Peu d’avancées entre Postes Canada et le STTP
Le conflit de travail perdure entre Postes Canada et le STTP
Postes Canada a informé le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) qu’elle répondra à ses récentes propositions par de nouvelles offres globales visant à faire progresser les négociations.
De son côté, le syndicat estime que ce n’est pas aux travailleurs des postes de « se serrer la ceinture » pour que Postes Canada arrive à survivre. Le STTP s’attend à ce que l'entreprise arrive à la table des négociations avec une vision claire et fonctionnelle sur le long terme. « Le service postal doit refléter les besoins des Canadiens », rappelle Richard Martin, président du syndicat dans la section locale de Vaudreuil-Dorion.
Selon la Société d'État, les offres globales permettront aux parties de retourner à la table des négociations dès cette semaine. Le travail est déjà en cours, car les offres doivent être accompagnées d’un libellé juridique contractuel détaillé, et il faut du temps pour le rédiger entièrement.
Le syndicat avait annoncé vendredi dernier son interdiction de livrer les articles de publipostage, il s’agissait d’un autre moyen de pression, mais de son côté la Société d'État y voit un recul considérable et a demandé au STTP de modifier ses moyens de pression.
« Ce geste simple permettrait de réduire les répercussions financières pour de nombreux clients, comme les journaux communautaires, les petites entreprises et les organismes de bienfaisance. Or, ces articles sont bloqués dans nos installations depuis l’entrée en vigueur de l’interdiction de distribution du syndicat », peut-on lire dans le communiqué de Postes Canada publié plus tôt la semaine dernière.
Pour le syndicat, l’arrêt de distribution de circulaire est un moyen de pression qui évite au moins de nuire au plus grand nombre.
« On est patient, on veut mettre un peu plus de pression à chaque fois, mais retourner à une grève générale c’est vraiment la dernière de nos intentions. On fait tout en notre pouvoir pour ne pas nuire à la population, mais quand même avoir des avancées », explique monsieur Martin.
Postes Canada indique ne pas accepter de nouveaux envois Courrier de quartier tant qu’elle ne pourra pas offrir à sa clientèle une plus grande certitude. « Pendant que le syndicat poursuit son boycottage, quelque 35 millions d’articles, soit l’équivalent de quatre jours de courrier à livrer, sont bloqués dans notre système », nous apprend la Société d'État.
Le service postal de l’avenir
Depuis le début de ce conflit de travail, le STTP fait campagne vers les collectivités durables, son plan pour le service postal du futur. En plus de préserver sa vocation actuelle, le syndicat aimerait offrir plus de services aux citoyens.
« Ça nous permettrait de régler une partie du problème de financement de Postes Canada. Par exemple, en utilisant nos bureaux de poste pour y vendre d’autres choses que des timbres, c’est comme si une pharmacie ne vendait que des médicaments : ça ne fonctionne pas, il faut diversifier l’offre », évoque Richard Martin.
D’ailleurs le syndicat se préoccupe aussi du manque de volonté de Postes Canada à augmenter le prix du timbre.
Avec sa flotte imposante de véhicules à travers le Canada, le STTP pense qu’une transition énergétique s’impose. Une fois que la livraison se fait en auto électrique, les bornes de recharge de la compagnie pourraient servir au public et financer une partie des dépenses de la société d'État.
D’autres solutions comme les banques postales, le service de vigilance auprès des personnes âgées, l’hébergement de serveurs Internet dans des zones rurales, la transformation de certains bureaux de poste en carrefour communautaire et une meilleure gestion de la livraison du dernier kilomètre font partie de leur plan.
Toujours d’après le communiqué, Postes Canada indique que les dernières propositions du STTP « entraîneraient des coûts supplémentaires importants et imposeraient de nouvelles restrictions à un moment difficile pour la Société ».
Postes Canada a invité le STTP à revenir à la table de négociation avec des solutions réalistes, adaptées à la situation actuelle de l’entreprise, afin de favoriser un dialogue constructif.
Les propositions de la Société d’État
Dans son mémoire soumis en février dernier à la commission d’enquête industrielle, Postes Canada fait état de réformes réglementaires et stratégiques visant à offrir plus de flexibilité à la compagnie qui doit concurrencer avec Amazon, Purolator et d’autres entreprises privées.
Postes Canada désire également mettre fin au délai protocolaire sur la fermeture des bureaux de poste ruraux et sur la conversion à la livraison centralisée.
Pour ce qui est de la convention collective des employés, la Société d’État veut réduire les coûts salariaux et sociaux notamment en faisant des hausses salariales contrôlées, en reportant les avantages pour les nouvelles recrues, en réduisant les coûts de retraite et en éliminant les temps de travail improductifs.