La crise du logement au Québec
Marie-Claude Nichols réclame un meilleur plan d’action en habitation

Par Catherine Deveault
Après des mois à réclamer et à proposer des solutions pour amenuiser les impacts de la crise du logement au Québec, la députée de Vaudreuil et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales et d’habitation, Marie-Claude Nichols, est très critique à l’endroit du nouveau Programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ) annoncé par la ministre de l’Habitation.
En plus de n’avoir jamais accepté d’admettre que le Québec traverse la pire crise du logement des 18 dernières années, Andrée Laforest a, selon elle, toujours refusé de donner suite aux nombreuses propositions avancées par l’opposition officielle pour aider les Québécoises et les Québécois à se loger dignement et en fonction de leur budget. Selon madame Nichols, l’annonce du nouveau programme ne permettra pas à la ministre d’éviter le pire pour 2022.
Une solution d’une autre époque
Plus de sept mois après l’épicentre de la plus importante crise du logement qu’ait connu le Québec moderne, la ministre déposait, la semaine dernière, un nouveau programme ne correspondant pas du tout aux attentes des intervenants sur le terrain.
Selon Marie-Claude Nichols, la solution proposée par la ministre Laforest est un véritable retour en arrière considérant que son nouveau programme propose sensiblement la même chose que celui des HLM, lancé en 1949 sous le règne de Duplessis.
Rappelons que la solution de l’époque engageait alors les trois paliers de gouvernement dans des ententes sur 35 à 50 ans, dans lesquelles le Québec et les municipalités se répartissaient les coûts de construction (80/20), puis confiaient le mandat de l’exploitation aux Offices d’habitation. Le nouveau programme du gouvernement de la CAQ propose sensiblement la même chose. « Une solution d’une autre époque qui est mal adaptée à la réalité d’aujourd’hui », déplore madame Nichols.
La pérennité des logements sociaux et communautaires, en péril
Pour la députée de Vaudreuil, il est clair que le PHAQ, qui a été créé dans le but de succéder au programme AccèsLogis, met en péril la pérennité du logement social et communautaire au Québec. « En ne définissant pas les critères d’un logement abordable, le nouveau programme ne garantit pas la pérennité des logements sociaux et communautaires destinés à celles et ceux qui en ont le plus besoin », s’indigne Marie Claude Nichols.
Cet aspect a d’ailleurs suscité la grogne auprès des organismes œuvrant sur le terrain, d’autant plus que la plupart d’entre eux n’ont pas été consultés par la ministre dans l’élaboration du nouveau programme, tandis que ceux qui l’ont été se sont vu imposer des ententes de confidentialité.
« Les demandes en matière de logements sociaux et communautaires se font sentir partout au Québec, y compris chez nous, dans la région de Vaudreuil-Soulanges. Que ce soient nos municipalités ou l’Office régional d’habitation de Vaudreuil-Soulanges, les intervenants sur le terrain font un travail remarquable. Le manque criant de financement les force à faire preuve de créativité et d’une grande débrouillardise pour répondre aux besoins de nos citoyens. Plutôt que de créer une nouvelle structure, en pleine crise du logement, le gouvernement aurait dû moderniser et mieux financer le programme AccèsLogis, qui fait ses preuves depuis 25 ans », poursuit Mme Nichols.
Un investissement insuffisant
La ministre a réaffirmé, la semaine dernière, l’investissement de 200 millions de dollars pour la construction de 2 200 logements d’ici les cinq prochaines années. Cette somme est selon la députée nettement insuffisante pour loger les 38 000 ménages qui sont présentement en attente d’un logement social. D’autant plus que cette liste ne cesse de s’allonger en raison de la pénurie de logements au Québec et de la hausse importante des loyers.
« Ce n’est pas le temps d’un changement de structure, c’est le temps de passer à l’action pour soutenir rapidement les Québécoises et Québécois qui devront déménager le 1er juillet et qui sont déjà angoissés à l’idée de se retrouver à la rue, car ils ne trouveront pas de logement adapté à leurs besoins et à leur budget. Se loger n’est pas un luxe, mais un besoin fondamental », conclut Marie-Claude Nichols.
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