Relations de travail dans l’industrie de la construction
Négociations rompues : une grève déclenchée dans le secteur résidentiel
L’Alliance syndicale de la construction, qui regroupe les cinq syndicats représentatifs de l’industrie, a confirmé qu’une grève générale illimitée sera déclenchée dans le secteur résidentiel à compter du mercredi 28 mai, à 00 h 01.
Cette décision fait suite au refus de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) de soumettre la plus récente offre syndicale à l’approbation de ses membres.
Une demande pourtant fondée sur l’article 44.1 de la Loi R-20, qui permet à une association représentative de conclure une entente sectorielle à condition qu’elle soit approuvée par la majorité des membres ayant voté par scrutin secret.
Désaccord sur le processus de négociation
Selon Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale, ce refus soulève des inquiétudes. « Il est déplorable que l’APCHQ prive ses membres d’un tel droit de parole. Nous croyons fermement que les entrepreneurs membres de l’APCHQ auraient été favorables à l’acceptation de la dernière offre de l’Alliance syndicale dans le contexte actuel », a-t-il affirmé, en rappelant que des ententes ont été conclues dans les secteurs institutionnel-commercial, industriel et du génie civil et voirie.
L’Alliance syndicale remet en question la stratégie de l’APCHQ, qu’elle accuse de repousser volontairement le processus de consultation. « L’APCHQ fait preuve d’entêtement injustifié dans le cadre des négociations en cours. Au lieu de répondre positivement à une simple demande d’appel au vote, elle se cache derrière le gouvernement et se dirige elle-même vers un conflit de travail, en espérant que le ministre du Travail intervienne », peut-on lire dans la déclaration transmise aux médias.
Un mandat de grève appuyé par les membres
L’Alliance syndicale affirme avoir obtenu un mandat de grève en bonne et due forme, avec l’appui de 83,8 % de ses membres à l’issue d’un scrutin secret. Un préavis de grève a été officiellement transmis au ministre du Travail.
Les syndicats entendent poursuivre leurs communications auprès des travailleurs pour transmettre les informations logistiques relatives aux rassemblements prévus dès l’entrée en vigueur de la grève.
L’Alliance soutient que les travailleurs du secteur résidentiel devraient obtenir des conditions équivalentes à celles des autres secteurs. « Leur contribution à la construction de logements et de maisons est essentielle et doit être reconnue », ajoute M. Ricard.
Coût et portée de la grève : des impacts nuancés
La partie patronale a exprimé des préoccupations concernant les répercussions financières possibles de la grève sur les familles québécoises, en attribuant la responsabilité de la situation au mouvement de grève dans le secteur résidentiel.
L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) avance qu’une acceptation des demandes de l’Alliance syndicale entraînerait un coût additionnel estimé à 55 000 $ pour une maison unifamiliale neuve. Ce calcul repose toutefois sur un prix de vente moyen de 660 000 $.
Selon les données 2024 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les maisons unifamiliales ne représentent que 13,27 % des nouvelles constructions résidentielles au Québec. La majorité des habitations sont plutôt construites dans le cadre de projets réalisés par des promoteurs, ce qui limiterait l'impact direct sur une grande partie de la population.
Par ailleurs, d'autres éléments contribuent de façon significative à la hausse du coût des habitations, notamment le prix des terrains, la fiscalité municipale et la hausse des taux d’intérêt, indiquent diverses sources du secteur.
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