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Situation d’itinérance dans le Suroît 

Quand la pandémie frappe les plus démunis 

durée 07h00
23 janvier 2021
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Cela fait bientôt un an que les ressources pour personnes en situation d’itinérance dans le Suroît peinent à offrir des services convenables. La pandémie est venue exacerber la pauvreté, et ce partout au Québec. Comment les organismes de la région se débrouillent-ils avec cette nouvelle problématique ? 

Depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier, l’établissement, situé sur la rue du Zouave, à Salaberry-de-Valleyfield, a connu des phases où il devait restreindre ses places. Toutefois, une période de quarantaine, de 14 jours était nécessaire avant un accès au service, ce qui était contre-intuitif pour André Couillard, directeur clinique de la Maison d’hébergement dépannage de Valleyfield (MHDV). « Ça fait 33 ans que je travaille ici et c’était la première fois que quelqu’un devait, entre guillemets, réserver sa place au préalable », raconte-t-il. En cas d’urgence, les gens pouvaient être logés pendant leur confinement dans une aile d’un motel de la municipalité avant d’atteindre les services d’accompagnement. 

Une fois le parcours établi, les services du MHDV ont été utilisés à profusion par le même genre de clientèle qu’à l’habitude selon M. Couillard. Celle-ci offre 38 lits avec repas et un encadrement avec des intervenants pour favoriser la réintégration sociale.

À la fin juin, les mesures sanitaires se sont allégées, ce qui fait en sorte qu’un questionnaire COVID et la prise de température ont été implantés, en plus des plexiglas et des masques pour répondre aux exigences de la santé publique. 

Un changement de comportement chez les demandeurs d’aide

« Où on a vu une augmentation, c’est vraiment dans la situation et l’aigüe de ce que les personnes pouvaient vivre en situation de crise. Il n’y avait pas d’options. Quand tu dis qu’il n’y a plus de centre de jour, de soupe populaire, de réunion AA; tout ce qui était autour qui les sert ponctuellement en service direct n’existait plus. On en a pris plein la gueule avec les personnes qui arrivaient ici », déplore M. Couillard.

La recherche de logement s’est avérée beaucoup plus complexe, voire impossible pour certains individus, ce qui s’est traduit par une hausse de la durée des séjours à la MHDV.  Alors que la maison connaît des taux d’occupation de 110% des lits d’urgence à l’habitude, la pandémie est venue alourdir le tout. 

Avec le couvre-feu actuel, la MHDV doit ainsi accueillir les personnes que les policiers interceptent dans les rues après 20h00. Ces derniers sont malgré tout compréhensifs selon M. Couillard puisqu’au lieu de leur donner une amende, ils les emmènent vers les ressources. Toutefois, cela ajoute à la demande. « En ce moment, on fonctionne à une ou deux places près d’être plein, cela veut dire que l’occupation, sans dire être maximale, est très haute », témoigne-t-il. 

La vague PCU

Selon M. Couillard, il n’y a pas qu’une deuxième vague de cas de COVID-19, mais une deuxième vague PCU. « J’ai des gens qui arrivent ici, qui sont coupés de deux mois d’aide sociale, qui auraient habituellement des revenus et qu’on doit héberger jusqu’à la prochaine rentrée d’argent. Ça, je ne voyais pas ça avant. La perspective d’aide s’étend sur plusieurs semaines au coût de l’organisme, sans avoir plus de ressources », ajoute-t-il. 

La maison d’hébergement prend en charge des personnes avec plusieurs types de difficultés, dont le tiers d’entre elles sont de l’itinérance ou de problèmes de santé mentale. Les dépendances représentent 34,2% de leur clientèle, et les évictions, séparations ou sorties de prison 30,5% selon les données de l’année 2019-2020. Les séjours varient de quelques jours à plusieurs mois en fonction des personnes ou des familles. 

Augmentation de l’offre de service 

La pandémie a malgré tout aidé la MHDV à faire valoir ses compétences auprès du CISSS de la Montérégie-Centre en étant proactive sur les mesures sanitaires et l’achat de matériel. D’ailleurs, un refuge sera inauguré dans les prochaines semaines afin d’élargir les places disponibles dans la région. Celui-ci vise une clientèle différente qui n’a pas accès aux services réguliers, soit les gens plus instables et ayant des problèmes de dépendances ou d’intoxication. 

La MHDV fait aussi partie du projet, AbriBus, une unité mobile chaleur, qui consiste en un autobus scolaire rénové en lieu d’accueil pour se réchauffer et une porte d'entrée vers un encadrement pour ceux qui en ont besoin. Stationné en permanence depuis son lancement en décembre dernier au Marché public de Salaberry-de-Valleyfield, le véhicule est ouvert à raison de trois jours par semaine, les mardis, jeudis et samedis, mais compte adapter son horaire lors des vagues de froid comme celle de la fin de semaine à venir. 

