Bris de service évité
Des défis de taille dans les refuges pour personnes itinérantes
La cinquième vague de COVID-19, jumelée aux temps froids vécus cette semaine, frappe de plein fouet les refuges pour personnes en situation d’itinérance de la province. La Maison d’Hébergement Dépannage de Valleyfield (MHDV) parvient, malgré les nombreux défis, à maintenir ses services.
Dans la nuit de lundi à mardi, où le mercure est descendu sous -30 °C, personne n’a été laissé derrière par la MHDV. « Les gens qu’on sait qu’ils sont dans des spots, on est allé les voir s’ils étaient corrects [lundi] », indique André Couillard, directeur général et clinique de l’organisme.
Même si le refuge d’urgence ne compte que neuf lits, 11 personnes ont été accueillies cette nuit-là. Un petit coin dans le salon a été spécialement aménagé. « Personne n’a eu l’accès refusé, on a étiré un peu plus l’élastique », ajoute M. Couillard.
L’unité mobile de chaleur, qui consiste en un autobus aménagé au cœur de Salaberry-de-Valleyfield, est aussi populaire ces jours-ci. « On fait en sorte que les gens soient le moins possible à l’extérieur », mentionne-t-il.
L’organisme connaît néanmoins un taux d’absentéisme parmi son personnel, dû à la COVID-19, qui complique ses opérations.
Si des refuges au centre-ville de Montréal sont au bord d'un bris de service, la MHDV réussit à s’en sortir. Les employés regardent comment ils peuvent pourvoir l’ensemble des quarts de travail. C’est parfois André Couillard qui vient prêter main forte. « Je suis capable d’arriver avec un appui à l’équipe », raconte-t-il.
Cette situation a toutefois ses limites. M. Couillard n’exclut pas qu'un bris de service puisse survenir si cela venait à s’empirer.
De nouveaux utilisateurs
Pour M. Couillard, le couvre-feu instauré par Québec est mieux géré que celui de l'année dernière, où le gouvernement « demandait aux itinérants de retournés chez eux, mais ils n'ont pas de chez eux ». Un homme était d'ailleurs mort de froid dans une toilette chimique.
Cette mesure complique malgré tout les choses pour des personnes itinérantes. Les chaînes de restauration ou encore les centres commerciaux qu’elles fréquentaient temporairement pour se prémunir du froid ferment désormais leurs portes plus tôt.
« On a une fréquence accrue de personnes qui n’ont jamais utilisé nos services. Ce sont des personnes qui ont un petit peu été forcées, mais on fait des gains parce qu’elles voient qu’on n’est pas là pour les contrôler, mais les aider », explique André Couillard. Un lien de confiance se développe entre eux.
Un questionnaire COVID doit être rempli. On demande entre autres le statut vaccinal, mais aussi leurs contacts des derniers jours. Un test est parfois exigé. « On essaie de donner accès aux services le plus rapidement possible dans les conditions les plus sécuritaires possibles pour le maintien du service », souligne M. Couillard.
La MHDV a ainsi été épargnée par des éclosions de COVID-19 jusqu’à présent. Une chambre permet d’isoler une personne qui présente des symptômes. Une douzaine de personnes sont passées par cette chambre depuis deux ans, selon M. Couillard.
Les prochaines semaines seront critiques. Les gens rétablis d’une infection à la COVID-19 ou qui auraient reçu leur troisième dose sont donc invités à se joindre comme bénévole dans les organismes.
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