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Élections provinciales du 3 octobre 2022

Entrevue avec Eve Bélec - 2eme partie

durée 17h00
23 août 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
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L'actuelle Directrice du Carrefour Jeunesse Emploi de Vaudreuil-Soulanges, Eve Bélec se lance en politique sous les couleurs de la Coalition Avenir Québec dans le comté de Vaudreuil. Dans l'entretien qu'elle nous a accordé, la candidate fait part de ses motivations, ses projets et sa vision pour l'élection à venir.

Entrevue avec Eve Bélec - Partie 2/2

(Cet entretien est disponible en version audio sur le site web de Néomédia Vaudreuil-Soulanges)

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Puisque vous faites actuellement du porte-à-porte et que vous allez en faire encore plus à partir de jeudi, vous avez probablement rencontré des citoyens anglophones. Or, la loi 96 a suscité, notamment dans la région, de fortes inquiétudes. Quelle est votre vision de la question linguistique et de la cohabitation entre les langues anglaises, françaises et autochtones ?

Eve Bélec: « Le français, c'est le socle de notre identité québécoise. C'est ce qui nous définit comme nation. C'est ce que la CAQ nous a proposé et moi j'adhérais vraiment à ça. 

C'est vrai que dans Vaudreuil il y a plusieurs personnes qui parlent anglais. Ça me fait plaisir d'échanger avec eux. Moi-même, je n'ai pas un anglais parfait, mais je fais tout ce qu'il faut pour le raffiner.

Je voyage beaucoup, je trouve ça important de préserver les différentes langues qui existent. Mais je pense que ce qui a été mis en place, c'est solide. C'est nécessaire, tout en étant raisonnable. 

Il y a des actions qu'il faut imposer pour améliorer la place du français. D’ailleurs, les derniers sondages le démontrent. C'est vraiment quelque chose qui me tient à coeur.

J'ai envie de faire partie des solutions, de voir comment on va faire pour y arriver. Il y a déjà beaucoup de choses qui sont mises en place dans Vaudreuil. Je pense par exemple à des organismes comme Réseau emploi entrepreneurship qui vont faire du mentorat et vont encourager le développement. » 


Le député de Vaudreuil, région limitrophe de l’Ontario, peut-il avoir un rôle particulier à jouer sur cette question ? Est-ce que justement, vous pouvez avoir une place privilégiée pour expliquer au sein de votre caucus, comment cohabiter, comment communiquer sur la question linguistique ? 

Eve Bélec: « C'est une bonne question. Mais n’ayant encore jamais siégé au sein de caucus, j’espère pouvoir vous répondre dans un an peut-être. Si je suis élue, invitez-moi ! » 

Le rendez-vous est pris. Un autre très gros sujet qui est au coeur des préoccupations des citoyens : la santé. L'Hôpital de Vaudreuil-Soulanges, dont la construction n'a pas encore commencé, a déjà vu sa facture grimper de un milliard. Face à ça, il y a deux sons de cloche :  ceux pour qui cette explosion des coûts est inquiétante et ceux pour qui, compte tenu de l’urgence, le prix importe peu. Où vous situez-vous ?

Eve Bélec: « L'inflation est là. Partout. Le dossier de l’hôpital est un dossier que je suis de très près. L'objectif est de débuter en octobre de cette année. Alors pour l’instant,  on ne voit pas tout ce qui se passe, tout ce qui est invisible, mais qui est nécessaire.

Pour la construction de l'hôpital, c'est vraiment beaucoup de travail et il y a vraiment beaucoup de gens qui sont à l'oeuvre. C'est dommage que, parce que  es gens n’ont encore vu la construction physique ils puissent avoir l'impression qu'il ne se passe rien. Ce n’est vraiment pas le cas. 

Quand j'ai choisi de me lancer, je me suis tout de suite tenue au courant des dossiers majeurs de Vaudreuil. Je suis tout de suite allée chercher de l'information pour m'assurer que ce qui était annoncé était bien en train d’être fait. Il faut suivre le dossier, mais on y est, c’est en cours. » 


2,5 milliards au lieu de 1,5. La santé, peut-elle se faire à n'importe quel prix ? 

Eve Bélec: « Votre question est super pertinente, mais aujourd’hui, à mon poste, je n’ai pas connaissance des chiffres. Alors je ne vais pas vous mentir, mais je pense que les études sont faites, que les experts sont dans le dossier. Et j'ai envie de faire confiance aux professionnels qui sont derrière ce dossier. » 

Une bonne santé, de l’avis même de beaucoup de médecins, ça passe aussi par la qualité de l'alimentation. Or, avec l'inflation, on constate que de plus en plus de Québécois se restreignent sur le poste alimentaire. Parce que les loyers ont explosé, parce que le prix de l'essence a explosé. En faisant le choix de se restreindre sur le poste alimentaire, ces Québécois diminuent la qualité de leur alimentation et donc, à long terme, la qualité de leur état de santé.
Est-ce que leur envoyer un chèque tous les six mois est la bonne solution ? 


Eve Bélec: « Nous, on croit beaucoup à la gestion personnelle de nos finances. Après tout, on ne sait pas ce dont les gens ont nécessairement besoin. Moi, je suis intervenante de formation, alors je peux me permettre de vous dire que j'ai vu que ça a fait la différence pour beaucoup de personnes de recevoir des chèques ! 

