Nature-Action Québec (NAQ) fait l’acquisition de 46 hectares, soit l’équivalent de 64 terrains de soccer, de milieux naturels situés sur la montagne de Rigaud en vue d’en assurer la protection à perpétuité. Cette acquisition vient s’ajouter aux 145 hectares déjà protégés par l’organisme et permet ainsi de consolider la superficie protégée dans ce milieu de grande valeur écologique.

L’achat des terres a été rendu possible notamment grâce à l’implication du gouvernement fédéral. En effet, en conférence de presse, ce mardi, le député fédéral de Vaudreuil-Soulanges, Peter Schiefke, a annoncé un investissement de 492 000$.

« C'est un grand jour pour nous, à Vaudreuil-Soulanges, et pour tous les Canadiens, car cela rapproche le Canada de l'objectif de conserver le quart des terres et le quart des océans du pays d'ici 2025. Au nom de l'honorable Jonathan Wilkinson, ministre de l'Environnement et du Changement climatique, je tiens à remercier et à féliciter Nature-Action Québec et ses partenaires pour leur travail de collaboration dans le cadre de cette réalisation historique en matière de conservation de la nature pour notre communauté de Vaudreuil-Soulanges », a souligné le député.

« Cette acquisition n’aurait pas pu se réaliser sans la vision, les efforts, la détermination et la ténacité de nombreuses personnes et organisations », a ajouté Pascal Bigras, directeur général de Nature-Action Québec.

Un milieu fragile

Les lots nouvellement protégés abritent une portion d’une chênaie rouge couvrant quelque 8,4 ha classée comme écosystème forestier exceptionnel (EFE) rare. On y retrouve le noyer cendré, une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec et en voie de disparition au Canada ainsi que le frêne noir, une espèce désignée menacée au Canada. Des peuplements de pruches du Canada ainsi que d’érable à sucre accompagnés de divers feuillus nobles sont également présents.

De plus, des espèces fauniques à statut précaire telles que le Pioui de l’Est, désigné préoccupant au Canada, la Grive des bois, désignée menacée au Canada, ainsi que la couleuvre à collier et la couleuvre verte, toutes deux susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec, sont présentes dans le secteur du mont Rigaud. Environ le tiers de la propriété est constituée de marécages, augmentant d’autant la valeur de conservation de cette propriété.

« La protection du patrimoine naturel du mont Rigaud est née d’une concertation des citoyens, des élus et des organismes de la région. Je suis heureuse de l’annonce d’aujourd’hui qui marque une étape importante dans la concrétisation de cette volonté de mise en valeur de la montagne. Je suis impliquée dans le dossier depuis le début de mon mandat, et je continuerai à y mettre les efforts nécessaires afin de soutenir les différentes démarches. L’environnement est au cœur de l’actualité présentement, et plus que jamais, nous avons besoin d’espaces verts et protégés afin de maintenir un équilibre entre la santé physique et mentale. Je suis certaine que les citoyens sauront profiter des futurs aménagements naturels du mont Rigaud », de dire la députée de Soulanges, Marilyne Picard. 

Une vision commune au bénéfice des générations futures

De son côté, le maire de Rigaud, Hans Gruenwald Jr., s’est dit fort heureux de constater l’engouement des divers intervenants pour la conservation et la préservation des milieux naturels.

« Je suis très content de voir que Nature-Action, les gouvernements, la MRC, et les villes environnantes ont embarqué dans ce mode de conservation. Il y a des gens qui prônent la conservation par la législation. La législation, c’est la force de notre démocratie. On peut la contester. C'est quand on devient propriétaire d’un terrain, qu’on peut réellement dire qu’il est protégé à perpétuité. Je trouve énergisant de voir que nous avons tous une vision semblable de conservation et de préservation pour les milieux naturels pour les futures générations » a tenu à préciser M. Gruenwald.

Sans pouvoir préciser quel pourcentage de la montagne pourrait être protégé, le maire a rappelé que le projet de préservation se veut d’être une mission à long terme. « Nous allons ajouter tout ce que l’on peut ajouter, mais il faut aussi en faire la gestion de cette forêt dans la montagne de Rigaud. Il y a un élément éducatif pour que les gens qui se servent du mont Rigaud en deviennent les protecteurs. Nous devons implanter une nouvelle culture de conservation », a conclu M. Gruenwald.