Dès la rentrée 2025
Cellulaires bannis, vouvoiement exigé : Québec durcit le ton dans les écoles
Devant la montée des cas de violence et d’intimidation dans les écoles, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé ce jeudi une série de nouvelles mesures qui entreront en vigueur dès la rentrée 2025. Objectif : renforcer le respect, le civisme et la sécurité dans les établissements scolaires.
Parmi les annonces phares : l’interdiction complète du cellulaire sur tout le terrain des écoles primaires et secondaires, publiques et privées, pendant toute la journée scolaire, incluant les pauses et l’heure du dîner. Cette mesure vient élargir celle déjà en vigueur depuis janvier 2024, qui interdisait les téléphones en classe.
« Le cellulaire est trop souvent un outil de moqueries, de provocation ou d'intimidation. En l’interdisant pendant toute la journée à l’école, on agit directement à la source de plusieurs conflits », a souligné le ministre.
Nouveau code de vie axé sur le respect
Dès janvier 2026, toutes les écoles devront également adopter de nouvelles règles de vie favorisant la civilité et les comportements respectueux. Parmi les nouveautés à intégrer au code de vie :
- L’usage du vouvoiement pour s’adresser aux adultes;
- L’obligation d’utiliser les termes « Monsieur » ou « Madame » pour interpeller le personnel;
- L’usage de marques de politesse entre élèves et envers le personnel;
- Le respect du matériel et des lieux;
- Le respect des principes de laïcité et d’égalité femmes-hommes, incluant le port du visage découvert (conditionnel à l’adoption du projet de loi 94).
Les écoles auront aussi le devoir d’imposer des sanctions progressives en cas de manquement : avertissements, excuses, travaux communautaires, voire expulsion selon la gravité des gestes. Les directions d'établissement conserveront une certaine latitude pour adapter les mesures aux contextes particuliers.
Les parents appelés à collaborer
Autre nouveauté : les parents devront désormais prendre connaissance et reconnaître le code de vie, possiblement par une signature. En cas de comportements inappropriés, des rencontres avec le personnel scolaire pourraient leur être exigées.
« Le respect et le civisme ne doivent pas seulement être des valeurs enseignées, ils doivent être vécus au quotidien», rappelle le ministère, qui veut renforcer la responsabilité partagée entre école et famille.
Une équipe d’intervention pour les écoles en crise
Le ministre Drainville a également confirmé le déploiement d’une équipe d’intervention spécialisée chargée de venir en appui aux écoles confrontées à des situations graves d’intimidation ou de violence.
Composée de professionnels du milieu de l’éducation, cette escouade est déjà active dans sept écoles du Québec. Elle intervient sur demande, analyse les besoins sur le terrain, propose des solutions et peut même faciliter des liens avec des organismes communautaires ou les corps policiers.
Pour le ministre Drainville, le message est clair :
« Dans nos écoles, chaque élève et chaque membre du personnel ont le droit d’évoluer dans un environnement où ils se sentent bien et en sécurité. »
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