Les discussions étaient animées, le mardi 30 octobre dernier alors que la Ville de Vaudreuil-Dorion tenait une séance de consultation publique entourant le projet de construction à venir dans le secteur de la rue Émile-Bouchard.

Près de 90 personnes se sont déplacées au Centre Multisports afin d'assister à cette rencontre durant laquelle les grandes lignes du projet ont été présentées aux citoyens.

Mme Chantal St-Laurent, conseillère-mise en valeur du territoire, Service du développement et de l'aménagement du territoire à la Ville de Vaudrueil-Dorion, le maire de Vaudreuil-Dorion, M. Guy Pilon,  la conseillère du district #3, Mme Jasmine Sharma ainsi qu'un membre du service de l'urbanisme étaient présents pour répondre aux citoyens.

Nombreux étaient les résidents qui ont profité de la tribune qui leur était offerte pour exprimer leur mécontentement face au projet qui pourrait compter jusqu'à 402 unités résidentielles locatives.

« Ça devient surdéveloppé pour les rues que nous avons », soulignait un résident. Un autre voit dans le projet une occasion pour la Ville de récolter plus de taxes. « Le projet est une vraie joke. La Ville devrait plutôt investir dans des infrastructures pour les citoyens déjà établis. »

Vaudreuil-Dorion le nouveau Laval

À l'hiver 2018, le promoteur a déposé à la Ville son projet de construction pour le 1500 à  1650, rue Émile-Bouchard. Le projet en question consiste en la construction de quatre tours d'habitation de 12 étages chacune. 

Le rez-de-chaussée des bâtiments était destiné à du commerce alors que les 11 étages comprendraient des logements. 345 unités locatives sont prévues.

« Contrairement à la croyance populaire, les terrains où seront construites les tours n'ont jamais appartenu à la Ville », explique Chantal St-Laurent.

Des études menées particulièrement au niveau des heures d'ensoleillement ont démontré que de septembre à octobre, les propriétés situées au sud-est et à l'est du projet, c'est-à-dire sur les rues Elmer-Lach et Lorne-Worsley, connaîtraient une importante perte de lumière naturelle.

« Suite à l'étude, le Service de l'urbanisme a rencontré le promoteur pour lui proposer une alternative au projet », poursuit Mme St-Laurent.

Ainsi, plutôt que de construire quatre tours de 12 étages, il a été suggéré de bâtir 4 tours variants de 6 à 17 étages. Les immeubles deviendraient strictement résidentiels et compteraient par conséquent, 402 unités locatives au total. Selon le nouveau plan proposé, 79% des espaces de stationnement seront sous terrain et 35% du terrain sera un espace vert. Le plan correspond au programme particulier d'urbanisme de la Gare (PPU) présenté en avril 2011.

Ce qu'il faut savoir c'est que le projet déposé initialement par le promoteur répond à tous les critères correspondants à un quartier dit TOD ( Transit Oriented Development). Le projet est donc éligible à l'obtention d'un permis.

Avec les nombreux commerces, grandes chaînes et tours d'habitation qui se construisent dans le quartier de la Gare, plusieurs résidents du secteur y voient une grande ressemblance avec la Ville de Laval.

Des citoyens inquiets

Si plusieurs résidents s'inquiètent de la perte de quiétude ou des heures d'ensoleillement que la construction pourrait causer, d'autres craignent les problèmes de circulation, d'espace dans les écoles et la sécurité dans les rues avoisinantes. 

« La Ville de Vaudreuil-Dorion est l'une des pires villes que je connaisse au niveau de la circulation », a tenu à souligner un résident. 

« Nos écoles sont déjà au maximum de leur capacité, des élèves se font transférer dans des écoles à Saint-Lazare. Où allez-vous mettre les enfants si nous n'avons pas de nouvelle école ? », demande une citoyenne. 

« Nous comprenons vos inquiétudes, toutefois, une ville ne peut pas refuser des projets. Le quartier de la Gare a été conçu selon les principes du TOD et il y a des normes gouvernementales à respecter. Pourquoi croyez-vous que le Centre ambulatoire s'est installé dans ce secteur, que l'hôpital y sera construit, que des commerces et de grandes chaînes investissent et s'établissent dans le secteur ? C'est parce qu'il y a une forte croissance de la population », souligne M. Pilon.

Il poursuit en rappelant qu'en ce qui concerne le manque d'effectif policier, la responsabilité revient à la Sûreté du Québec et non de la Ville, même chose pour les écoles qui sont gérées par les commissions scolaires et non la ville. 

Un rapport détaillé de la séance de consultation sera remis au conseil municipal d’ici quelques jours. Quoi qu’il en soit, le secteur de la gare connaîtra de grandes transformations dans les mois à venir. Reste à savoir quel projet sera construit : le projet initialement présenté par le promoteur ou celui modifié par la Ville.