Crise en protection de la jeunesse
21 peluches pour les milliers d'enfants confiés à la DPJ annuellement
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Par Salle des nouvelles
Au cours des prochaines semaines, les 21 députés provinciaux de la Montérégie recevront un présent bien particulier: un toutou. Ces peluches sympathiques leur seront remises en personne par des représentants de l'Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS) pour leur rappeler leur engagement unanime à faire de la protection de la jeunesse une priorité nationale.
« Olivia, cinq ans. En foyer d’accueil depuis l’âge de deux ans et demi. S’automutile. Mère déficiente intellectuelle. Répète sans cesse qu’elle retournera chez sa maman bientôt. William, huit ans, hyperactif. Troisième foyer d’accueil. Agressif envers ses professeurs. Encouragé par son père à mal se comporter avec sa famille d’accueil. A connu une maison familiale avec bouteilles de boisson et armes qui traînent. »
Ce sont là quelques exemples des notes biographiques que porteront à leur cou les 21 toutous en peluche au coeur de l'opération « Toutou cherche député d’accueil » de l’APTS. Ces toutous personnifient les milliers d’enfants confiés chaque année à la DPJ.
« Ce toutou doit leur servir de rappel quant à l’urgence de la situation et à leurs responsabilités envers tous les enfants du Québec, pour la protection desquels ils et elles se sont engagés solennellement au Salon bleu de l’Assemblée nationale. La misère, la négligence, les abus et la violence faites à nos enfants ne prennent malheureusement pas de répit. Il faut des solutions énergiques immédiates pour nos enfants. Ça presse! », a indiqué d’entrée de jeu Fabienne Chabot, représentante nationale.
« La création de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ), même si elle est bienvenue, ne constitue que l’un des deux versants de la “priorité nationale” évoquée par nos élus. L’autre, c’est la mise en place de mesures énergiques immédiates pour s’attaquer aux causes qui ont pu conduire au décès d’une fillette de sept ans à Granby, troisième événement du genre en autant d’années et preuve de l’urgence de la situation, ce contre quoi la CSDEPJ ne peut rien actuellement », a ajouté Fabienne Chabot
La pénurie de personnel, la surcharge de travail des intervenant·e·s, l’allongement des listes d’attente, etc., rien n’a vraiment changé sur le terrain aux yeux de l’APTS. Résultat : un autre drame pourrait se produire demain matin. Et les différents rapports sur l’ampleur de la crise à la DPJ remis au ministre Carmant à son entrée en poste, et obtenus par les médias, semblent donner raison au syndicat représentant 90 % des intervenant·e·s dans les centres jeunesse à travers le Québec.
« Si le gouvernement ne fait rien de vraiment significatif ces prochaines semaines et qu’un tel événement devait survenir, un sérieux examen de conscience s’imposerait à lui, a prévenu Fabienne Chabot, pour n’avoir pas donné suite aux appels à l’aide et aux multiples solutions de nos intervenant·e·s depuis plusieurs semaines déjà. »
L’APTS craint que la création de la CSDEPJ, la fin des travaux parlementaires ainsi que les vacances estivales nous fassent collectivement baisser la garde et qu’elles freinent l’élan de bonne volonté qui s’est enclenché le 2 mai dernier, d’où le lancement de cette opération toutou. Ces peluches se sont spontanément imposées comme symbole par excellence des enfants négligés et de l’empathie des Québécois envers eux. Elles symbolisent la souffrance et le désespoir de tous ces enfants anonymes et, désormais, leur vibrant appel à l’aide.
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