Négociations des conventions collectives du secteur public
Un mandat de grève pourrait être voté par les membres de l'APTS
Réunie en conseil général, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) s’est prononcée à l’unanimité en faveur d’un mandat de grève d’une durée maximale de 10 jours, et soumettra la proposition à ses quelque 9000 membres du territoire de la Montérégie qui se rassembleront, à la fin du mois. Les résultats des diverses consultations devraient être connus à la mi-mai.
Rappelons que l'APTS compte plusieurs membres au sein du réseau de la santé en Montérégie, mais aussi plus près de nous à l'Hôpital du Suroît et au CISSS de la Montérégie-Ouest.
« Ça fait 16 mois que nous tentons de négocier avec le gouvernement Legault et qu’il n’a pratiquement pas bougé. Pire, les propositions évoquées par les porte-paroles du Conseil du trésor constituent des reculs majeurs, qui auraient comme effet d’augmenter la surcharge de travail et de favoriser l’exode de nos membres du réseau public de la santé et des services sociaux. Il reste 18 jours à cette médiation pour que le gouvernement dépose des offres qui améliorent tangiblement les conditions de travail. Sinon nous n’aurons d’autre choix que de demander à nos membres de voter pour un mandat de grève », a lancé Francis Collin, représentant national du CISSS de la Montérégie-OUEST.
Ainsi, dès 29 mars, au lendemain de la fin de la médiation, les membres seront appelés à voter pour un mandat de grève, de maximum 10 jours, qui seront exercés au moment jugé opportun par l’APTS.
« Nous avons négocié de bonne foi. Nous avons priorisé nos demandes. Nous avons travaillé dans un contexte pandémique où l’on a suspendu les droits inclus dans notre contrat de travail. Nous tenons le réseau à bout de bras depuis des années, réforme, après réforme, et ce au détriment de notre santé physique et mentale. Alors que nous sommes garants de la qualité des soins et services qui sont offerts à la population, comment le gouvernement nous remercie-t-il pendant la pandémie? En refusant de nous accorder les primes COVID dans les centres hospitaliers, en donnant de juteux contrats au secteur privé et en faisant reculer nos conditions de travail. C’est méprisant et insultant », a poursuivi Patrice St-Onge, président local du CISSS de la Montérégie-Ouest.
Pour l’APTS, les propositions patronales, notamment l’augmentation du nombre d’heures de travail dans une journée régulière, porteraient atteinte à la santé du personnel professionnel et technique, accentueraient la surcharge de travail, dévaloriseraient la conciliation travail-famille et viendraient aggraver l’état d’épuisement des membres, qui luttent depuis maintenant un an contre la COVID-19.
« La pénurie de main-d’œuvre est généralisée à l’ensemble de la Montérégie, les listes d’attente s’allongent dans tous les domaines, la surcharge de travail touche tous les titres d’emploi que nous représentons et l‘autonomie professionnelle de nos membres est constamment bafouée. Est-ce déraisonnable de s’assurer de mettre en place des mesures pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel professionnel et technique et d’ainsi s’attaquer à l’épuisement professionnel? Si une grève est déclenchée par l’APTS, le premier ministre Legault n’aura que lui-même à blâmer, car il aura sciemment ignoré nos demandes justes et légitimes », conclut le représentant national du CISSS de la Montérégie-OUEST, Francis Collin .
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.