Par Ginette Brisebois
L'Aiguillage souligne la Nuit des sans-abri
Vendredi soir dernier L’Aiguillage de Vaudreuil-Dorion, soulignait l’édition 2022 de la Nuit des sans-abri avec café, beignets et soupe populaire de 18 h à 23 h. Une cinquantaine de personnes s’y sont arrêtées ce soir-là.
Cette 33e édition, présente dans une quarantaine de municipalités au Québec, voulait encore une fois sensibiliser la population à la réalité des personnes fragilisées dans la vie, parfois durant des heures, des semaines, des années.
« Quand je suis arrivé à L’Aiguillage il y a 8 ans, l’organisme vivait des moments difficiles »; se souvient John Gladu, directeur. Aujourd’hui, l’organisation est en santé et remplit un rôle de premier plan dans la région : « J’ai cru que la gestion d’un organisme sans but lucratif devait se faire de la même façon qu’en entreprise privée : il faut expliquer ce qu’on fait, notre approche, notre mission. »
Pour y arriver, L’Aiguillage compte sur une vingtaine d’employés chevronnés et compétents. M. Gladu en est convaincu : « Une équipe en santé et soudée est très importante pour aider notre clientèle. Des réunions d’équipe sont tenues régulièrement pour y arriver. »
Comment pourraient-ils réussir leur mandat autrement?
Le centre offre des services aux adultes seulement, sous trois volets : hébergement d’urgence (maximum 15 jours), stabilité résidentielle avec accompagnement et travail de rue.
Les trois volets permettent d’offrir une meilleure chance à chacun de reprendre pied dans une vie qui se rapproche davantage de l’autonomie. Vingt-deux places sont disponibles à L’Aiguillage, et ouvertes tant aux hommes qu’aux femmes ainsi qu’aux couples, car parfois on y arrive à deux.
Une chambre est réservée à un résident qui arrive avec son animal de compagnie. On y trouve aussi en permanence le chien Bango, qui assure la zoothérapie. On peut y faire le dégrisement, aux stades légers à modérés.
Chaque personne qui franchit la porte de L'Aiguillage y est évaluée physiquement, et psychologiquement. Chaque résident doit participer à l’entretien des espaces communs et à la préparation des repas. Chaque matin, à 10 h, on se réunit dans la cuisine communautaire et on distribue les tâches du jour. Les clés du vivre ensemble s’appliquent et le respect du code de vie est de rigueur; le sommeil et l’hygiène contribuent également à améliorer la qualité d’être de chacun.
« Car ici, rappelle John Gladu, c’est l’approche humaine qui compte, on a tous connu quelqu’un qui a vécu des problèmes sérieux et qui aurait eu besoin un jour des services qu’on offre chez nous. Le beau côté de notre suivi en trois volets, c’est qu’on a la chance de faire un travail de plus longue haleine qui peut amorcer un réel changement ». Questionné sur le nombre d’heures par semaine qu’il consacre au travail, M. Gladu répond tout simplement : « Je ne les compte pas ».
Rappelons que L’Aiguillage couvre la région entière de Vaudreuil-Soulanges et du Suroit, de concert avec l’organisation de Valleyfield. En 2021-2022, 3 734 personnes y ont été rencontrées en travail de rue : 2 125 hommes et 1 609 femmes. Les services suivants sont aussi offerts : écoute, info, dépannage, seringues, condoms, interventions de crise, etc.
Le CISSS de la Montérégie-Centre, Emploi et Développement social Canada, et le Gouvernement du Québec – Plan d’action interministériel en itinérance (PAII), par leurs divers programmes, sont les principaux bailleurs de fonds. L’Aiguillage peut également compter sur Moisson Sud-Ouest pour les besoins en nourriture. De plus, une cinquantaine d’organismes municipaux, communautaires ainsi que des entreprises privées de la région et du Suroit font régulièrement des dons à L’Aiguillage.
L’Aiguillage est ouvert 24 heures par jour et 7 jours par semaine. Si vous ou l’un de vos proches avez besoin de support, composez le: 450-218- 6418.
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