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Le terrain privé deviendra un projet domiciliaire

Un boisé est au coeur d'une mobilisation citoyenne à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot

durée 06h00
8 février 2021
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Des citoyens militant pour la sauvegarde d’un boisé à Notre-Dame-de-l’Île-Perrot manifesteront, ce mardi en face de l’hôtel de ville, afin de faire pression sur l’administration municipale et faire suspendre temporairement la construction d’un projet domiciliaire.

Situé au nord du boulevard Perrot, entre la 63e et la 68e avenue, le boisé, baptisé des Chênes blancs, par les citoyens, en raison de la présence de nombreux chênes, sera partiellement détruit puisqu’un promoteur projette d’y construire un projet domiciliaire de 17 unités.

« Nous nous mobilisons pour protéger, un écosystème qui est considéré comme l’un des derniers boisés de chênes blancs au sud du Saint-Laurent, datant de l’époque précoloniale, ainsi qu’un secteur sensible, exceptionnel et reconnu au niveau de la flore », de dire l’ingénieur forestier et porte-parole du regroupement citoyen SOS Boisé des chênes blancs, David Lemieux-Bibeau.

Le regroupement citoyen demande à la municipalité d’adopter une résolution pour suspendre temporairement la réalisation du projet domiciliaire. Une pétition a d’ailleurs été lancée en ligne le 20 janvier et compte jusqu’à présent plus de 3000 signatures.

« Nous demandons à la mairesse qu’elle nous accorde une réunion pour discuter des diverses solutions alternatives et complémentaires qui seront gagnantes pour le promoteur et la municipalité », précise Carole Desbiens, résidente de la 63e avenue.

De son côté, la mairesse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Mme Danie Deschênes, indique avoir bien peu de pouvoir dans le dossier. « Toutes les études ont été faites et approuvées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (MELCC). C’est le ministère qui donne le go. Le terrain sera construit à 56%, le reste demeurera intact », souligne Mme Deschênes en entrevue à Néomédia Vaudreuil-Soulanges.

Mme Deschênes ajoute que le lot comprend un milieu humide reconnu par le MELCC et que ce dernier a émis ses exigences. « Nous avons émis d’énormes réserves à l’égard du respect de l’environnement, dans ce projet-ci. Il y a une zone humide importante, qui a, non seulement été respectée, mais le promoteur a eu les autorisations du MELCC. À partir du moment où il a son autorisation, on ne peut pas, la ville, refuser un projet qui est conforme », explique la mairesse.

Des exigences élevées

Lors de la séance du conseil du 8 décembre, la mairesse a tenu à faire le point sur le dossier en soulignant entre autres, que « les attentes et les exigences envers le promoteur sont très élevées. »

En plus d’une étude hydrogéologique, l’administration municipale a exigé qu’un ingénieur chargé du « travail au niveau des perturbations potentielles du milieu. Cet ingénieur devra rester en poste pour toute la durée des travaux », indiquait Mme Deschênes.

Consensus de la communauté scientifique

Selon David Lemieux-Bibeau, le boisé n’a rien d’ordinaire, puisqu’il est reconnu par la communauté scientifique comme un hot-spot de biodiversité dans la province, l’un des milieux les plus diversifiés de la Rive-Sud montréalaise. 

Toujours selon l’ingénieur forestier, ce boisé aurait été identifié comme prioritaire pour la consolidation de la ceinture verte de la CMM.

Rappelons qu’au printemps 2020, le gouvernement du Québec et la CMM se sont engagés à poursuivre la mise en place de la ceinture verte par des investissements d’au moins 150 M$, qui consiste notamment à faire l’acquisition de milieux naturels à des fins de conservation, mais également à permettre l’accessibilité à ces mêmes milieux.

Au fur et à mesure que le projet résidentiel attire l’attention des organisations, institutions et groupes environnementaux, les voix s’élèvent pour sonner l’alarme sur ce qui apparait comme un manque de vision à long terme et une dégradation de nos écosystèmes. « Des boisés comme cela, il n'y en aura plus, et nous ne pourrons plus faire marche arrière. Nous sommes réellement en face d’un point de non-retour, personne n'est là », s’étonne Alexandre Bergeron, botaniste, candidat au doctorat en sciences biologiques à l'Université de Montréal.

