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La Municipalité souhaite s'en départir avant l'arrivée d'un nouveau véhicule dans quelques mois

La grogne s'installe à la caserne des pompiers de Sainte-Marthe

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11 février 2022
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Une récente décision du conseil municipal de Sainte-Marthe sème la grogne au sein de la brigade incendie de la localité. C’est que les élus, lors de l’assemblée régulière de ce mardi 8 février, ont approuvé une résolution visant à se départir de deux véhicules utilisés par les sapeurs afin de le remplacer par un tout nouveau qui devrait arriver au cours de l’année 2022.

Ce n’est pas cette future acquisition qui suscite le mécontentement des sapeurs, bien au contraire. Ces derniers sont heureux de l’arrivée de cette unité qui leur permettra de mieux accomplir leur tâche qui s’est diversifiée et complexifiée avec les années.

Une vente de véhicule qui surprend

Ce que déplorent le personnel du Service des incendies de Sainte-Marthe est de ne pas avoir été consulté avant la mise en vente d’un second véhicule de leur flotte. À ce jour, la volonté de la Municipalité de Sainte-Marthe est de se départir des véhicules 809 et 509 qui ont plus de trente ans et datent de 1991 et 1992.

Si tous s’entendent pour dire que le véhicule 809 est en fin de vie, ayant parfois peine à démarrer, ce n’est pas le même son de cloche pour le 509 aussi appelé unité de secours. Ce dernier est très utilisé, et apprécié, par les pompiers lors d’une intervention puisqu’il a une double fonction. Il abrite les nombreux outils du Service de sécurité incendie, utiles en cas d’interventions terrains, mais il accueille aussi les sapeurs qui souhaitent s’y réchauffer lors d’un incendie qui survient par temps très froid comme en janvier dernier.

Ce serait la vente de ce véhicule qui sème la grogne auprès des sapeurs. De son côté, la Municipalité de Sainte-Marthe, par voie de courriel provenant de son directeur général Michel Bertrand, écrit que «  comme dans toutes les casernes généralement, les véhicules sont bichonnés et les pompiers et pompières en prennent soin comme s'ils étaient à eux. Du moins, c'est le cas chez nous. Lorsque vient le moment de se départir d'un véhicule, c'est toujours avec un certain pincement au cœur que ça se fait. Les gens en ont pris soin pendant des années. Certains sont plus marquants que d'autres. Ils rappellent des souvenirs et des événements, même s'ils ne sont pas toujours joyeux. Si des pompiers et pompières anticipent déjà le retrait d'un véhicule, je suis convaincu que le nouveau camion qui arrivera dans les prochains mois lui volera rapidement la vedette et deviendra la coqueluche de la caserne. »

Un nouveau véhicule aux multiples fonctions

À propos de ce nouveau véhicule attendu en 2022, M. Bertrand précise qu’il devrait être livré en milieu d’année. C’est en avril 2021 que la Municipalité a passé la commande auprès du fabricant. « Il représentera l'aboutissement d'un projet élaboré sur une période de quelques années où, en termes de conception, tout a été pensé avec doigté par notre équipe. Cette nouvelle unité de secours multifonctionnelle, comme son nom l'indique, va offrir la polyvalence nécessaire pour remplir divers usages qui maintenant nécessitent le maintien de deux véhicules. Ces deux véhicules ont de plus de 30 ans, l'un est un modèle 1991 et l'autre un 1992. Il s'agit donc de véhicules qui ont intégré la flotte en fonction des besoins et des pratiques d'une autre époque. Et comme tout évolue, c'est la même chose au niveau de l'incendie. Lorsque vient le moment de renouveler nos équipements, il faut se poser les bonnes questions et faire les meilleurs choix », ajoute-t-il à propos des véhicules à vendre et du petit nouveau qui s’ajoutera dans quelques mois.

L’acquisition de ce véhicule s’est échelonnée sur plusieurs mois. «  À travers l'élaboration d'un tel projet, pour un véhicule qui sera en service pour les 30 prochaines années, le défi est de réfléchir sous tous les angles possibles afin que l'investissement soit maximisé. Nous sommes une petite municipalité et nous n'avons pas les moyens de nous dire au bout de quatre ou cinq ans, on s'est trompé et on recommence. Donc nous avons pris le temps pour en arriver au résultat final. Nos pompiers et pompières ont été patients et c'est tout en leur honneur. »

