La culture pop dans les communications
Quand les "mèmes" s’emparent de Saint-Lazare
Cela fait depuis 2017 que la ville de Saint-Lazare publie des mèmes ici et là sur sa page Facebook. Leur fréquence a néanmoins augmenté dans les dernières semaines. Les mèmes sont-ils au cœur des nouvelles stratégies de communication des villes?
D’abord, c’est quoi un mème ? Il s’agit la plupart du temps d’une photo ou d’un photomontage à vocation humoristique accompagné d’un petit texte. Ils font souvent référence à des éléments de culture pop et sont repris et déclinés à toutes les sauces.
Faisant ainsi le buzz sur les réseaux sociaux depuis déjà quelques années, ceux-ci sont désormais convoités par plusieurs organisations, telles que des villes ou des entreprises puisqu’ils rejoignent un grand public. Ils sont à maintes reprises partagés.
C’est ce qu’a remarqué Josée-Ann Moisan, coordonnatrice aux communications de la ville de Saint-Lazare. La page Facebook de la municipalité attire en moyenne 10 nouveaux abonnés à chaque publication d’un mème et un peu moins d’une cinquantaine mensuellement. « On est chanceux, chaque mois nos statistiques augmentent », se réjouit-elle.
L’engagement et les interactions se sont décuplés lors de la parution d’un nouveau mème. La pandémie est peut-être aussi venue accroître la présence en ligne, ce qui pourrait expliquer cette hausse selon Mme Moisan.
Saint-Lazare est l’une des seules municipalités de la région à faire appel aux mèmes sur une base régulière. D’autres comme Trois-Rivières et Laval, qui ont des gestionnaires de réseaux sociaux, le font déjà depuis quelque temps.
Rejoindre un autre public
La culture des mèmes, quoiqu'elle fasse des percées dans presque toutes les sphères de la société, reste surtout consommée par un public plus jeune. « À Saint-Lazare, on a beaucoup de jeunes familles qui sont hyper présentes sur les réseaux sociaux, mais qui ne sont pas nécessairement branchées sur les pages municipales qui ne sont pas plus plates, mais plus informatives », explique Mme Moisan.
En venant attirer l’attention des gens, et ce, peu importe leur âge, cette dernière espère qu’ils seront plus éclairés. « C’est d’apporter de l’information, mais de façon moins standard et sans répéter la même chose, indique-t-elle. C’est de diversifier notre approche et savoir doser. Le ton ne se présente pas toujours. »
Elle donne l’exemple des collectes ou encore des opérations balayages qui sont souvent des annonces récurrentes et qui pourraient s’adonner à la formule du mème. Les activités de la ville s’y prêtent bien.
D’ailleurs, celui-ci sur l’ouverture des inscriptions des camps de jours aura été particulièrement populaire. « Je ne m’attendais pas du tout à cela, un vendredi après-midi. J’ai lancé cela à 15h et je me suis dit : voyons, la ville se réveille », s’étonne-t-elle. Ce dernier a donc eu une très grande portée en ligne.
Faire sourire
« Si on peut procurer du bonheur et des rires, si on peut répondre à un questionnement et éviter au résident une recherche web ou un coup de téléphone, le stimuler à s’inscrire à nos activités ou mieux comprendre l’horaire du recyclage, pourquoi pas! », lance-t-elle.
Mme Moisan ajoute qu’il s’agit d’un travail d’équipe où la réflexion sur le contenu est de mise. « Nous devons regarder les tendances, ce qui fonctionne le mieux, répondre à notre public, les surprendre, être concis, avoir le sens du punch », témoigne-t-elle en faisant part de la difficulté de faire une blague à la fois en français et en anglais.
Les communications de la ville de Saint-Lazare prévoient donc pousser cette formule. On pense même à produire du contenu avec des photos originales dans le but de créer une image de marque.
« À voir l’engouement, cela donne le goût de continuer, admet Mme Moisan. Tant que cela fonctionne, on continue sans se répéter, sans devenir ennuyeux, pour piquer la curiosité de tout le monde, faire apparaître des sourires ou ramener des gens sur notre page pour qu’ils soient informés », conclut-elle.
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