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Université Laval

La COVID accélérerait le vieillissement des vaisseaux sanguins des femmes

durée 10h00
2 octobre 2025
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Par La Presse Canadienne

Une infection à la COVID-19 semble faire vieillir prématurément les vaisseaux sanguins des femmes, mais pas ceux des hommes, ont constaté des chercheurs de l'Université Laval dans le cadre d'une vaste étude internationale.

Cet accroissement de la rigidité vasculaire est comparable ― chez les femmes qui ont été malades au point d'être hospitalisées à l'unité des soins intensifs ― à celui qui surviendrait naturellement sur une période de dix ans.

«On pensait que tout le monde se comporterait de la même façon. On pensait que tout le monde allait avoir un vieillissement vasculaire prématuré comme séquelles de la COVID», a dit le professeur Mohsen Agharazii de la Faculté de médecine de l’Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.

«Mais on a été surpris de voir que chez les hommes, ça n'avait absolument aucun impact, alors que chez les femmes, ça se traduisait par un vieillissement vasculaire accéléré.»

Le professeur Agharazii et sa collègue Catherine Fortier ont collaboré à cette étude qui a examiné la rigidité vasculaire de quelque 2100 personnes réparties dans 18 pays.

L’échantillon était composé de trois groupes de sujets qui avaient eu la COVID-19: les premiers n’avaient pas été hospitalisés (la plupart avaient eu une infection légère); les deuxièmes avaient dû être hospitalisés dans une unité de soins réguliers pour infection de sévérité moyenne; et les derniers avaient été admis à l'unité des soins intensifs pour une infection sévère.

Un peu moins de 400 personnes n'ayant jamais eu la COVID-19 ont servi de groupe témoin.

En mesurant la vitesse à laquelle l'onde de pouls se propage dans l'aorte (le plus gros vaisseau sanguin du corps), les chercheurs ont découvert que cette vitesse était plus élevée chez les trois groupes de femmes ayant été infectées par le SRAS-CoV-2 que dans le groupe témoin, ce qui témoigne d'artères plus rigides.

Les différences correspondaient à un vieillissement vasculaire de cinq ans pour les groupes infection légère ou infection d’intensité moyenne, et de dix ans pour le groupe infection sévère.

Aucune différence n’a été observée du côté des hommes, ce qui est possiblement attribuable au fait que les femmes présentent habituellement une réponse immunitaire plus robuste aux infections, ce qui se traduit par une inflammation plus importante et, potentiellement, des dommages plus importants aux vaisseaux sanguins.

«Les vaisseaux sanguins sont tapissés d'une monocouche de cellules (qui) sont un peu l'interface entre le sang et le vaisseau sanguin, a expliqué le professeur Agharazii. Ces cellules-là sont attaquées par le virus de COVID, et quand elles sont malades, ça génère une dysfonction.»

On ne sait pas si la rigidité vasculaire des femmes infectées est permanente, mais même un an après l’infection, la rigidité moyenne des femmes qui avaient eu la COVID-19 n’était pas redescendue au niveau de celle du groupe témoin.

Même une fois l’infection résorbée, il pourra donc subsister des cicatrices qui affecteront la rigidité vasculaire et conduiront à une surcharge du travail cardiaque et à une pression sanguine plus élevée pouvant affecter le cœur, le cerveau et les reins, a-t-on expliqué par voie de communiqué.

«Une rigidité de l'aorte peut avoir des conséquences au niveau du cœur, a dit Mme Fortier. Le cœur va devoir travailler plus fort, la pression va être élevée, donc il peut y avoir des conséquences oui sur le cœur, mais aussi sur les autres organes.»

Les chercheurs estiment conséquemment qu'une infection à la COVID-19 devrait être prise en compte ― au même titre que l’hypertension artérielle, le diabète, le taux de cholestérol ou les habitudes de vie ― lorsqu’on évalue le risque cardiovasculaire d’une femme.

Ils soulignent aussi que de saines habitudes de vie comme l’activité physique, une alimentation équilibrée et la prise de la médication prescrite (notamment pour l’hypertension) peuvent aider à réduire les risques.

Les conclusions de cette étude ont été publiées par l'European Heart Journal.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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