Un entrepreneur de la région prend les grands moyens pour passer son message
Des doigts d’honneur pour exprimer son ras-le-bol!
Le propriétaire d’une résidence située sur la route 201 à Saint-Clet a trouvé une façon bien originale de témoigner son mécontentement face à l’industrie de la construction. Sylvain-André St-Denis, qui est le propriétaire d’une entreprise de maçonnerie dans la région, a réalisé sur la façade du bâtiment deux doigts d’honneur en briques noires qui prennent place de chaque côté de son nom de famille.
C’est ce matin que Néomédia a remarqué la nouvelle oeuvre de l’entrepreneur qui rénove l’édifice à la suite d’un incendie survenu il y a plusieurs mois. Le bâtiment est adjacent à la Banque Nationale et sa façade est située en plein coeur du village et à quelques pas du bureau de la députée de Soulanges.
Mais pourquoi ce symbole universel d’hostilité a-t-il fait son apparition sur le bâtiment? « Je suis entrepreneur en maçonnerie depuis 12 ans et résident de St-Clet et j’ai aussi quelques blocs appartements qui m’appartiennent. Mais j’en ai ras-le-bol des développeurs de la région Ouest qui ont des conséquences importantes sur les petits entreprises comme la mienne », lance-t-il au bout du fil.
Augmentation des coûts et main-d’oeuvre difficile
Il trouve dommage de voir que certains entrepreneurs en immobilier vendent des maisons neuves à des coûts très élevés (entre 500 000 $ et 600 000$) alors que lui peine à garder ses employés. « Les sous-contractants comme moi ont de la misère à garder leur personnel et à les payer selon les normes de la CCQ et de la CNESST alors que les grosses entreprises en construction vendent des maisons à coûts de milliers de dollars. La majorité du temps, ces maisons sont construites avec des matériaux peu coûteux et de qualité médiocre. Ça me désole de voir ça et c’est ma façon à moi de faire un pied de nez à cette industrie », ajoute-t-il.
Il ajoute avoir de la difficulté à trouver de bons employés qualifiés, mais aussi à les garder en raison des contraintes imposées par le secteur de la construction. « Je ne suis pas en mesure d’être compétitif et d’offrir les mêmes conditions que ces grandes entreprises à ma main-d’oeuvre. Si j’ai le malheur d’augmenter mes honoraires, la clientèle me traite de voleurs parce que je travaille légalement. »
C’est donc pour évacuer ce trop plein de frustration et d’incompréhension que l’homme indique avoir apposé sur la façade de son bâtiment ces signes. Le moins que l’on puisse dire c’est que le geste fera jaser.
Néomédia a contacté la municipalité pour savoir si M. St-Denis s’expose à des amendes ou ce qui est prévu dans le règlement municipal quant à l’affichage sur les bâtiments. Dans un premier courriel acheminé par la directrice générale Nathalie Pharand, on précise que des vérifications sont en cours dans ce dossier.
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