Sûreté du Québec
Recrudescences des arnaques aux "Grands Parents"

Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
"Actuellement en vacances, votre petit-fils vient de provoquer un accident. Une personne vous appelle pour vous demander de l'argent afin de pouvoir rapidement le sortir de prison." C'est l'un des multiples scénario des arnaques dites aux Grands-parents et la SQ y est de plus en plus souvent confrontée.
Sur le papier, on a toujours du mal à croire que ce type d'arnaques puisse encore fonctionner. Et pourtant, au cours des dernières semaines la Sûreté du Québec a été confrontée à de multiples cas. Pour la plupart, ce n'auront été que des tentatives, mais certains ont réussi à aller au bout de leurs méfaits.
Une recette bien rodée
Dans des conditions normales, il est impossible de se faire passer pour un fils, un petit-fils, un policier, un avocat ou même un proche de la famille. C'est pourquoi tout "l'art" de ces arnaqueurs est de créer des conditions totalement anormales.
1. Jouer sur l'émotion
Ces arnaqueurs sans scrupules n'hésitent pas à tirer sur "la corde sensible" : quelqu'un que vous aimez est en danger et a besoin de vous. Ils le font, car l'émotion tend à réduire le niveau de vigilance.
2. Créer un climat d'urgence
Une planter le contexte émotif, ils rajoutent une bonne dose d'urgence "il faut faire le paiement immédiatement. Après, il sera trop tard". Là aussi l'idée est de vous empêcher de réfléchir. Car si on vous laisse le temps, vous allez appeler la famille pour vous assurer de la véracité des faits. Peut-être même, allez vous appeler la Sûreté du Québec... et ça, les arnaqueurs n'en ont étrangement aucune envie.
3. Faire valoir l'argument d'autorité
La personne qui appelle n'est pas directement un proche, mais son avocat ou un policier. C'est pratique, car cela justifie que l'interlocuteur ne puisse répondre à des questions privées (ce qui permettrait de révéler la supercherie) et surtout : avez-vous déjà essayé de mettre en doute la parole d'un policier ?
4. Profiter de la faiblesse des personnes âgées
Avec les 3 premiers éléments, on aura compris que la moralité n'est pas ce qui étouffe les auteurs de ces arnaques. Pas étonnant qu'ils aillent un peu plus loin encore en "profitant" des difficultés des personnes âgées : problème d'audition, tendance à douter de sa mémoire et parfois même un sentiment d'inutilité pour quelqu'un qui, par la force des choses, se sent exclu de la vie de sa famille et qui voit là, l'occasion de rendre à nouveau utile. Voilà pourquoi cette arnaque est dite "arnaque aux Grands-Parents".
Comment se protéger ?
Si vous pensez être victime d'une tentative d'arnaque de ce type, la Sûreté du Québec vous recommande les précautions suivantes :
Ne remettez jamais d’argent à un inconnu ou à une personne dont vous n’avez pas vérifié l’identité.
Si un individu prétend agir au nom d’un organisme, communiquez directement avec l’organisme.
Ne divulguez jamais de renseignements personnels à un individu qui ne peut prouver sa légitimité.
Lorsque quelqu’un se montre trop insistant ou même insolent (par exemple : il exige votre réponse sur-le-champ), posez-vous des questions, ne lui faites pas confiance.
Posez des questions personnelles auxquelles seul votre proche serait en mesure de répondre.
Appelez les parents, un autre membre de la famille ou des amis de la personne afin de vérifier la validité de l’histoire qui vous a été présentée.
Mais vous pouvez aussi protéger vos parents et grands-parents d'une manière simple et généralement très agréable : en leur rendant visite, en les appelant, en gardant le contact. Car si vos grands-parents savent que vous êtes partis pour quelques jours à Ottawa, ils seront naturellement plus vigilants lorsqu'une pseudo-policière de Mascouche les appellera pour leur parler de votre accident.
L'isolement de nos aînés est le meilleur allié des arnaqueurs. La bonne nouvelle est que c’est quelque chose sur laquelle nous pouvons tous faire notre part.
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