Entente NPD avec le gouvernement libéral
La députée bloquiste DeBellefeuille dénonce vigoureusement cette cohabitation
Le Bloc québécois tire à boulets rouges sur la récente entente entre le NPD et le gouvernement libéral, perçue par plusieurs spécialistes comme une bombe politique.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s’est livré à une charge contre le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh.
« Le NPD confirme ce qu’il fait déjà depuis plus de deux ans, c’est-à-dire, voter sur commande selon la volonté des libéraux. Il est inacceptable que cette alliance vienne avec une série de mesures centralisatrices destinées à marcher sur les juridictions du Québec et des provinces, à commencer par la santé. Attendez de voir « le party » lorsqu’il sera question de laïcité ! Un gouvernement néo-libéral sur la laïcité ; ce sera du joli! Le Bloc est le seul parti qui ne tournera jamais le dos au Québec sur cette question, comme pour tous les enjeux où la volonté et les intérêts des Québécois doivent être mis de l’avant », assure le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
Pour la députée bloquiste de Salaberry-Suroît, Claude DeBellefeuille, le premier ministre a une fois de plus échoué dans sa gestion des priorités.
« Il n’y a aucune justification à cette alliance, sinon de réaliser le fantasme d’un gouvernement majoritaire libéral, refusé lors de la dernière élection. Personne n’était sur le point de faire tomber le gouvernement libéral; il n’y avait ni urgence; ni instabilité. La véritable urgence était de noliser des vols pour secourir les millions d’Ukrainiennes et Ukrainiens qui tentent de fuir les bombes ».
En sachant que des élections fédérales ont eu lieu il y a à peine six mois avec le résultat d’un gouvernement minoritaire à la Chambre des communes, cette alliance avec le NPD vise à « mousser les plans de carrière de Justin Trudeau ». Les bloquistes ajoutent que c’est un manque de respect envers les électeurs.
« Il est également regrettable qu’une alliance néolibérale prétende supplanter la volonté des électeurs. En élisant un gouvernement minoritaire, les citoyens du Québec et des provinces ont clairement indiqué leur désir de voir les projets de loi et enjeux débattus et négociés entre les divers partis afin que les décisions soient prises dans leur meilleur intérêt. Le gouvernement Trudeau aurait dû respecter cette volonté », soutient Mme. DeBellefeuille.
Cette entente signée en bonne et due forme entre le NPD et le gouvernement Trudeau donnera sur papier les coudées franches au premier ministre pour gouverner jusqu’en 2025, même s’il est à la tête d’un gouvernement minoritaire.
Une telle cohabitation avait été tentée lors du mandat précédent de Justin Trudeau, mais sans succès.
Malgré que cette fois, le « mariage entre Trudeau et Sing » soit réussi, le Bloc québécois affirme qu’il gardera la même ligne de conduite. « Le Bloc ne changera rien à son approche. On va continuer de voter pour ce qui est bon pour le Québec; contre ce qui est mauvais pour le Québec et on essaiera d’améliorer les choses pour qu’elles soient meilleures pour le Québec. La patience, la rigueur, la priorité aux intérêts du Québec vont rester notre façon de travailler; c’est pour ça que les Québécois nous ont élus et je pense que c’est la bonne façon de faire de la politique », de dire la députée de Salaberry-Suroît.
Rappelons que le père de Justin Trudeau, Pierre Elliott Trudeau, avait conclu une entente similaire dans les années ‘70, avec le NPD de David Lewis, ce qui lui avait permis de conserver le pouvoir d’un gouvernement minoritaire.
Aux élections suivantes de 1974, provoquées par les libéraux, M. Trudeau avait alors été réélu avec une majorité des sièges.
En 2015, lors de sa première victoire, Justin Trudeau avait martelé vouloir prendre ses distances de l’héritage de son père.
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