« L’enjeu de la synodalité, c’est que l’Église retrouve son ADN et qu’elle quitte des modèles autoritaires et pyramidaux. » -Alain Faubert
Entre introspection et avenir : le regard de Mgr Faubert sur le Jubilé de Synode
Dans le cadre du jubilé, l'évêque de Valleyfield a participé à un pèlerinage des quatre grandes basiliques majeures : Saint-Pierre de Rome, Saint-Jean de Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.
« De voir des milliers, des centaines de milliers de fidèles d’à travers le monde se rendre à la Basilique Saint-Pierre, c’est très émouvant. »
Au cours de l’année, plusieurs autres jubilés auront lieu, notamment le jubilé des jeunes, des artistes et des éducateurs. « Le pape François a eu l’intuition d’inviter les gens à se rassembler autour de certains thèmes et s'aider à réfléchir ensemble et comparer « nos notes » si on peut dire cela comme ça, apprendre de chacun, que ce soit des chrétiens d’Afrique, l’Asie, l’Europe. » précise MGR Faubert.
Pour l’évêque de Valleyfield, ce jubilé représente une occasion en or pour les chrétiens du monde entier d’apprendre les uns des autres. « Il y avait des gens de l’Océanie qui nous racontaient des choses assez impressionnantes, qu’en raison des changements climatiques, certaines îles vont disparaître d’ici une cinquantaine d’années. »
Il ajoute aussi : « C’est l’une des grandes forces de l’Église, quand elle ne se regarde pas le nombril, de regarder le monde et se demander quoi faire pour qu’il puisse tourner plus juste et qu’il soit meilleur. »
Synodalité et ouverture de l’Église
Ce jubilé s’inscrit dans la foulée de ce que l’on appelle le synode sur la synodalité. « C’est pour aider l’Église à retrouver ce qu’on appelle sa synodalité, sa caractéristique fondamentale d’être à l’écoute du monde, de marcher avec le monde et de ne pas être tournée sur elle-même. »
Une occasion pour l’Église catholique de montrer son ouverture sur le monde. « La synodalité, c’est le contraire de l'autoritarisme, c’est le contraire du pape qui prend toutes les décisions. C’est l’idée que tout le monde a quelque chose à apporter, peu importe le milieu de vie, riche ou pauvre, peu importe les origines ethniques, tout le monde mérite d’être écouté. L’enjeu de la synodalité, c’est que l’Église retrouve son ADN et qu’elle quitte des modèles autoritaires et pyramidaux. » explique MGR Alain Faubert.
Un rôle de conseiller auprès du pape
L’évêque de Valleyfield a été nommé, en octobre 2024, par les participants du synode, comme l’un des douze évêques qui conseilleront le pape. « Je fais partie du conseil du secrétariat du synode, dont le pape est le président. J’étais présent pour lui faire un rapport au nom de la réalité continentale. J’étais un représentant du Canada, mais aussi de l’Amérique du Nord. »
C’est le pape François qui, à l'époque, était toujours vivant, qui a confirmé l’élection de l'évêque de Valleyfield au sein du conseil. « C’est bizarre puisqu’on ne nous demande pas si l'on veut être en nomination, je suis un petit évêque de Valleyfield, je me demande encore comment j’ai été élu. Je suis novice encore, je viens tout juste d’être nommé évêque, mais on verra ce que ça donnera. »
Le conseil est composé de douze évêques diocésains, deux par région du monde. Le pape François a d'ailleurs nommé deux femmes sur ce conseil. Le pape Léon a lui aussi participé à la création de ce conseil, alors qu’il était le chef du dicastère des évêques avant d’être nommé pape.
Lors de la rencontre du conseil en octobre dernier, les membres ont présenté leur rapport sur leur région respective.
Au terme de ce rassemblement, le synode des évêques de 2021-2024 a produit un document et a mis en place une phase de mise en œuvre, une première dans l’Église, pour mettre en pratique ce qui a été discuté lors du synode.
« Pour notre part, nous avons été convoqués par le pape en janvier 2027, les évêques du Québec, pour créer un rapport de l’Église au Québec. » mentionne Alain Faubert.
Une expérience humaine avant tout
Questionné sur son expérience au Vatican, Mgr Faubert explique que se retrouver avec autant de fidèles partageant une vision commune était pour lui extraordinaire. « Nous sommes dans un monde tellement individualiste alors avant même de dire que j’ai aimé rencontrer le saint père, le plus beau a été au final, ça a été d’être réuni avec d’autres personnes qui partagent une vision commune d’unité, de paix et de réconciliation. »
Son objectif est de voir cette même énergie ici au Québec. « Je veux qu’au Québec, on vive cette expérience-là. Le monde en a besoin, il y a trop de divisions, de préjugés, trop de peur… nous devons propager cette vision d’unité. »
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