Laisse pas ta vie partir en fumée
Tabagisme chez les ados: Le RSEQ lance une campagne de sensibilisation
Le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) a récemment donné le coup d’envoi à sa campagne annuelle de sensibilisation Laisse pas ta vie partir en fumée, une initiative visant à prévenir l’initiation au tabagisme chez les jeunes de 11 à 15 ans.
Diffusée du 12 mai au 9 juin 2025, cette campagne vise à informer les adolescents des effets néfastes de la nicotine sur leur santé physique et mentale, tout en mettant l’accent sur les répercussions sociales liées à la dépendance.
Selon les données recueillies par le RSEQ, l’âge moyen d’initiation au tabac se situe autour de 13,3 ans, ce qui place les jeunes du premier cycle du secondaire parmi les plus à risque de développer une habitude de consommation de nicotine, que ce soit par la cigarette traditionnelle, les vapoteuses ou d'autres produits similaires.
Consciente de l’importance des relations sociales à cet âge, l’équipe derrière la campagne a misé sur cette réalité pour construire un message de prévention qui interpelle. En soulignant comment la dépendance peut nuire à la vie sociale et faire manquer des moments importants avec les amis, la campagne cherche à provoquer une prise de conscience chez les jeunes.
Déployée à la télévision, sur le Web et en affichage, Laisse pas ta vie partir en fumée espère ainsi rejoindre un large public adolescent à travers des messages adaptés à leur quotidien et à leur réalité.
Près d’un jeune sur cinq vapote
Alors que l’usage de la cigarette traditionnelle poursuit son déclin chez les adolescents québécois, l’attrait pour la cigarette électronique connaît une progression fulgurante. Les plus récentes données de l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (ETADJES), publiées en 2019, dressent un portrait contrasté des habitudes de consommation chez les jeunes du Québec.
En 2019, 21 % des élèves du secondaire — soit environ 87 000 jeunes — ont déclaré avoir vapoté dans le mois précédant l’enquête. Ce taux est légèrement plus élevé chez les garçons (22 %) que chez les filles (20 %), et grimpe de manière marquée chez les plus vieux : 31 % des élèves de 4e secondaire et 34,5 % de ceux de 5e secondaire utilisent la cigarette électronique, comparativement à seulement 6,5 % chez les élèves de 1re secondaire.
Ces chiffres illustrent une tendance préoccupante : depuis 2013, la proportion d’élèves vapoteurs a plus que quintuplé, passant de 4 % à 21 %. Chez les élèves de 5e secondaire, cette hausse est spectaculaire — de 4 % à 34,5 %, soit une augmentation de plus de 30 points de pourcentage. La même tendance s’observe en 3e secondaire (de 6 % à 23 %) et en 2e secondaire (de 5 % à 15 %).
Des tentatives d’arrêt plus fréquentes chez les plus jeunes
Malgré cette montée en flèche du vapotage, une proportion importante de jeunes tentent d’y mettre fin. Environ 38 % des élèves ayant vapoté au cours de la dernière année ont aussi tenté d’arrêter. Les filles sont légèrement plus nombreuses que les garçons à avoir entrepris une telle démarche (41 % contre 36 %). Fait à noter : ce sont les plus jeunes, ceux de 1re et 2e secondaire, qui démontrent la plus grande volonté de décrocher, avec des taux de tentatives d’arrêt respectifs de 54 % et 50 %.
Ces pourcentages chutent à 37 % en 3e secondaire et à seulement 33 % en 4e et 5e secondaire — ce qui soulève des questions quant à l’enracinement rapide de la dépendance au vapotage chez les élèves plus âgés.
Le tabac en perte de vitesse
Parallèlement à la montée du vapotage, la consommation de produits du tabac diminue. En 2019, 9 % des élèves — environ 35 000 jeunes — avaient consommé des produits du tabac au cours des 30 derniers jours. La tendance est à la baisse par rapport à 2013, où cette proportion atteignait 12 %. Les garçons restent plus nombreux (10 %) que les filles (7 %) à fumer, et ce sont les élèves de 4e et 5e secondaire qui fument le plus (14 % et 14,5 %).
Quant à l’usage de la cigarette traditionnelle, il a également reculé, passant de 6 % en 2013 à 4 % en 2019. Cette baisse est particulièrement marquée chez les élèves de 5e secondaire, où la proportion est passée de 10 % à 7 %. Toutefois, les tentatives d’arrêt du tabac sont elles aussi en diminution : alors que 39 % des fumeurs avaient tenté de cesser en 2013, cette proportion est tombée à 27 % en 2019.
Une enquête provinciale bien établie
L’ETADJES, menée par l’Institut de la statistique du Québec pour le compte du ministère de la Santé et des Services sociaux, est un outil essentiel pour suivre les comportements de consommation chez les jeunes. Elle cible les élèves de 1re à 5e secondaire et aborde une diversité de sujets : usage de tabac et de drogues, consommation d’alcool, jeux de hasard, exposition à la fumée, santé mentale, et depuis 2019, l’exposition aux aérosols de cigarette électronique.
En pleine ère de banalisation du vapotage, ces données viennent rappeler l’urgence d’agir en prévention auprès des adolescents, et d’outiller les écoles, les familles et les professionnels de la santé dans la lutte contre les dépendances émergentes.
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