La présidente du conseil des commissaires de la Commission scolaire des Trois-Lacs (CSTL), Francine Saint-Denis s’avoue terriblement inquiète.
Cri du coeur avant le dépôt du projet de loi du ministre Blais.

Par Stagiaire
Alors que le ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Blais déposera cet automne son projet de loi sur les fusions des commissions scolaires, la présidente du conseil des commissaires de la Commission scolaire des Trois-Lacs (CSTL), Francine Saint-Denis s’avoue terriblement inquiète.
« Ce qui est préoccupant, c’est qu’on toucherait directement à la démocratie scolaire. Si on fusionne des commissions scolaires, on a peur que les parents et les enseignants n’aient plus aucun moyen de se faire entendre puisque les commissaires ne seraient probablement plus en poste », mentionne Mme Saint-Denis.
Elle avoue craindre que le gouvernement ne fasse disparaître les conseils de commissaires en les remplaçant par un conseil d’administration constitué d’élus municipaux et de parents. « On a doublé le nombre de parents présents sur le dernier conseil des commissaires alors je ne vois pas pourquoi on devrait changer la formule. Ce serait changer pour changer », image-t-elle.
Elle ajoute qu’actuellement, il est possible pour les parents et les enseignants qui sont préoccupés de se rendre aux réunions des commissaires scolaires pour se faire entendre. Une situation qui pourrait changer lors du dépôt du projet de loi de M. Blais.
« Si le conseil des commissaires est remplacé par un conseil d’administration, ce dernier n’aurait pas compte à rendre aux parents, mais bien au gouvernement. L’important sera d’être rentable uniquement quitte à se départir de bâtiments ou d’infrastructures », philosophe-t-elle.
Elle estime qu’une commission scolaire ne peut être gérée comme une municipalité. « Si le gouvernement ne s’occupe plus de nous, la gestion reviendra aux villes. Celles qui ont un gros budget pourront bien entretenir les écoles alors que ce sera le contraire pour les petites localités », surenchérit la coordonnatrice au secrétariat général et des communications, Colette Frappier.
Intoxication médiatique
Mme Saint-Denis avoue que les commissions scolaires ont commencé à perdre la cote auprès de la société à l’époque de Mario Dumont. « Tranquillement, on a implanté dans la tête des gens qu’on ne servait à rien, qu’on pouvait disparaître sans problèmes. Mais c’est faux, tout comme il est inexact de prétendre qu’en ce moment, la priorité du gouvernement Couillard est l’éducation », soutient-elle.
Elle déplore que le projet de loi à venir soit travaillé par le ministre Blais avec la porte close, sans consultations. « Plusieurs questions méritent d’être posées comme à qui reviendra la gestion du transport scolaire, des infrastructures existantes, comment sera réparti le personnel à travers les fusions si elles ont lieues? », s’interroge-t-elle.
60 M$ pour fusionner
En terminant, le duo assure qu’il surveillera attentivement le dépôt du projet de loi. « En attendant, les compressions doivent arrêter. Depuis 2011-2012, nous avons eu des coupures équivalentes à 8,1 M$, dont 1,6 M$ sont à venir en 2015-2016. Il faut que ça cesse parce que c’est la génération actuelle qui va subir les conséquences des décisions prises par nos élus », concluent-elles en chœur.
Marie-Claude Pilon, journaliste
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