont vécu avec des étiquettes, entretenant un idéal de dépassement irréaliste. Vous avez certainement entendu l’une de ces appellations : Le plus fort c’est mon père, papa à raison, un homme, ça ne pleure pas, l’homme de la situation, c’est lui ou elle qui porte les culottes, la reine du foyer, la superwomen, une femme de tête solide, active et j’en passe. Ces désignations rapportent à la force, au pouvoir, à la sécurité, au contrôle et à être l’élément stabilisant.

Or, nous savons que la réalité est toute autre.  Comme parent, nous sommes parfois faibles plutôt que fort, nous sommes la plupart du temps au service des autres plutôt que des rois et des reines, nous nous trompons régulièrement, nous n’avons pas toujours raison et nous ne sommes pas toujours au contrôle de la situation. Les mœurs ont changé, mais les mentalités demeurent et ce poids peut être lourd à porter.

Remettons en question ces expressions toutes faites et recherchons des aptitudes et un caractère de qualité. Ne vivons plus en fonction des apparences. Soyons porteurs de valeurs moins opposées afin de  bouleverser positivement nos foyers et notre entourage. Cela nous fera du bien et plutôt que de vivre avec une charge inutile dans notre for intérieur, nous pourrons léguer un héritage différent à nos enfants.

6 valeurs à entretenir dans notre éducation parentale 

1) La réflexion : nous passons beaucoup de temps à faire, et ce, de plus en plus vite! Mais nous passons de moins en moins de temps à réfléchir. Je ne parle pas de ressasser des idées dans sa tête comme un hamster qui tourne sans queue ni tête.  Je parle de s’arrêter sur un sujet, de faire le tour de la question afin de tirer des conclusions qui  mènent à l’action.  Apprenons à dire à nos enfants et aux gens autour de nous : « Je vais y penser et je te reviens là-dessus ». La réflexion, c’est prendre le temps d’étudier, de préparer et de calculer les éléments à tête reposée, avant de répondre ou de prendre action. Dans notre éducation parentale, nous ne devons pas trop improviser ni être précipités.

2) La cohérence : Lorsque vous ne faites pas ce que vous dites, votre contradiction parle plus fort que vos mots. Après votre réflexion, ayez un discours unique et facile à suivre.  Lorsque les énoncés et les actes sont harmonieux, votre crédibilité est plus grande auprès de vos enfants.  Ce que vous dites doit être logique. Si quelque chose est important pour vous, votre mode de vie et vos actions ne doivent pas démontrer le contraire de vos paroles,  cela crée de la confusion.

3) L’assurance : Lorsque la réflexion et la cohérence sont installées, l’assurance prend place dans nos interventions. L’assurance, c’est une stabilité qui permet de persévérer avec confiance.  Cela nous aide à ne pas être ébranlés, déstabilisés ou manipulés. C’est d’avoir une certitude, peu importe ce que les enfants, les parents ou les autres peuvent dire ou faire.

4) La responsabilité : la parentalité nécessite de ne pas agir avec légèreté, car nous sommes les premiers responsables et les premiers répondants d’êtres jeunes et vulnérables. Par définition, une personne responsable, c’est un décideur. Il est clair que nous aurons parfois à prendre des décisions difficiles. En sachant que la tendance humaine est attirée par ce qui est facile, rapide et populaire, soyons conscients des dangers de la nonchalance, de l’insouciance et de la procrastination, chez nous, comme chez nos enfants.

À titre d’exemple, si votre enfant a développé une mauvaise habitude qui se répète dans le temps, rappelez-vous que comme parent, vous êtes responsable de prendre des décisions pour l’encadrer et le réaligner. De plus, il est important de savoir qu’une mauvaise habitude ne peut être abolie sans réelle détermination. Il faut observer, questionner et trouver des stratégies que nous allons maintenir parce que nous y avons réfléchi.  En agissant ainsi, nous prenons soin de nos enfants de façon responsable, tout en transmettant des valeurs importantes.

5) La patience : c’est la qualité de quelqu’un qui sait attendre avec calme. Il persévère dans l’attente du résultat escompté. Ça demande d’avoir une attitude positive même si c’est long. Toutefois, nos sociétés sont axées sur le rendement et la productivité. Avec la pression à la performance, certains individus peuvent adopter des comportements déviants. Ils  auront tellement adhéré à des valeurs de performances et d’images, que l’échec deviendra intolérable.  Le dopage chez nos athlètes est un exemple parmi tant d’autres de performance déviante et de manque de patience. Cette pression à la performance doit nous interpeller comme phénomène social, car ce problème se retrouve également dans nos foyers.  Quel message sommes-nous en train d’envoyer comme société?  Les parents qui vivent avec cette pression prennent parfois des raccourcis dangereux parce qu’ils ne savent pas précisément quand ni comment ils atteindront leurs objectifs, et ça crée un stress en eux et autour d’eux. La patience apporte une paix dans l’attente.

6) Le pardon : être en colère trop longtemps et avoir du ressentiment ne sert pas à grand-chose.  Il est normal de ressentir de la colère, mais ce sentiment doit vite laisser place au pardon. Nous ne profiterons pas de la vie, des êtres chers et des opportunités si nous sommes emprisonnés dans notre tête avec de mauvais sentiments.  Peu importe contre qui vous êtes en colère actuellement, pardonner et regarder en avant. Il faut parfois revenir à la case départ, réfléchir et corriger nos attentes. Après réflexion et échange avec une personne qui vous aidera à regardez les choses objectivement, si vous réalisez que le problème n’est pas en lien avec ce que vous voulez, vérifiez l’intensité et l’acharnement avec lequel vous désirez cette chose. C’est peut-être un problème d’impatience.  La patience et le pardon vont de pair.

Nous devons trouver un équilibre mental et émotif dans les choix que nous faisons chaque jour. Nous serons beaucoup plus sereins même lorsque la tempête fera rage dans nos foyers. Mettre de l’ordre dans nos idées est important pour défaire les conceptions erronées qui nous rendent vulnérables et beaucoup plus instables dans nos interventions parentales.