Une impression de déjà vu

Le dossier entourant le boisé des Chênes blancs n’est pas sans rappeler l’histoire du Boisé Rousseau de Pincourt. Rappelons qu’après plusieurs années de contestations, d’études et de mobilisation citoyenne, la Ville a finalement fait l’acquisition du boisé, où un promoteur projetait d’y construire 45 maisons.

« Le conseil et moi sommes très consciencieux, de ces terrains qui sont parfois sensibles, pour les citoyens. Nous protégeons beaucoup de boisés, mais nous n’avons pas les moyens d’acheter tous les boisés privés zonés résidentiels », souligne la mairesse.

Ainsi, la Ville de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot compte accompagner le promoteur dans ses démarches et aller de l’avant avec le projet. « C’est malheureux de construire dans des boisés, mais nous allons mettre nos énergies sur les boisés qui bénéficieront à l’ensemble de la population », conclut Mme Deschênes.

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4

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  • N
    Nancy
    temps Il y a 3 ans
    La nature est le cœur de cette terre! Assez le déboisement.
  • ST
    Sylvie Tousignant
    temps Il y a 3 ans
    Je pense que les municipalités peuvent avoir le dernier mot sur ce qu'elle souhaite faire de leurs terrains. Ce qui jette un doute sur la réelle volonté de la municipalité à conserver cet ilot de biodiversité de grande valeur, et le rendre disponible à l'ensemble de la population. Il semble que d'autres boisés d'égale importance vivront le même sort cette année. Pourquoi ne pas explorer du coté de terrains mal exploités, abandonnés, qui pourraient être remis en valeur par de tels projets domiciliaires. en 2021, il est temps d'envisager les projets par l'autre coté de la lorgnette:au lieu de s'installer dans des espaces naturels qui obligatoirement verront leur valeur et leur équilibre détruit pour loger l'humain, réparons, verdissons des espaces déjà abandonnés, de peu de valeur environnementale pour leur en redonner tout en permettant à l'humain de s'y installer. Cessons de détruire la biodiversité pour se loger, pensons plutôt à la reconstruire là où c'est nécessaire et d'y aménager nos abris et nos milieux de vie. On y sera tous gagnants.
  • RD4A
    Résidente depuis 40 ans!!
    temps Il y a 3 ans
    Quel domage encore de la construction, ne pensez vs pas que ns sommes assez saturés!! Présentement en confinement ns cherchons ces espaces si importantes pour notre bien être. Ns ne voulons pas ns promener ds des rues mais en plein air dans les boisés!! Ils ns en reste très peu de ces magnifiques endroits.
  • DM
    Denis masson
    temps Il y a 3 ans
    Tous les boisés de l'île Perrot doivent être protégés sans exceptions. Vouloir contrôler en prétextant de faire attention par des contrôles environnementales c'est ridicule. On sait très bien qu'un jour ou l'autre le boisée và probablement disparaître. Gardez donc un des seul poumon qu'il vous reste, arrêtez la déforestation et ne faite pas comme l'amazonie. Vous n'avez pas si besoin de faire de l'argent avec des taxes supplémentaires. Mon amie a jouée dans ces boisés quand elle était jeune, il n'y avait que du bois et maintenant il n'y a plus rien....elle m'a dit de vous dire ses commentaires et ses paroles d'enfant....Ces terrains ont déjà appartenu au Club des Amazones qui étaient composés de trois filles, Annick Gauvreau, Jacinthe Clermont et Isabelle Quentin. Elles connaissaient toute la flore de leur territoire, thé des bois, trilles, bleuets, fraises, framboises, pets-de-loup, grenouilles . Mais aussi les dangers comme ces champignons empoisonnés à ne manger sous aucun prétexte, et la maison abandonnée en allant chez Louis Guenette devant laquelle nous courrions à toute vitesse pour la dépasser sous peine d’être dévorées par un fantôme ou un ogre possédé. Et bien sûr les maringouins qui envahissaient leur territoire dès le printemps venu. ....alors donc S.V.P. arrêter tout développement et faite s'en un parc. Bonne journée! et je ne suis pas un robot
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