Suite aux circonstances tragiques entourant le décès de Raphaël André, un homme fréquentant les ressources pour gens en situation d’itinérance à Montréal, le premier ministre du Québec s’est dit interpellé par la situation et a annoncé ce jeudi des places supplémentaires. « Nous faisons tout ce qui est possible pour les aider. Il est malheureux de voir certaines personnes tenter de nous diviser. On veut tous aider les itinérants, c’est complexe. Ce n’est pas le temps de se diviser, c’est le temps de travailler ensemble », a-t-il déclaré en point de presse. 

 

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  • DB
    Denis Beaulé
    temps Il y a 3 ans
    Faut pas mais vraiment pas être « proche », sensible, réceptif ou au fait de ce que c’est l’itinérance ou la condition sans abri, en métropole plus particulièrement, pour s’être laissé aller à « la réponse nonchalante et déconnectée de la réalité » qu’a été celle du premier ministre avant-hier. Pas que renversant, révoltant.

    Et, comme si ce n’eut été assez, fallait-il qu’il ajoutât « ça », goutte faisant déborder le vase (ou LA vase), qu’« Il est malheureux de voir certaines personnes tenter de nous diviser. […] Ce n’est pas le temps de se diviser, c’est le temps de travailler ensemble ».

    !
    Or, c’est ‘qui qui’ « ‘divise’ », ici, là, d’après vous? Une mairesse et maint.e.s autres s’évertuant, de toute leur âme et avec tout leur coeur, à implorer davantage d’humanité à l’endroit de la catégorie de gens peut-être la plus mal prise de toutes, aux prises avec des ‘démons’ trop souvent on ne peut plus difficilement extirpables; ou un PM s’amenant là-dessus avec de gros sabots, nargueur et barbeux, et n’hésitant pas, pour envoyer paître et rabaisser au plus bas possible d'hardis contradicteurs en quête d'humanité, à tenter de les faire passer pour de vil.e.s escogriffes indignes ?

    On aura tout vu. Vraiment tout vu, tout entendu. Qui l’eût cru? Qu’on en arriverait là un jour, à avoir au faîte de l’État qqn comme ça. Puis avait-on « besoin » de ‘ça’ ?

    En plus !

    N’y a-t-il pas bien assez, déjà, de la situation, épouvantable, d’itinérants et sans abri, « ‘traînant’ » un peu partout (à Montréal), c’est le cas de le dire, y compris en des endroits où jamais n’eût-on pensé qu’ils pourraient en venir à « s’installer » ou « s’exhiber »; sans que qqn n’y connaissant à l’évidence aussi peu que rien — (ou s’en fichant comme de l’Alcoran?) — s’amène de surcroît avec ce genre de patarafe battant tous records de bêtise ?


    UN exemple : « François Legault a tenté de justifier son manque d'humanisme envers les exploités les plus démunis et les plus vulnérables de notre société, en se fiant au "bon jugement" des policiers par rapport à eux. Restant aveugle au ridicule de son argumentaire du début à la fin, le premier ministre du Québec n'a sans doute pas réalisé sur le moment, que si, dans son hypothèse, les policiers sont incapables de faire la différence entre un itinérant et un citoyen ordinaire, il devient alors parfaitement légitime de remettre en question la capacité de jugement de ces mêmes policiers. »

    Bêtise et inhumanité poussées à leur paroxysme. Et il faudrait « s’agenouiller » devant « ça » ? !

    Pensez-y un instant. ‘Sapere Aude’. En daignant oser ce faire, on se rendra compte que les gens divisifs en cette éminente affaire, s’il y en a, ne sont certes pas ceux et celles lâchement* insinué.e.s comme tel.le.s par qqn qui aurait avantage à écouter, de temps en temps; au lieu de toujours en revenir à sa tendance nature d’éconduire a priori — (comme il l’avait fait aussi cruellement qu’ignominieusement en l’affaire PEQ) — des requêtes en appelant au simple bon sens d'abord, mais plus encore à l'humanité élémentaire ultimement.

    * Imaginez, « certaines personnes », « certains », a-t-il lâché…
    Au nombre desquelles se trouvent... non seulement l’Élue municipale la plus importante au Québec et un important ministre fédéral, mais également la rédactrice en chef du jadis plus prestigieux quotidien québécois — (qui a qualifié la chose d’«aberration» «Insensible et insensée») —, une chroniqueuse du « plus grand quotidien français d’Amérique » (qui a qualifié la chose de « loi sans coeur »); sans parler d’une multitude d’autres, pas plus imbéciles ou de mauvaise foi que la moyenne, qui ont abondé dans le même sens, avec une même imploration d’intelligence et humanité accrues vis-à-vis cette ‘chose’ et surtout vis-à-vis ces pauvres gens, à qui, s’ils avaient eu la chance d’être chiens au lieu d’humains, ne serait pas advenu ce risque de mourir de nuit reclus.e.s en toilette chimique.

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