Délais administratifs
Dragage des canaux de Saint-Zotique : « On croit encore que c’est possible de le faire avant les fêtes »
Bien que la municipalité de Saint-Zotique attend toujours le décret ministériel, ainsi qu’une autorisation supplémentaire du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour procéder au dragage de certains de ses canaux, le maire sortant, Yvon Chiasson garde espoir.
Une rencontre est prévue à l’agenda de M. Chiasson et du bureau de la députée de Soulanges, Marilyne Picard, la semaine prochaine avec la Direction régionale de l'analyse et de l'expertise de la Montérégie du ministère de l’Environnement.
« On a fait en sorte que le dossier arrive un peu plus sur la pile du dessus », précise Jeanne Turbide, attachée politique de Mme Picard.
La municipalité de Saint-Zotique est toujours dans l’attente de son décret ministériel pour enclencher les travaux de dragage du fond de ses canaux.
À la suite de l’étude du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) en automne 2020, le ministère a exigé des procédures supplémentaires, soit une étude de l’inventaire des mulettes (moules d’eau douce) et la proposition d’un projet de compensation environnementale.
Le tout s’est réalisé en collaboration avec Pêches et Océans Canada et les communautés autochtones d’Akwesasne et de Kahnawake dans les derniers mois.
Le ministère aurait laissé entendre qu’une fois ces étapes complétées, le décret serait remis en septembre 2021. « On arrive au mois de septembre et on ne l’a toujours pas entre les mains », déplore M. Chiasson.
Une course contre la montre
Le maire de Saint-Zotique met de la pression pour obtenir toutes les certifications avant la dernière séance du conseil municipal du 16 novembre prochain pour terminer le processus d'appels d'offres.
Le dragage des canaux peut toutefois se réaliser qu’entre le 1er août et le 1er mars afin de limiter l’impact sur la faune et la flore. « Mais il faut que ça se fasse avant le mois de décembre, avant qu’il y ait un couvert de glace », indique M. Chiasson.
Il s'agit donc d'une course contre la montre pour la municipalité, sans quoi les travaux seront probablement repoussés d'un an. Le maire sortant garde malgré tout espoir. « On croit encore que c’est possible de le faire avant les fêtes », souhaite-t-il.
Même s’il est difficile d’évaluer le coût de ces travaux pour l'instant, Yvon Chiasson croit que cela pourrait se chiffrer entre 300 000 et 400 000 dollars.
Le dragage ne concerne pas l’ensemble des canaux, sinon cela représenterait une somme de plus de 10 millions de dollars selon M. Chiasson. « Il n’y a pas des problématiques dans tous les canaux. On veut faire des interventions dans des endroits plus spécifiques comme les embouchures », précise-t-il.
Les canaux de la plage, de la 65e et de la 68e avenue, ainsi que les 7 embouchures, sont les sites les plus pressants.
Le faucardage réussi
Cet été, la municipalité a sinon pu tester sa nouvelle machine de faucardage, acquise récemment au coût de 115 000 dollars. Ces travaux consistent à retirer l’excédent de plantes aquatiques dans les canaux.
« Elle a été utilisée à son plein potentiel. On est satisfait du rendement », soutient M. Chiasson.
Cependant, même ces travaux commencent à se complexifier avec le ministère de l’Environnement selon le maire. « Ils nous demandent des études et des études, ça ne finit plus », lance-t-il.
La municipalité, qui avait un permis d’une durée de 20 ans, qui s’est conclu en 2017, doit désormais demander des autorisations aux deux ans. À cela s'ajoutent des études sur l’inventaire en poissons et sur les répercussions sur la faune de conserver l’herbe dans les canaux.
M. Chiasson explique que ces plantes étouffent le milieu et que plus de poissons ont été retrouvés dans les canaux où elles ont été retirées.
Les travaux de faucardage, qui commencent habituellement le 15 juin, pourraient aussi être repoussés au 28 juin par le ministère afin de permettre au méné d’herbe de frayer. Il s’agit toutefois d’une aberration pour le maire considérant que les canicules sont de plus en plus hâtives, augmentant la prolifération des plantes aquatiques.
Ce dernier espère finalement obtenir un permis de cinq ans pour diminuer les coûts administratifs sur la municipalité.
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