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Une interdiction jugée superflue par certains élèves

Pas de consultation, peu de changements : l’interdiction des cellulaires dans les écoles critiquée

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8 février 2025
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Par Félix Sabourin, Journaliste

Le 31 décembre 2023, le Québec a adopté une loi interdisant l’utilisation des téléphones intelligents en classe dans les écoles secondaires de la province. La loi suscite encore des réactions partagées, surtout parmi les élèves.

Le gouvernement justifie cette mesure en invoquant les distractions causées par les téléphones en classe, nuisant ainsi à l’apprentissage. Selon plusieurs experts en éducation, cette interdiction vise à améliorer la concentration des élèves et à favoriser un environnement propice aux études.

Des exceptions à la règle

Toutefois, certaines exceptions sont prévues. L’utilisation du téléphone demeure permise lorsque l’enseignant l’intègre à une activité pédagogique, lorsque l’état de santé d’un élève l’exige ou encore lorsqu’un élève présente des besoins particuliers en raison d’un handicap, d’une difficulté d’adaptation ou d’apprentissage.

Aucune consultation auprès des élèves

Cependant, les élèves n’ont pas été consultés avant l’adoption de cette loi. Nombre d’entre eux expriment leur mécontentement, affirmant que les téléphones sont devenus des outils essentiels, non seulement pour la communication, mais aussi pour l’apprentissage.

Un mémoire du ministère de l’Éducation présenté au Conseil des ministres par Bernard Drainville, en date du 3 octobre 2023, confirme qu’« aucune consultation n’a été menée ». Toutefois, la directive s’appuie sur les données recueillies auprès du réseau de l’éducation, incluant les centres de services scolaires, les établissements d’enseignement, les enseignants et les partenaires.

Une interdiction jugée superflue par certains élèves

Plusieurs élèves estiment que cette loi est inutile. Ils rappellent que la plupart des écoles appliquaient déjà des règlements stricts sur l’utilisation des appareils électroniques en classe et, dans certains cas, dans les corridors, et ce, bien avant l’apparition des téléphones intelligents.

Selon eux, la réglementation en place suffisait déjà à encadrer l’utilisation des téléphones et la majorité des élèves respectaient les consignes actuelles. « À notre école, les profs tolèrent qu’on garde nos cellulaires sur nous, mais on ne peut pas les utiliser en classe. Et ça fonctionne bien comme ça », explique un élève.

D’autres élèves estiment que l’interdiction ignore le fait que les téléphones sont un moyen essentiel de communication avec leurs parents, notamment en cas d’urgence. « Nos parents veulent pouvoir nous joindre s’il y a un problème », souligne une élève.

Interrogés par Néomédia, plusieurs élèves jugent que d’autres priorités devraient être abordées avant d’imposer une interdiction qu’ils jugent excessive. « Il y a des problèmes bien plus importants dans les écoles : il n’y a pas assez de profs, beaucoup d’écoles nécessitent des rénovations et les classes débordent », déplore une élève de secondaire 5. « On devrait mettre de l’énergie ailleurs avant d’interdire les téléphones. »

Une application inégale et une interdiction remise en question

Malgré l’interdiction en vigueur, la présence des cellulaires dans les écoles ne semble pas avoir disparu. Avec un manque de consultation et une application qui, dans les faits, ne diffère guère de la situation précédente, cette interdiction soulève des questions sur la pertinence d’imposer une règle mur-à-mur plutôt que de laisser les écoles gérer la question au cas par cas.

Bernard Drainville, le ministre de l'Éducation, songe même à rendre la loi plus sévère en interdisant les téléphones partout dans les écoles.

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