Rendre possible la baignade: utopie ou possibilité ?
Les plongeurs téméraires sont toujours présents près du canal de Soulanges
Bien que ce soit interdit, les amateurs de sensations fortes continuent de se rassembler aux abords du canal de Soulanges pour y sauter.
Les municipalités et l’équipe du Parc régional du canal de Soulanges ont beau organiser des activités et des événements pour y permettre la baignade de façon sécuritaire, nombreux sont ceux qui préfèrent encore sauter à partir du pont ferroviaire à Les Coteaux, entre autres.
« Même si la baignade est interdite, l’application du règlement est difficile en soi parce que culturellement, les citoyens s’y baignent depuis plusieurs années », explique la directrice générale de la Municipalité des Coteaux, Pamela Nantel.
Des mesures de dissuasion
Malgré tout, les municipalités essaient tant bien que mal de dissuader les plongeurs. « Les villes et les municipalités n’encouragent pas ce comportement et tentent de faire respecter l’interdiction par de l’affichage, de la sensibilisation et des interventions, notamment via la patrouille de sécurité mandatée pour sillonner le secteur », ajoute Mme Nantel.
Évidemment, les intervenants locaux et régionaux coopèrent aussi avec la Sûreté du Québec pour mieux cibler les pratiques dangereuses.
Dans le cas des plongeurs sur le pont ferroviaire à Les Coteaux, puisque l’infrastructure appartient au Canadien National (CN), la police du CN intervient plusieurs fois par année pour remettre des constats d’infraction. Selon l’organisme, Opération Gare au train, les infractions fédérales en vertu de la Loi sur la sécurité ferroviaire peuvent s’élever à 10 000$.
Accommoder pour la sécurité
Même si elle est interdite. Même si les villes et municipalités ne l’encouragent pas, la baignade dans le canal demeure populaire et l’engouement des jeunes téméraires n’est pas sur le point de s’essouffler. Cela dit, ce n’est pas parce qu’elle est interdite qu’on ne peut pas mettre en place des moyens pour assurer la sécurité des téméraires.
« Un moment, il faut se rendre à l’évidence. Les gens vont nager dans le canal, qu’on le veuille ou non. Pour les «accomoder», si on peut le dire ainsi, nous avons installé des bouées de sauvetage à certains endroits sur le bord du canal. Comme ça, si un passant voit une personne en danger, il pourra l’aider. Un quai avec des marches a aussi été installé au parc Thomas-Monroe, pour aider les gens à sortir de l’eau », explique le directeur du Service de sécurité des incendies de Coteau-du-Lac / Les Coteaux.
Rendre possible la baignade: utopie ou possibilité ?
Pour Marianne Sigouin-Lebel, directrice générale du Parc du canal de Soulanges, organisme désormais responsable de la gestion du parc régional formé du canal de Soulanges et ses abords, il est évident que l’accès au canal pour la baignade est un enjeu qui mérite d’être étudié. « On reçoit beaucoup de commentaires de gens qui aimeraient que la baignade soit autorisée. Je dirais même que c’est parmi les commentaires que l’on reçoit le plus souvent. Nous sommes sensibles à cette demande et à l’intérêt de la population pour la question », indique-t-elle.
« Nous travaillons actuellement avec les municipalités, la Régie du bâtiment, la Société de sauvetage et la Sûreté du Québec sur l’élaboration de notre règlementation en tant que Parc régional. Est-ce qu’un jour la baignade sera autorisée ou encadrée à certains endroits dans le canal ? On ne le sait pas, mais on regarde si c’est quelque chose de possible », ajoute la directrice générale du Parc.
D’ici à ce que tombe le verdict sur la baignade, il demeure possible de profiter des installations du canal de façon réglementaire, mais surtout sécuritaire. Location d’embarcations à Les Coteaux et Coteau-du-Lac, bassin de plongée sous-marine à Pointe-des-Cascades, circuit autonome de pagaie entre Les Cèdres et Pointe-des-Cascades, bref les options sont nombreuses pour y profiter de l'été.
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