En ce mardi 6 mai
Les 50 ans de Barreau de Me Jacques Vinet soulignés au Palais de justice
Ce mardi 6 mai marque le 50 anniversaire d’admission au Barreau du Québec de Me Jacques Vinet, avocat criminaliste qui exerce au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. Plus tôt ce matin, l’homme de loi a été au coeur d’une petite célébration où avocats, constables, juges et journalistes étaient présents.
C’est vers 9h05 que Me Vinet est entré dans la salle 1 du Palais de justice de Valleyfield où l’attendait une quarantaine de collègues prêts à souligner ce moment important. Dès son entrée dans la salle, un huissier a prononcé les paroles suivantes: Veuillez vous lever, avant que toutes les personnes présentes n’exécutent cet ordre en applaudissant. Me Vinet a eu droit à une chaleureuse ovation avant que son collègue et associé Me Alexandre Dubé ne prenne la parole pour une courte allocution.
La voici:
« Au cours des derniers jours, je me suis questionné sur les aptitudes requises et la volonté nécessaire pour pratiquer le droit criminel pendant cinquante ans. En observant de près M. Vinet, je vous partage mes conclusions: premièrement, il faut de la patience. Il faut être patient pour attendre que les autres avocats aient terminé de traiter leurs dossiers ou que le juge finisse de lire son jugement. Deuxièmement, il faut que la ponctualité soit de mise. Ça été très difficile ce matin de faire en sorte que Me Vinet soit ici à 9h05, alors qu’il est toujours le premier arrivé au Palais. Troisièmement, il faut de la rigueur intellectuelle. Je sais que la tentation est souvent forte pour M. Vinet de faire quelques descentes de ski, mais il se fait un devoir d’étudier et de préparer tous ses dossiers avec le même soin. Malgré l’avènement de CHAT GPT, Jacques n’a rien à envier à l’intelligence artificielle avec sa mémoire légendaire. D’ailleurs, celle-ci lui a servi à de nombreuses reprises lors de contre-interrogatoires. Me Vinet n’hésite jamais à saluer les dames d’un Bonjour Mlle et les hommes d’un au revoir messieurs dignes des crooners des années 1950. Enfin, il faut, pour perdurer dans notre domaine, du style. Peu le savent, mais Jacques a arboré la moustache bien garnie dans les années 90, un attribut qui a fait son charme pendant plusieurs années. Bien qu’il soit soucieux de son apparence, ce n’était pas toujours le cas, du moins pas à l’époque de son assermentation comme en témoigne cette photo. Encore aujourd’hui, il est toujours sur son 31. Son humilité légendaire fait en sorte qu’il est autant respecté par ses collègues, la magistrature et ses opposants. Ça fait plus de dix ans qu’on travaille ensemble. C’est court comparativement à 50 ans, mais ça a été assez pour me permettre de comprendre l’avocat et l’individu qui se cache derrière. Ta qualité principale est ton grand coeur plein de compassion, de fougue et de jeunesse.»
À la suite de cette allocution touchante, c’est la juge Marie-Chantal Doucet, qui connaît bien Me Vinet, qui a pris la parole. « Cinquante ans, c’est plus long que certains mariages. Vous êtes arrivés dans le domaine avant les fax, c’est rare de nos jours. Vous avez connu les Palais de justice où on pouvait fumer dans la salle des pas perdus. Vous faites honneur à la profession de par votre rigueur, votre professionnalisme et votre élégance. C’est ce qui vous caractérise. Vous êtes un gentleman et la preuve vivante qu’on peut durer dans ce métier sans se lasser. Certains prennent leur retraite à 60 ans, mais vous, ce sera sans doute à 90 ans. On vit un moment unique pour la plupart des gens présents dans cette salle. Quand on cumule 50 ans de mariage, c’est des noces d’or. Je me permets donc de vous remettre cet écusson et de vous inviter à le porter toute la journée afin que les gens vous saluent et vous serre la main.»
Ne souhaitant pas être célébré en grande pompe, Me Vinet a tout de même pris la parole. Il a entre autres rappeler combien il est agréable de travailler avec tout le monde au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield. « Je ne parle pas encore de retraite, mais je vous rassure, je ne célébrerai pas mes 60 ans de pratique. Merci à tous », a-t-il terminé avant d’être à nouveau applaudi.
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