Tempête de neige de samedi
Un remorqueur échappe à la paralysie
Peu de temps avant 19 h samedi, alors que les conditions routières sont toujours difficiles dans Vaudreuil-Soulanges due à la tempête de neige, Maxime Lefebvre, remorqueur pour les Services routiers Unipro, répond à son quatorzième appel de la journée. Ce dernier n’est cependant pas en mesure de terminer l’intervention, car il est happé par un camion.
Le soleil se couche et Maxime arrive sur l’autoroute 20 direction ouest à la hauteur de Coteau-du-Lac afin d’extirper un véhicule pris dans le terre-plein central. Il se met sur ses gyrophares dans l'accotement de la ligne de gauche en attendant les contrôleurs routiers du ministère des Transports et les agents de la Sûreté du Québec.
Le remorqueur lève ses yeux, regarde dans le rétroviseur et un voit un poids lourd qui roule à vive allure dans sa direction. À ce moment, Maxime enfonce la pédale de frein avec ses deux pieds, agrippe le volant de toutes ses forces et ferme les yeux. « Si je les ouvre, tant mieux, si je ne les ouvre pas, j’aurai eu une belle vie », s’est-il dit.
Fort heureusement pour lui, le camion effectue une mise en portefeuille avant de le heurter sur le côté droit de la dépanneuse. Malgré tout, l’impact a été très dur. Il sort de la remorqueuse, désormais à côté du véhicule qu’il était supposé sortir de la neige, engourdi de la tête au pied. Maxime est transporté à l’hôpital, le cou prit dans des stabilisateurs. Les tests ne montrent aucun signe de fracture, mais il a une sévère entorse cervicale et a de la difficulté à bouger ses membres. « J’ai passé à deux pouces d’être paralysé », lance-t-il.
L’homme de 26 ans dit se sentir comme une personne de 72 ans ce matin. Ayant reçu son congé de l’hôpital, il regagne petit à petit la forme.
Dangereusement oubliés
Cette nouvelle a entraîné une onde de choc parmi les autres remorqueurs de l'entreprise, dont Francis Berry, membre de l’équipe et fils du propriétaire. « Maxime n’est pas juste un employé, c’est mon plus vieil ami, on se connait depuis l’âge de 11 ans », explique M. Berry qui était alors à l’extérieur pour le week-end.
Selon lui, certains pourraient craindre un retour sur l'autoroute. « On donne le mieux qu’on peut en formation à nos chauffeurs, mais on contrôle ce qu’on peut contrôler », explique-t-il.
Les remorqueurs sont régulièrement témoins de comportements dangereux d’usagers de la route, une situation que peut d’ailleurs témoigner Maxime Lefebvre, qui encourage les automobilistes à respecter le corridor de sécurité. « Il n’y a pas juste des gyrophares bleu et rouge, il y a orange aussi. C’est aussi important que si on était une police, mais nous, on ne donne pas de contravention, mais on a le même but, c’est d’aider notre monde », indique-t-il.
Francis Berry invite son collègue de travail, mais surtout son ami, à prendre le temps qu’il faut pour son rétablissement. Sa nouvelle remorqueuse est quant à elle une perte totale.
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