Des statistiques régionales éloquentes
Le Centre de femmes La Moisson se mobilise pour une relance économique féministe
En cette Semaine d’action nationale, le Centre de femmes La Moisson situé à l’Île-Perrot, tient à annoncer son appui à la Déclaration commune des centres de femmes pour une relance féministe rendue publique par L’R des centres de femmes du Québec.
La déclaration est le fruit d’une co-construction impliquant les réflexions, l’expertise et l’expérience terrain de centaines de travailleuses et du comité En’Rayer le racisme.
« Les centres de femmes ont été au cœur de la pandémie : ils sont restés ouverts et mobilisés et ont rivalisé d’ingéniosité pour répondre aux besoins changeants des femmes » explique Karine Giguère, coordonnatrice du centre.
Afin de faire face aux enjeux émergents, ils ont tenu des rencontres deux fois par mois auxquels ont participé chaque fois plus d’une centaine de travailleuses de partout au Québec.
« C’est dans ce contexte que nous avons décidé de nous mobiliser contre une relance économique post-COVID à saveur d’austérité, investissant uniquement dans les secteurs à prédominance masculine et destructrice de notre environnement, parce que nous voyons quotidiennement les impacts de la pandémie sur les femmes », continue Karine Giguère.
Ainsi, depuis l’automne les centres ont été impliqués – tout comme une large coalition d’organismes et de représentants de la société civile dans diverses mobilisations réclamant une relance juste, respectueuse de l’environnement et féministe.
Des statistiques régionales éloquentes
Les femmes, particulièrement celles issues de l’immigration, sont surreprésentées dans plusieurs des domaines qui ont été durement touchés par la crise. Les femmes ont aussi été plus nombreuses que les hommes à perdre leur emploi et les violences envers les femmes ont connu une hausse record durant la pandémie.
Selon les statistiques fournies par Mme Giguère, d’avril 2019 à la fin du mois novembre 2020, le Centre de femmes La Moisson a procédé à 953 interventions téléphoniques pour presque 600 heures d’intervention. « Cela n’inclut pas les appels amicaux (sécurisants) que nous avons faits, en avril et en mai soit environ 15 par semaine, pour nous assurer que les femmes ne manquaient de rien », souligne la coordonnatrice du centre.
Ces interventions sont divisées en catégories pour fin de statistiques:
- 470 interventions portaient sur la santé mentale (dépression, solitude, )
- 290 sur l’isolement;
- 290 à propos des relations interpersonnelles, dont 200 en lien avec la relation couple);
- 285 à propos de la santé physique;
- 155 pour le deuil;
- 180 emploi et relations de travail
Plusieurs autres sont : logement, violence conjugale, itinérance, sexualité.
« L’année passée, nous avons fait 769 interventions en présentiel. Nous avons déjà dépassé ce chiffre pour sept mois de l’année. Il est vrai que les interventions téléphoniques sont plus courtes en général, mais quand même, on constate clairement le poids de la pandémie pour les femmes : la famille, la charge mentale, le télétravail, la solitude, la santé, les deuils, puis, pour les travailleuses », explique Karine Giguère.
Pour le Centre de femmes La Moisson, il est donc primordial que la relance s’attarde en priorité aux travailleuses ainsi qu’à la santé et au bien-être des femmes. « Nous demandons également au gouvernement de veiller à renforcer la résilience pour prévenir de futures crises et leurs conséquences sociales et renforcer la solidarité et l’équité entre les communautés », conclut Mme Giguère.
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