Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Assouplissement des règles

François Legault: «il y a une crise en agriculture actuellement»

durée 04h00
29 mars 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Le premier ministre François Legault qualifie désormais de «crise» les difficultés que traversent les agriculteurs du Québec et compte les aider davantage, notamment en assouplissant certaines règles et en fournissant de «l’aide financière de transition».

Une vingtaine d’agriculteurs attendaient François Legault, jeudi matin à Henryville en Montérégie, devant un centre communautaire où le premier ministre rencontrait des élus de cette région agricole.

Certains agriculteurs qui dénoncent l’inflation, la réglementation et la chute de leurs revenus avaient utilisé leur machinerie agricole pour attirer l’attention du premier ministre. «L’agriculture, enfant, on y rêve, mais adulte, on en crève», pouvait-on lire sur une pancarte transportée par un tracteur.

Après une rencontre avec des élus de la circonscription, François Legault s’est présenté devant les manifestants.

«Je suis très conscient que l'été 2023 a été catastrophique. Je sais aussi que l'inflation dans les intrants, ça vous coûte cher. Les augmentations de taux d'intérêt, ça coûte cher», a reconnu le premier ministre en indiquant que la Financière agricole les aidera.

Il faisait ainsi référence à l’organisme qui assure la production des agriculteurs et qui versera 1 milliard $ pour compenser les pertes de 2023 des producteurs.

Émilie Bellefroid, qui produit de grandes cultures, des produits maraîchers et qui élève des animaux, mais qui peine à se payer un salaire, a expliqué au premier ministre «qu’avec un salaire minimum de 15,75 $ de l’heure pour la main-d’œuvre», il n’y «a aucune façon d’être compétitif» avec les producteurs agricoles de l’étranger «qui paient leurs employés 6 $ la journée».

«C’est la même botte d'oignons verts, la même tonne de maïs, la même récolte» et «on parle juste des salaires, on ne parle pas de tous les intrants et de tous les autres facteurs qui entrent en compte», a fait valoir l’agricultrice avant de lancer au premier ministre: «C’est bien d’en parler, mais avez-vous une solution?»

En premier lieu, a répondu François Legault, «on a donné de l’aide, mais il va falloir en donner plus», ensuite, «à moyen terme, le coût de la main-d’œuvre va augmenter ailleurs aussi», a indiqué le premier ministre en ajoutant que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, «regarde» des façons «d’offrir de l’aide directe pour la transition».

«Le papier, on ne peut pas se nourrir avec»

Les agriculteurs s’inquiètent également des modifications proposées dans un projet de loi omnibus qui concerne 24 règlements sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, incluant le Règlement sur les exploitations agricoles (REA), le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides ainsi que le Règlement sur les espèces floristiques menacées ou vulnérables et leurs habitats.

Ces changements obligeront les agriculteurs à modifier leurs façons de travailler.

«Les délais pour ces changements sont beaucoup trop courts», a expliqué Émilie Bellefroid, qui se plaint, comme les autres agriculteurs qui l’accompagnaient, de toute la «paperasse» que les producteurs doivent remplir chaque semaine.

«Les gens sont tannés de faire de la paperasse. Le papier, on ne peut pas se nourrir avec», a lancé l'agricultrice.

Un autre agriculteur s'est plaint de devoir consacrer une journée chaque semaine entièrement à «la paperasse».

Assouplissement des règles

Les agriculteurs dénoncent la concurrence des producteurs de pays étrangers où les salaires sont moins élevés, mais aussi où les normes environnementales sont moins strictes.

Le premier ministre a fait référence à ces doléances lors d’un point de presse avant de rencontrer les agriculteurs. «Il y a beaucoup trop de paperasse, beaucoup trop de règlements et c'est difficile pour les producteurs québécois d'être compétitifs avec les producteurs ontariens, américains, les producteurs d'autres provinces ou pays qui ont des normes environnementales moins strictes qu'au Québec», a-t-il dit.

François Legault propose donc «d’assouplir certaines règles», sans préciser lesquelles, et demande aussi au gouvernement fédéral d’intervenir.

«J'en ai profité en fin de semaine dernière pour en parler avec Justin Trudeau, parce qu'évidemment ça touche le gouvernement fédéral. Doit-on augmenter les exigences sur les produits importés? Doit-on assouplir nos règles? Je pense qu’il faut faire les deux.»

Durant ce point de presse, François Legault a utilisé le mot «crise» pour parler de la situation en agriculture.

«Je vais être bien claire, là, il y a une crise en agriculture actuellement.»

Les agriculteurs sont confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements climatiques extrêmes et des manifestations ont eu lieu dans différentes régions de la province dans les dernières semaines.

Selon les prévisions du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, le revenu net agricole québécois passera de 959 millions $ en 2022 à 66 millions $ en 2024, du jamais vu depuis 1938.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


La Convention des pompiers de Saint-Zotique: sur le point de se régler?

Alors que les négociations sont en cours à Saint-Zotique pour le renouvellement de la convention collective des pompiers, la Ville tient à clarifier sa position dans ce dossier.  Par courriel, le Coordonnateur des relations avec le milieu et des nouveaux médias, Guillaume Maheu Drouin indique que la Convention des pompiers est en cours de ...

durée Hier 11h00

Vaudreuil-Dorion: Jasmine Sharma se réjouit des propositions du conseil municipal

Au lendemain de la séance régulière du conseil municipal de Vaudreuil-Dorion, la conseillère indépendante, Jasmine Sharma, se réjouit de l’adoption d’une résolution qu’elle a présentée visant à atténuer la congestion dans le secteur de la Gare Vaudreuil, suivant la mise en service de la station Anse-à-l’Orme du Réseau express métropolitain (REM) de ...

6 mai 2024

Fusion des villes de l'île Perrot: Un organisme est mis sur pied

Lancé officiellement ce samedi 4 mai, l'organisme sans but lucratif Avenir île Perrot a été fondé par un groupe de citoyens dans le but de promouvoir le regroupement des quatre municipalités formant l'île soit L'Île-Perrot, Pincourt, Terrasse-Vaudreuil et Notre-Dame-de-l'Île-Perrot. Présidée par madame Francine St-Denis, la nouvelle association ...