Protestation
Les centres d'entraînements reculent et resteront fermés
Les 260 centres d'activités physiques qui ont interpellé lundi dernier le premier ministre François Legault en annonçant leur intention d’ouvrir leurs portes ce jeudi en dépit de l’interdiction, ont finalement décidé de faire marche arrière et invitent plutôt leurs clients à manifester devant leurs établissements, ce jeudi, à compter de 8 h 30.
« Cette contestation, pacifique et en conformité avec les règles sanitaires en vigueur, sera le premier pas d'un mouvement que nous souhaitons voir grandir afin que le gouvernement Legault réalise qu'il ne peut gouverner uniquement pour le Covid, mais qu'il doit le faire pour la santé physique et mentale de 8,5 millions d'habitants », a laissé savoir, par voie de communiqué, la coalition des Centres d'activités physiques du Québec.
Rappelons qu’en point de presse, ce lundi, M. Legault avait laissé savoir que les propriétaires et les clients des centres de sports seraient mis à l’amende s’ils devaient défier les règles.
Manque de cohérence
« En disant que les clients pourraient recevoir des amendes, le gouvernement a fait peur aux gens », explique Nathalie Vallières, propriétaire-franchisée du studio de Yoga Idolem de Vaudreuil-Dorion. Mme Vallières indique toutefois ne pas vouloir inviter les gens à se ressembler devant le studio de la rue Joseph-Carrier ce jeudi.
Celle qui opère également un salon de bronzage à l’intérieur même du studio de yoga déplore le manque de communications claires.
« Je trouve qu’il y a beaucoup d’incohérences dans tout cela. Les autorités nous ont dit que nous pouvions donner des cours privés ou semi-privés, mais nous pourrions tout de même avoir une amende. J’ai appelé la députée de Vaudreuil et la Sûreté du Québec pour simplement me faire confirmer ce que j’ai droit de faire et ce qui m’est interdit. Comme réponse, j’ai eu que je me trouvais dans une zone grise et que tout allait dépendre du bien vouloir du policier qui serait appelé à intervenir », ajoute Mme Vallières.
« Nous pouvons aller patiner à l’aréna, nous baigner à la piscine publique, faire de la course sur la piste du Centre Multisports, mais on ne peut pas faire de yoga, et ce, même si nous avons réaménagé la classe et revu nos installations pour nous assurer que les clients respectent la distanciation sociale », poursuit la propriétaire.
Même son de cloche du côté, Olivier Tardif, copropriétaire du studio de danse Funky Steps de Saint-Lazare. « Nous n’allons pas ouvrir ce jeudi, par contre nous sommes à réfléchir sur une autre façon de faire valoir notre point face au gouvernement », explique-t-il. « Dans le fond, on espère qu’il comprendra qu’il est possible de poursuivre nos activités tout en respectant les mesures sanitaires. »
À l’heure actuelle, les quelque 300 élèves de l’école de danse peuvent poursuivre leurs cours via les différentes plateformes Web.
Crossfit de la Cité dit non
« La Coalition des 200 gyms qui revendiquent actuellement est complètement différente de celle que nous avions formée au printemps dernier. C’est un autre groupe auquel nous n’avons pas adhéré », explique Jeannie Harbour, propriétaire du Crossfit de la Cité à Vaudreuil-Dorion.
Bien qu’elle ne s’attendait pas à une fermeture complète, Mme Harbour reste positive. « On s’attendait à des règles plus strictes, mais, manifestement, pas à une nouvelle fermeture. On s’adapte à la situation tout en nous assurant de bien supporter nos membres », ajoute-t-elle.
« Ceci étant dit, que l’on soit d’accord ou non avec les règles mise en place par le gouvernement, il est de notre responsabilité de les respecter et c’est ce que nous avons l’intention de faire. Transgresser les règles, c’est comme traverser sur une lumière rouge. Il y a forcément des conséquences qui en découlent », de dire Mme Harbour.
D’ici l’ouverture du centre d’entraînement, les membres de Crossfit de la Cité peuvent suivre, virtuellement, les cours et auront prochainement accès à un service de location d’équipement.
Finalement, la coalition des Centres d'activités physiques du Québec évalue la possibilité de poser d’autres actions de contestation. « Nous ne pouvons plus longtemps rester sourds aux drames des PME et de la population de moins en moins en santé. »
En collaboration avec Marie-Claude Pilon
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