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Menace tarifaire

Tarifs: les maillons de la chaîne alimentaire demandent de l'aide en front commun

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24 février 2025
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Par La Presse Canadienne

«Nous vivons avec un voisin américain qui a une politique qui est clairement déréglée sur le plan économique, un président américain qui souffre d'intoxication tarifaire.»

C’est ainsi que Jean Charest, l’ex-premier ministre du Québec, a décrit le contexte de haute incertitude auquel font face tous les intervenants des milieux agricole et agroalimentaire, qui se sont réunis en front commun pour affronter la menace tarifaire que fait planer le président intoxiqué en question, Donald Trump.

Tous les acteurs économiques de la terre à la table en passant par les transformateurs et les épiciers étaient réunis lundi au quartier général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), à Longueuil, pour réclamer des gouvernements des actions musclées pour protéger la sécurité alimentaire des Québécois.

M. Charest, qui intervenait à titre de membre du Conseil du premier ministre canadien sur les relations canado-américaines, a fait valoir qu’il était pressant pour le secteur de l’alimentation «de s'exprimer avant que le gouvernement du Canada ou les autres gouvernements prennent des décisions en termes de réplique et de la gestion du secteur agroalimentaire au Québec et au Canada».

Crainte aussi des contre-tarifs

Le président de l’UPA, Martin Caron, a expliqué que les acteurs du milieu craignent non seulement d’éventuels tarifs sur leurs produits, eux qui ont exporté pour 9 milliards $ de produits agricoles aux États-Unis en 2024, mais aussi les contre-tarifs, qui feraient augmenter les prix de leurs intrants comme les engrais et autres.

La liste d’épicerie que présente le front commun aux deux ordres de gouvernement est longue et commence par un soutien des gouvernements, bien que personne n’ait voulu chiffrer le montant d’aide demandée. Une chose est claire, toutefois, a répété M. Caron à plusieurs reprises: «On ne veut pas s'endetter. Ce ne sont pas des prêts qu'on veut avoir. C'est un soutien, c'est un investissement direct.»

Ils demandent également que soient exemptés de tout contre-tarif une liste d’intrants qui, si leurs prix devaient être augmentés par ces contre-tarifs, se traduiraient par une poussée inflationniste pour le consommateur. Pourtant, plusieurs producteurs présentés dans une vidéo disent craindre de devoir absorber eux-mêmes les tarifs américains pour demeurer compétitifs, ce qui épargnerait les consommateurs américains du choc inflationniste et forcerait les producteurs d’ici à vendre à perte. Le portrait ainsi brossé par les membres du front commun semble faire de tout le monde des perdants de ce côté-ci de la frontière, sans que les Américains ne paient quelque prix que ce soit.

Réglementation, fiscalité et main-d’œuvre étrangère

Le vice-président du conseil d’administration de Sollio Groupe coopératif, Jean Bissonnette, lui-même producteur laitier et céréalier, a précisé certaines autres demandes du front commun, demandant aux pouvoirs publics d’agir «pour éviter les contraintes qui nuisent à notre compétitivité, que ce soit la réglementation excessive, un fardeau fiscal trop lourd ou encore limiter les contraintes à l'accès aux travailleurs étrangers temporaires. Cette main-d’œuvre nous permet de faire de la valeur ajoutée», a-t-il fait valoir, Martin Caron soulignant de son côté que ces travailleurs représentent le tiers de la main-d’œuvre agricole.

Pour le président de l’UPA, il est temps que les gouvernements se montrent plus généreux envers le secteur agricole. «Ici au Québec, du budget global, c'est moins de 1 % qu'on a côté agricole et agroalimentaire. Au niveau fédéral, c'est encore moins que ça. Il est grand temps qu'on parle de sécurité alimentaire.»

Il a rappelé que ce secteur, en plus de représenter un emploi sur neuf au Canada, est gage d’occupation des régions. «L'agriculture et l'agroalimentaire, on la retrouve partout dans chacune de nos ruralités, dans chacune de nos régions. Et cet élément, c'est un contexte économique qui amène vraiment au niveau de l'écosystème et du développement de nos ruralités ici au Québec.»

Achat local en hausse

Le point encourageant malgré tout, c’est que les Québécois ont clairement commencé à faire des choix qui favorisent l’industrie locale, selon le président de l'Association des détaillants en alimentation du Québec, Michel Dépatie. «En ce moment, les consommateurs posent beaucoup de questions dans nos magasins. Ils sont inquiets et nous, plus que jamais, on va essayer de faire en sorte que les produits d'ici soient bien représentés dans nos magasins et on va tout mettre en place pour essayer d'aider nos producteurs d'ici.»

«Les gens, plus que jamais, regardent l'origine de leurs produits pour savoir de qui ils achètent parce que pour eux ça compte, surtout face à une provocation qui arrive du Sud», avait d’ailleurs affirmé un peu plus tôt Jean Charest.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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