Il soutient aussi que « tout a été pensé par nos gens à l'incendie et dès le début, la vision était de s'assurer qu'à terme, donc à plus ou moins longue échéance, le véhicule soit réellement multifonctionnel. C'est le cas en ce qui concerne la capacité de remorquage, le nombre et la disposition des coffres particuliers pour accueillir un groupe électrogène ou des équipements pour les premiers répondants, pour nommer que ces exemples. Ainsi, nous nous retrouverons avec un véhicule tout neuf qui à lui seul pourra pratiquement combiner les deux vieux véhicules. »

Dans son courriel, M. Bertrand mentionne que « notre brigade pourra donc bénéficier d'un véhicule élaboré par elle-même pour être aménagé spécifiquement selon ses besoins particuliers. Nous devons couvrir un vaste territoire de 80 km2, le troisième plus étendu de Vaudreuil-Soulanges en superficie. Nous retrouvons de grandes plaines agricoles et une partie forestière principalement concentrée sur le versant sud du mont Rigaud. Conséquemment, de pouvoir compter sur le bon équipement et posséder le bon véhicule pour combattre efficacement par exemple les feux de broussailles est une réalité qui prend plus d'importance chez nous par rapport à d'autres municipalités situées en milieu urbain ou ayant un plus petit territoire à couvrir. Il en va de même pour un incendie qui se déclare dans une moissonneuse-batteuse au bout d'un champ. Il faut s'y rendre et ce n'est pas avec n'importe quel équipement que nous pouvons le faire. »

Un nouveau véhicule plus cher que prévu?

Selon les informations obtenues par Néomédia, le coût du nouveau véhicule de Sainte-Marthe dépasserait le budget fixé à l’origine pour son acquisition, soit 190 000$. En ce moment, le budget excéderait de près de 50 000$. « Lorsque vient le moment de procéder à l'acquisition d'un véhicule d'intervention en incendie, il ne faut pas oublier que c'est bien différent d'un véhicule automobile. Il n'existe pas de catalogues avec différents modèles et options que l'on peut commander et obtenir dans un court délai. Chaque véhicule est fabriqué un à un selon un devis qui définit ce que souhaite le client. Nous pouvons raisonnablement établir un budget, mais c'est au moment de l'ouverture des soumissions que nous prenons connaissance du réel prix. Parfois entre le moment de l'estimation et le dépôt des soumissions, il peut survenir différentes variables comme le taux de change pour la devise américaine  puisque l'achat des intrants est souvent en provenance des États-Unis, l'augmentation des coûts de main-d’œuvre, etc. Donc, il peut y avoir plusieurs facteurs plus ou moins contrôlables. L'analyse des coûts a été faite à l'époque et les réponses à nos interrogations nous satisfaisaient. L'autre alternative était l'achat d'un véhicule usagé. Ce qui était offert sur le marché à l'époque ne présentait rien de valable et les prix étaient fort élevés pour des véhicules déjà avancés en âge », explique M. Bertrand.

Il rappelle par la même occasion que financièrement, l'acquisition du nouveau véhicule est déjà planifiée depuis longtemps. Le coût d'achat, qui d'ailleurs ne nécessitera pas de règlement d'emprunt, sera donc payé comptant. «  À terme et sans savoir précisément sur quelle période, il y aura combinaison des deux véhicules en un seul. Les dépenses de transition pour en arriver à cet objectif seront tout simplement devancées ou retardées selon le moment où l'unité de secours actuelle quittera la flotte. Et nous ne savons pas encore quand précisément les vieux véhicules seront mis hors service. Bien que nous ayons un acheteur potentiel pour l'unité de secours, nous en sommes seulement à évaluer si les modalités d'acquisition peuvent convenir à chacune des parties. Si le délai de livraison, le prix que nous n'avons même pas encore établi, et toutes les autres modalités ne conviennent pas à l'une ou l'autre de nos organisations respectives, ce sera un autre acheteur ultérieurement. Si c'est le cas, le temps de mettre en vente, de vendre et de livrer le véhicule, il peut s'écouler plusieurs mois, voire une année ou plus. Donc, au moment présent, il est difficile de spéculer davantage. »

La caserne incendie sera-t-elle agrandi?

Est-ce que la vente des deux véhicules cités plus haut est motivée par la volonté du conseil municipal de ne pas agrandir la caserne incendie? «  Il n'y a aucun projet d'agrandissement ou de relocalisation de la caserne. Malgré l'étroitesse des lieux, tous les véhicules de la flotte du Service incendie sont présentement à l'intérieur d'un bâtiment. Même le véhicule des premiers répondants est à l'intérieur en hiver malgré qu'il possède une unité de chauffage de l'habitacle qui lui permettrait de demeurer à l'extérieur comme le font plusieurs services », résume-t-il.

 

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