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Initiative de l'organisme LE JAG

MIC+: une certification municipale pour rendre nos milieux de vie plus inclusifs

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17 mai 2025
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

En marge de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie qui aura lieu ce samedi 17 mai, Néomédia s'est entretenu avec Dominique Théberge. Ce dernier occupe le poste de directeur général de l'organisme LE JAG, seul organisme LGBT+ régional de la Montérégie qui a lancé récemment une nouvelle initiative: le programme MIC +. 

Cette certification municipale a pour objectif de rendre les localités plus inclusives en ce qui a trait aux communautés LGBT+ qui souhaitent s'installer sur leur territoire. 

 « Je suis arrivé en poste au sein de l'organisme en janvier 2023 et depuis on a remarqué une montée notable de haine envers notre communauté. J'ai 41 ans et j'ai fait mon coming-out à 16 ans et je n'ai rien connu de tel avant. Il y a quelque temps, un ami qui déménageait en Montérégie avec son mari et ses enfants m'a demandé la question suivante: dans quelle municipalité je peux m'installer en toute sécurité? Je lui ai fait quelques recommandations au meilleur de mes connaissances, mais j'ai réalisé que mes notions sur le sujet étaient restreintes. Il y a 148 municipalités en Montérégie, ce qui est beaucoup. Le projet est donc né de la volonté de rendre les communautés plus inclusives pour les gens de la communauté LGTB+ s'y sentent en sécurité et protégé», résume-t-il d'entrée de jeu. 

Le programme MIC+ est basé sur le Guide pratique pour des municipalités inclusives orchestré par le Conseil québécois LGBT, mais l’idée de certification et surtout d’accompagnement pérenne des municipalités à travers l’organisme qui détient l’expertise en termes de communautés LGBT+ vient du JAG.

« Une fois rédigé, le projet a été soumis au Bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobie du gouvernement du Québec qui l'a accepté. La certification est un peu comme une politique MADA, soit Municipalité amie des aînés. Elle est gratuite et flexible pour les municipalités intéressées. L’idée derrière le projet est que les municipalités deviennent des phares pour les individus et/ou les familles qui cherchent un endroit sécuritaire pour y habiter. On veut que les municipalités deviennent nos alliés en ces temps où il y a une recrudescence de l'homophobie et de la transphobie dans plusieurs sphères de notre société, incluant dans les écoles.» 

Jusqu'en mars 2026, le programme MIC + est offert sans frais aux municipalités intéressées grâce à la contribution financière du Bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobie. Par la suite, une cotisation sera demandée aux municipalités intéressées. « On aimerait pouvoir rémunérer une personne à temps plein pour épauler les localités qui aimeraient adhérer à la certification. Par exemple, en rédigeant des communiqués de presse ou une politique municipale sur le sujet. L'an passé, nous avons épaulé la Ville de Longueuil dans le dossier d'un citoyen qui s'est retrouvé au coeur de méfaits commis sur sa résidence en raison de son orientation sexuelle. On a été au conseil municipal pour faire de la sensibilisation et on a publié un communiqué.» 

Comment faire pour obtenir la certification? 

Les municipalités intéressées par cette certification devront d'abord obtenir l'approbation des élus municipaux par voie de résolution pour enclencher le processus. « Par la suite, une politique ou un plan d'action sera rédigé ou intégré à la politique municipale existante pour s'assurer que les membres de la communauté LGBT+ ne soient pas exclus. Par la suite, deux formations, une pour les élus et l'autre pour les employés, seront proposées à la municipalité. Il faudra aussi remplir une grille diagnostic pour qu'on sache quelles mesures sont en vigueur ou pas sur le territoire de la municipalité. Par exemple, est-ce que le personnel municipal utilise des pronoms distinctifs (il ou elle) dans leur signature de courriels? C'est un petit geste, mais qui peut faire toute la différence. Personnellement, je me faisais souvent appeler madame avant que j'utilise un pronom», raconte-t-il. 

Une fois ces étapes franchies, la municipalité pourra obtenir son sceau de certification. « Le lancement de ce programme est récent, mais on sent déjà l'intérêt du milieu municipal. Nous avons des pourparlers avec une vingtaine de municipalités des secteurs ruraux et urbains de la Montérégie qui se sont montrées intéressées jusqu'à présent», ajoute-t-il

Parmi les localités intéressées par cette certification, on retrouve celle de Très-Saint-Rédempteur où la mairesse Julie Lemieux est elle-même membre de la communauté LGBTQ2+. « C'est une bonne initiative qui permet aux municipalités de contribuer à l'instauration d'un milieu sain, sécuritaire et ouvert aux membres de la communauté sur leurs territoires respectifs. C'est important de mettre en place des balises pour que tout se passe bien pour tout le monde. De mon point de vue, cette certification va aider à sensibiliser les gens et à ouvrir les esprits face aux membres de la communauté LGBTQ+. C'est une bonne chose», précise Mme Lemieux.  

Un service difficile à maintenir à Salaberry-de-Valleyfield

Rappelons que LE JAG compte trois points de service en Montérégie dont un prend place sur la rue Jacques-Cartier, à Salaberry-de-Valleyfield. Des problèmes de recrutement, et la recrudescence de la haine envers la communauté LGBT+ rend difficile le maintien de cette ressource sur le territoire municipal. 

« On fait face à une montée de la haine, mais à une baisse de budget pour y répondre. Nos employés aident les gens qui la subisse, mais ils en sont aussi victimes eux-mêmes. Les employés du bureau de Salaberry-de-Valleyfield sont en congé de maladie à cause de cela. LE JAG existe depuis 27 ans et on observe vraiment une hausse de la détresse au sein de notre clientèle en raison de la haine qu'elle subi depuis les dernières années. On ne dispose pas des ressources financières pour bien desservir tout le territoire régional. Il nous faudrait 200 000$ supplémentaires pour être en mesure de bien répondre aux besoins des localités de l'ouest de l'Île. On a de la difficulté à garder notre personnel en raison d'un sous-financement chronique», conclut-il en terminant. 

Pour obtenir plus d'informations sur le programme MIC+, on peut communiquer avec LE JAG au www.lejag.org ou sans frais au 1 800 774-1349. 

 

 

 

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