Parents exigeants, bénévoles épuisés
L'avenir de l'Association de hockey mineur de l'île Perrot est-elle en jeu ?
Faute de bénévoles voulant s'impliquer au sein de l'Association de hockey mineur de l'île Perrot (AHMIP) et de son conseil d'administration, l'organisation qui compte quelque 350 joueurs songe sérieusement à son avenir.
Comme dans beaucoup d'associations sportives et autres organisations qui dépendent du bénévolat, l'AHMIP peine à recruter des gens souhaitant s'impliquer.
« Ça fait des années que c'est comme ça. Nous avons de la difficulté à trouver des gens pour distribuer des chandails en début de saison. On doit pratiquement aller chercher les parents de force et les menacer en disant que si personne ne peut aider, il n'y aura pas de pratique ni d'équipe. C'est triste, mais nous sommes rendus là », confiait à Néomédia, le président de l'AHMIP, Maxime Poirier.
Depuis plusieurs semaines déjà, des courriels sont envoyés aux parents des joueurs leur indiquant que des postes sont à pourvoir au sein du conseil d'administration, et ailleurs dans l'organisation et que sans leur implication, l'avenir de l'Association pourrait être en jeu.
« C'est dommage d'être rendu à envoyer ce genre de message », laisse entendre le président.
Une minorité qui parle fort
Selon le président, les exigences de plus en plus élevées d'une minorité de parents pourraient expliquer le fait que de moins en moins de gens désirent s'impliquer en tant que bénévoles.
« Nous sommes dans une réalité sociale menaçante pour les organisations qui dépendent du bénévolat. Il y a une minorité de parents qui s'attend à un service clé en main, qui critique, qui pense que tout se fait par magie, mais qui ne s'implique pas. Ce sont ces parents qui finissent par prendre tout le temps et l'énergie de nos bénévoles », déplore-t-il. « Nous avons une petite équipe de bénévole en or, mais un moment donné, les gens se fatiguent et veulent passer à autre chose », ajoute-t-il.
À la présidence de l'AHMIP depuis deux ans, Maxime Poirier a pris la décision de ne pas renouveler son mandat à la fin de celui-ci en, mai 2024. « Ça fait des années que je fais du bénévolat dans plusieurs organisations. Je commence à être fatigué et mes occupations professionnelles ne me permettent plus de m'impliquer autant », indique-t-il.
Un besoin de relève
Pour Maxime Poirier, il est évident qu'une relève doit être formée pour assurer le bien-être de l'association. « Au début de la saison, j'ai rencontré les parents des joueurs novices et prénovices. Je voulus leur faire comprendre qu'ils sont l'avenir de l'organisation. Nous avons besoin d'eux c'est évident. J'ai quelques personnes qui se sont portées volontaires, mais ce n'est pas suffisant ».
Il est évident qu'en s'engageant auprès d'une équipe sportive, le parent se doit d'être conscient qu'il s'agit d'un engagement prenant et qui demande du temps. « Je ne le cacherai pas, selon le poste auquel tu décides de t'impliquer, ça peut prendre plusieurs heures par semaine. C'est beaucoup de travail », de dire M. Poirier.
Actuellement, quatre postes sont à pourvoir sur le conseil d'administration de l'AHMIP, le poste de président, celui de vice-président aux opérations, le poste de directeur des communications et celui de trésorier. Normalement, les élections se tiennent en mai, lors de l'assemblée générale annuelle de l'organisation. Or, une nouvelle approche a été privilégiée cette année.
« Ce qui arrive, c'est que normalement on essaie de recruter les gens en avril et mai. Le problème, c'est que rendu en mars, quand la saison est terminée, les gens sont rendus ailleurs et ne veulent plus rien savoir du hockey. Cette année, nous avons décidé d'y aller avec une nouvelle approche en sollicitant les gens dès novembre pour tenir une élection en janvier », explique Maxime Poirier.
En y allant ainsi, l'organisation estime que les nouveaux responsables pourront bénéficier d'un accompagnement privilégié. « C'est certain que je vais rester en poste jusqu'en mai, mais si on élit un nouveau président en janvier, et bien je vais pouvoir l'accompagner et le guider dans son nouveau poste. Ça va, à mon avis, faciliter la transition ». À ce jour, un seul parent a signifié son intérêt à s'impliquer au sein du conseil d'administration.
Et si personne ne se présente, qu'arrivera-t-il de l'association ? « C'est une excellente question. Nous n'avons pas étudié les conséquences, mais il se pourrait bien qu'une autre association absorbe celle de l'île Perrot, comme une fusion. Ça s'est déjà vu ailleurs. Pour l'instant, on vit d'espoir jusqu'au mois de mai, lors de notre AGA. C'est plate d'être rendue là », conclut-il.
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