Quand on est dans un temps de crise, on ne peut pas savoir où chacun a besoin d’investir son argent. Il y a l'alimentation effectivement, mais il y en a d'autres pour qui ça va être pour l'essence,  d'autres qui ont des factures à payer.

Il faut être là pour nos gens. Il y a des gens qui travaillent d'arrache-pied, mais qui n’y arrive quand même pas à la fin du mois. Mais ce n'est pas toujours dans le panier d'épicerie qu'il faut investir. Par exemple, il y en a de plus en plus de gens qui ont décidé de faire des jardins potagers chez eux. Pourquoi pas ?  On ne peut pas savoir de quoi les gens ont besoin. 

En disant « on va faire un chèque pour suivre l'inflation et on laisse les gens décider où et comment utiliser leur argent » on donne de l'autonomie à nos Québécois. »


Le Québec est toujours traversé par cette ligne de fracture entre le fédéralisme et l'indépendantisme. Depuis son arrivée au pouvoir, la CAQ semble s'être résolue à une forme de pragmatisme tout en multipliant les rapports de forces avec Ottawa : sur les transferts de santé, sur l’immigration.
 

Vous qui comme directrice êtes amenée à créer des ponts et à concilier des points de vue divergents, est-ce que vous pensez qu'on puisse raisonnablement construire des ponts solides et vertueux avec Ottawa en multipliant les bras de fer ? 

Eve Bélec: « Je le souhaite, c'est important. Ça fait partie de qui nous sommes et je pense qu'il faut sincèrement le faire. » 

Vous êtes jeune, vous êtes une femme et vous incarnez avec d'autres une nouvelle génération politique. Est-ce que vous vous sentez investie d'une responsabilité particulière dans la transformation de la vie politique québécoise ?

Eve Bélec: « Je suis fière de faire partie de cette transformation juste en étant candidate. 

Je pense que je fais partie de cette influence. Depuis que je suis au Carrefour Jeunesse-emploi, j’ai toujours tenu à organiser des rencontres avec tous les candidats lors des élections provinciales ou fédérales (vous comprendrez que c'est plus difficile aux municipales, car il y a vingt-trois municipalités et districts). 

Aujourd'hui, c'est la première fois que je mets une couleur derrière la directrice parce que je n'ai jamais voulu influencer les jeunes. Je voulais les encourager à aller voter et les rapprocher de la politique.
Alors si le 4 octobre les citoyens choisissent de m’envoyer à l’Assemblée Nationale, je vais prendre cette responsabilité et j'espère influencer les gens et bien les représenter. C'est vraiment mon objectif. » 


Vous avez vous-même fait l'introduction de ma toute dernière question :  si on en croit les sondages et les études, les jeunes ne s'apprêtent pas à se déplacer massivement pour aller voter le 3 octobre. Qu'est-ce que vous, en tant que directrice Carrefour jeunesse-emploi, mais aussi comme candidate et femme politique, vous pouvez leur dire pour les convaincre de venir mettre un bulletin dans l'urne ?  

Eve Bélec: « J'adore cette question-là ! Effectivement, même lors de mon porte-à-porte je rencontre beaucoup de jeunes qui vont voter pour la première fois. Alors je fais d’abord la promotion du droit de vote. Je rappelle qu’on est vraiment privilégiés au Québec, car on n'a pas le droit de chialer sur les décisions. Même, si on n'a pas pris part à cette démocratie qui nous est offerte.

Mais les jeunes(et parfois les moins jeunes) ont aussi du mal à savoir pour qui voter. Alors je les réfère à « la boussole électorale ». C’est un test en ligne qui permet de voir quel parti représente le mieux les intérêts et les valeurs de ceux qui vont voter.

C'est vraiment un exercice qui prend peu de temps. Une quinzaine de minutes au plus. Des fois, ils ne sont pas intéressés à écouter les débats, à lire les articles… Alors il est vraiment formidable qu’il puisse faire un choix plus éclairé et non pas juste y aller à l'aveuglette pour faire comme les parents ou les amis.

Après cela, cela demeure évidemment un choix personnel. Mais ce qui est sûr, c'est que j'invite les gens à aller rencontrer leur député une fois élu pour voir ce que fait vraiment une députée et peut-être même pour prendre part à cette vie politique ? J'aimerais que plus de jeunes s’impliquent en politique. »
 

Que ferez-vous le 4 octobre ?

Eve Bélec: « Je vais dormir !...Non, je vais être fière. Je vais avoir beaucoup de téléphones à faire. Je suis une fille d'équipe, donc je vais appeler tous les bénévoles, les gens, ma famille qui m'aident. Parce que c'est un travail d'équipe. J'ai beaucoup de gens autour de moi. Je les remercie d'ailleurs déjà.
 

Mais donc le 4 octobre, je vais peut-être quand même dormir un peu plus tard et ensuite… je serais déjà sur le terrain. Il y a de quoi faire. » 

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À lire également : 

Entrevue avec Eve Belec (CAQ) : Partie 1 -

Entrevue avec marie-Claude Nichols (PLQ) : Partie 1 - Partie 2

Entrevue avec Cynthia Bilodeau (QS) : Partie 1 - Partie 2

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