Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Les recommandations du Forestier en chef

Climat et aménagement des forêts: un vaste chantier est nécessaire

durée 04h00
7 septembre 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Un article publié récemment dans la revue scientifique «Proceedings of the National Academy of Sciences Nexus» (PNAS Nexus) arrive à un constat similaire à celui du Forestier en chef du Québec: il faut diversifier les types d’arbres plantés dans nos forêts et un vaste chantier est nécessaire pour rendre les forêts plus résilientes aux changements climatiques.

Selon un professeur du Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Christian Messier, la rentabilité économique des espèces d’arbres ne doit plus déterminer l’aménagement de nos forêts. 

L’industrie forestière doit plutôt planter des essences d’arbres adaptées aux nouvelles conditions climatiques et l’industrie de la construction doit s’adapter, en diversifiant les types de bois qu’elle utilise.

Ce qui implique donc de remplacer certains types de bois dont se sert l’industrie de la construction, par d’autres, qui ont des caractéristiques similaires.

«Il faut inverser la relation. Actuellement, le besoin de l'industrie dicte le type de forêt qu'on reboise ou qu'on aménage, mais ça devrait être l'inverse. On devrait regarder quels types d’arbres rendent les forêts  plus résilientes et capables de s'adapter aux changements globaux et demander à l'industrie (de la construction) de s'adapter en utilisant les espèces que l'on produit», a résumé Christian Messier, l’un des auteurs de l’étude publiée dans la revue PNAS Nexus.

Il a ajouté que «c'est possible, c’est désirable et c’est aussi une approche qui va probablement aller de l'avant dans le futur, donc c'est un appel à l'industrie pour qu’elle augmente sa flexibilité».

Les auteurs de l’article, des urbanistes et des biologistes, ont étudié la forêt tempérée du sud-est du Canada, en classant les espèces d’arbres en fonction de leurs traits écologiques, mais aussi de leur utilité dans la fabrication de plusieurs produits.

Certains types d’arbres, comme l’épinette blanche ou l’épinette noire, sont peu résilients aux feux de forêt, mais ils représentent pourtant une importante proportion des plantations du Québec.

Cette homogénéisation des écosystèmes forestiers «est évidemment une approche qui simplifie la forêt, qui la rend beaucoup plus susceptible à presque toutes les perturbations».

Il faut donc, selon le chercheur, planter plus de feuillus, de peuplements mixtes, avec des essences adaptées au feu comme les pins gris et rouge et le peuplier.

«L'industrie du bois va devoir s'adapter aux espèces qu'on va favoriser, et ce, de façon régionale. Ça veut dire par exemple qu’en Gaspésie, on ne plantera pas les mêmes espèces qu’en Abitibi, il va donc devoir y avoir une adaptation régionale de l'industrie forestière», a résumé le biologiste.

En raison des changements climatiques, il faut également planter des essences plus au nord de leur aire de répartition traditionnelle, là où les conditions climatiques actuelles et futures sont propices à leur établissement.

«C'est bien connu que plus on a une forêt diversifiée avec des mélanges feuillus conifères, moins ces forêts-là vont brûler», mais «il ne faut pas faire l’erreur de dire qu’on va adapter nos forêts seulement qu’au feu. Les menaces sont beaucoup plus diversifiées que ça, on peut avoir des sécheresses, on peut avoir des maladies, des insectes, donc il faut vraiment une approche de diversification très globale, qui tient compte de l'ensemble des menaces», a ajouté le professeur de l’UQAM.

Les recommandations du Forestier en chef

Diversifier les forêts, planter au nord des espèces d’arbres qui autrefois poussaient seulement au sud, définir des stratégies d’adaptation propres à chaque région et revoir les pratiques forestières actuelles font également partie des recommandations faites mardi par le forestier en chef Louis Pelletier, au gouvernement Legault.

Dans un document intitulé «Changements climatiques: Réflexion sur notre aménagement forestier», le forestier en chef se dit préoccupé pour la pérennité des forêts.

«En fonction des changements climatiques, la forêt de demain ne sera pas celle d’aujourd’hui et sera encore plus différente de la forêt du passé. Nous pensons que notre aménagement forestier, tel que réalisé depuis plusieurs années au Québec, doit évoluer. Nous croyons que le statu quo de nos pratiques ne peut être envisagé face aux défis posés par l’adaptation du milieu forestier à de nouvelles conditions climatiques», peut-on lire dans le document.

Louis Pelletier a souligné que «la gestion de la forêt doit dorénavant être pensée comme un tout intégré afin de diminuer les risques, de préserver la biodiversité, les espèces menacées et les avantages socioéconomiques».

Le forestier en chef a remis ses recommandations à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Au moment de publier cet article, le bureau de la ministre n’avait pas encore réagi aux recommandations. 

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


durée Hier 14h00

Journée d'initiatives écologique à venir à Les Coteaux

La Municipalité des Coteaux invite ses citoyens à réserver la date du samedi 25 mai sur leur calendrier afin de participer à une journée d'initiatives écologiques. Celle-ci se tiendra de 10h à 14h à l'Hôtel de ville situé sur la route 338.  Sur place, les résidents pourront:  - Recevoir un arbre gratuitement par le club des 4-H et le Ministère ...

4 mai 2024

Inscrivez-vous à l'entretien des potagers aux Cèdres

La Municipalité des Cèdres lance un appel à tous ceux qui souhaitent participer bénévolement à l'entretien de ses potagers. Il existe de nombreuses façons de se joindre au mouvement, et nul besoin d'être un expert en jardinage pour contribuer. Voici quelques exemples d'activités : - Rénover et entretenir les bacs à jardin ; - Participer à ...

3 mai 2024

Signes de progrès du Canada pour réduire les émissions de GES et atteindre ses cibles

Le dernier rapport sur les émissions de gaz à effet de serre de tous les secteurs de l’économie canadienne montre que le pays fait des progrès vers l'atteinte de son prochain objectif en 2030, mais qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. Le Rapport d’inventaire national pour 2022, publié jeudi, montre que, dans l’ensemble, le Canada a ...