Collaborer afin de mieux préserver les espaces verts de la région
Le Corridor vert : une inestimable ressource
En plus de contribuer au panorama de la région, le Corridor vert de Vaudreuil-Soulanges est essentiel pour la faune et la flore, mais aussi pour nos communautés qui en profitent de plusieurs manières différentes. Afin de mieux comprendre l’importance de ces milieux naturels, Néomédia s’est entretenue avec Lorraine Caron, présidente du comité consultatif sur l’environnement de la Ville de Saint-Lazare depuis 2016.
Le projet du Corridor vert de Vaudreuil-Soulanges, issu d’une collaboration entre la MRC de Vaudreuil-Soulanges et Nature Action Québec, vise à protéger et à mettre en valeur l'intégrité des milieux naturels de notre région.
Le corridor comprend des milieux humides, des boisés et des friches entre Pointe-Fortune et L'Île-Perrot, en passant par ceux de Sainte-Justine-de-Newton, du mont Rigaud, du grand boisé de Saint-Lazare, de Saint-Polycarpe, de Saint-Télesphore et de Rivière-Beaudette.
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Image originale : Nature Action Québec
Celui-ci traverse ainsi les limites de 14 municipalités de la MRC de Vaudreuil-Soulanges et rassemble plus de 20 000 hectares, ce qui représente plus de 80 % de tous les milieux naturels de la région.
Encourager la conservation
Plusieurs villes et municipalités de la MRC ont mis en place des réglementations ou mis des projets sur pied afin d'assurer une conservation plus optimale de leurs espaces verts. Pour Lorraine Caron, membre du CA de la Protection de l'Esker de Vaudreuil-Soulanges, consultante pour le COBAVER-VS, conseillère municipale du district 6 de Saint-Lazare et présidente du comité consultatif sur l’environnement de la Ville, il existe deux approches principales pour la protection du territoire naturel.
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Photo: Archives Néomédia / courtoisie Lorraine Caron
« Quand une ville veut s’approprier un terrain dans le but d’en faire la conservation, ils peuvent soit en faire l'acquisition en l’achetant souvent grâce à des subventions du gouvernement ou de la CMM par exemple », explique Mme Caron.
C’est d’ailleurs la voie qui a été privilégiée par la Ville de Hudson lorsqu’elle s'est dotée des terrains de Sandy Beach. L’ancien golf situé sur la route Harwood à Vaudreuil-Dorion est un autre bon exemple. Depuis qu’il a été acheté par la Ville, un grand parc naturel occupe désormais l’espace.
« L’autre option est de protéger le milieu naturel via une réglementation d'aménagement claire et de restreindre les nouvelles constructions au territoire urbain, là où il y a déjà des services », ajoute-t-elle.
C’est ce que fait la Ville de Saint-Lazare notamment avec le projet de règlement 1180, qui encadre la mise en œuvre du premier Plan d’aménagement d’ensemble (PAE). Ici, la volonté est de préserver le territoire forestier tout en limitant l’étalement résidentiel.
Le PAE impose la conservation de plus de 70 % du milieu naturel. De nouvelles exigences resserrent également les protections autour des milieux humides, des zones forestières sensibles et des habitats d’espèces à statut particulier, incluant une bande tampon de 30 m désormais obligatoire.

Photo: Archives Néomédia / courtoisie Mont Rigaud
« Un élément très important de protection des milieux naturels figurant au sein du Corridor vert a été la protection du mont Rigaud », rappelle Mme Caron.
L’objectif est non seulement d’offrir un sanctuaire à plusieurs espèces animales ou végétales, mais aussi d’en faire profiter la population. « Les milieux naturels font augmenter la qualité de vie des citoyens et aident aussi les agriculteurs en ralentissant l'érosion des sols », souligne Mme Caron, qui rappelle d’ailleurs que ces endroits contribuent à atténuer les GES et à freiner l’impact des changements climatiques.
Appuyé par la MRC et la CMM
Si les villes font leur part, la MRC et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sont aussi au cœur d'initiatives visant à protéger les milieux naturels de la région.
Le Règlement de contrôle intérimaire (RCI) est un outil temporaire dont se sert entre autres la MRC de Vaudreuil-Soulanges pour encadrer ou freiner certains développements le temps de compléter une planification d’aménagement plus globale. Il permet d’éviter l’approbation de projets susceptibles d’entrer en conflit avec les orientations en préparation.
Le RCI prévoit des restrictions ciblées, particulièrement dans les zones humides, les plaines inondables et d’autres secteurs sensibles. Le RCI a préséance sur les règlements municipaux portant sur les mêmes objets, jusqu’à l’adoption de mesures permanentes.
De son côté, la CMM assure la protection des bois et des corridors forestiers par l’entremise de son Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) et de la Trame verte et bleue. Elle y délimite des zones d’intérêt, acquiert des terrains, soutient les municipalités dans leurs efforts de verdissement et met de l’avant des initiatives locales visant la conservation de la biodiversité, la gestion de l’eau et l’accès à des espaces de loisirs.
Ces mesures s’inscrivent dans l’objectif métropolitain de protéger 30 % du territoire d’ici 2030, notamment par la création de parcs et le reboisement.
Valoriser l’Esker de Vaudreuil-Soulanges
Le Corridor vert regroupe la grande traversée forestière qui s’étend au nord de Vaudreuil-Soulanges, mais la région compte également une plus petite trame au sud du territoire, où l’on retrouve l’Esker, un gigantesque réservoir naturel d'eau potable d’une précieuse valeur scientifique et éducative.
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Image: COBAVER-VS
L’Esker joue un rôle clé dans les déplacements de la faune et figure parmi les écosystèmes d’intérêt régional identifiés dans le premier Plan directeur de l’eau (2014-2024) du Conseil du bassin versant de la région de Vaudreuil-Soulanges (COBAVER-VS).
En 2025, Nature Action Québec a réalisé un nouvel inventaire biologique sur une propriété située dans ce secteur, poursuivant ainsi plus d’une décennie de travaux menés auprès de plus de 215 propriétaires du Corridor vert.

