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Apprendre à mieux comprendre les besoins derrière les comportements

durée 12h00
22 février 2023
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
V.I.V.R.E. & Grandir Autrement

Analyse fonctionnelle des comportements. Quelqu’un a-t-il déjà entendu ce mot ? Est-ce une procédure qui ne sert qu’aux professionnels et pour laquelle il faut payer ?

En fait, c’est plutôt le contraire. Si vous vous appropriez cette procédure, vous pourrez non seulement économiser des frais, mais aussi gérer les sources de comportements à défis plus efficacement ainsi que les prévenir.

De cette façon, lors de vos rencontres avec des professionnels, ces derniers seront en mesure de vous outiller plus rapidement et plus précisément selon les éléments apportés, mais aussi de vous permettre d’être encore plus proactifs au quotidien. Cela vous permettra aussi de présenter des faits concrets à la direction de l'école afin d’obtenir du soutien adapté à votre situation, et ce, autant du côté consultatif que du côté formatif.

L’analyse fonctionnelle des comportements permet d’évaluer une situation sous divers angles ainsi que les valeurs hypothétiques, c'est-à-dire ce que nous interprétons comme pouvant avoir un impact sur le comportement de notre enfant.

En analysant ainsi un comportement, cela nous permet de voir les éléments qui sont constants ainsi que ceux qui varient. Cela nous permet donc de faire des choix et de comprendre la fonction du comportement.

Comprendre la fonction du comportement revient à dire comprendre le besoin auquel ce comportement répond. Ainsi nous pourrons être en mesure de mettre en place des éléments permettant de répondre à ce besoin de façon plus fonctionnelle.

Voici les trois fonctions d’un comportement : il peut être tangible, attentionnel ou viser l'évitement. Si un comportement à défis est maintenu dans le temps, c’est que quelque chose incite à le faire ; il est payant d’une certaine façon. Notre analyse nous aidera à déterminer pourquoi.

1) Renforcement positif (R+)

  • a. Tangible : obtention d’un objet / activité désirée: Ici, on pourrait prendre la situation où un enfant crie fort. Pour ne pas réveiller les autres enfants qui font la sieste, on lui octroie l’item désiré (par exemple, sa tablette).
  • b. Attentionnel: obtention de l’attention de l’adulte ou d’un pair: Ici, on prend l’exemple de Lucas qui pleure lors des transitions à la garderie. Son père demeure avec lui dans son milieu. Les périodes de transition sont beaucoup plus longues.

2) Renforcement négatif (R-)

  • a. Évitement : permet d’éviter une situation désagréable: Lors du cours d’arts plastiques, Marie ne participe pas. Elle est envoyée au coin détente et lecture.

3) Renforcement automatique

Ici, le comportement est renforçant en soi. Nous noterons les comportements liés
à l’autostimulation répondant à des besoins spécifiques de la personne. ATTENTION ! Ces comportements n’ont pas à être éliminés, mais bien à être compris.

Voici maintenant les éléments de base d’une grille de prise de données. Eh oui ! Pour bien cerner les défis du quotidien, il nous faut les définir en termes observables et mesurables ; ça, c’est du déjà vu!

Lorsqu’un comportement est présent dans divers milieux de vie, il peut être intéressant de comparer nos résultats.

Nous définirons d’abord les trois piliers de base de l’analyse, communément appelés la grille ABC (en anglais).

1) Antécédents : Ici, on note tout ce qui se produit avant le comportement. Cela peut être les activités précédentes, les transitions, un évènement social, etc.

2) Comportement : Dans cette section, on doit faire attention, car ce n’est pas notre perception qui doit être inscrite, mais bien la description du comportement observé.

3) Conséquence : Ici, on inscrit ce qui se passe ensuite. Les conséquences peuvent être naturelles (par exemple, un ami échange avec l’enfant) ou elles peuvent être données par nous.

Et on se laisse un espace pour nos réflexions :

Après plusieurs analyses de ce comportement, la conséquence n’avait pas d’impact sur le comportement. Par contre, une observation spécifique lors de cette période a permis de constater que le comportement était maintenu par l’attention des autres.

En manipulant la variable des antécédents au comportement, nous permettons à l’enfant de savoir à quel moment ses parents à lui viendront le chercher. Ainsi, l’enfant ne vit plus d’anxiété et ne demeure plus au pas de la porte.

En somme, un comportement ne peut pas toujours être géré sur le champ. Prendre un moment pour bien le cerner et le définir peut éviter de donner une mesure punitive à l’enfant alors qu’il vit de l’anxiété.

Cela peut aussi permettre de constater que la conséquence que l’on offre à l’enfant n'a pas la valeur que l’on souhaite (par exemple, un enfant pourrait être bien heureux d’être mis en retrait alors que les jeux de ballon ne sont pas du tout dans ses intérêts et qu’il ne souhaite pas y participer).

De plus, cela permet d'éviter de se méprendre sur les causes du mauvais comportement (par exemple, penser qu’un enfant s’oppose alors qu’il ne réussit pas à traiter l’information pour différentes raisons).

Enfin, et surtout, prendre le temps de bien cerner et définir un comportement peut permettre de comprendre un enfant qui tente de vous exprimer un besoin, mais qui ne dispose pas des outils nécessaires pour le faire.

NE JUGEONS PAS UN COMPORTEMENT. TENTONS DE LE COMPRENDRE POUR OFFRIR
DES OUTILS MIEUX ADAPTÉS.