« J’avais envie de partager ma profession avec les gens » -Annie Quenneville
À la rencontre d’une architecte du programme d’inhalothérapie à Valleyfield
Le Cégep de Valleyfield contribue, depuis plus d’une décennie, à former la relève en inhalothérapie au Québec, une profession essentielle mais encore méconnue. Rencontre avec Annie Quenneville, l’une des architectes de ce programme qui a transformé l’accès à cette formation dans la région.
Créé en 2011, le programme d’inhalothérapie du Cégep de Valleyfield forme chaque année plusieurs dizaines de professionnels de la santé. Annie Quenneville est l’une des personnes qui ont grandement contribué à mettre le programme sur pied il y a maintenant plus de dix ans.
« Quand j'ai eu l'opportunité d’implanter le programme avec des collègues dans ma région, je trouvais que c’était un beau défi à relever. J’avais envie de partager ma profession avec les gens et en plus, j’avais un intérêt pour l’enseignement. » explique Quenneville.
Un projet d’envergure pour le Cégep
Projet d’envergure pour l’établissement de Valleyfield, Annie Quenneville raconte les nombreuses étapes nécessaires à l’implantation du programme d’inhalothérapie. « Il y a deux volets quand on implante un nouveau programme, le volet pédagogique, tout ce qui est compétences et le volet de l’équipement et des locaux. » précise Annie Quenneville.
« Au niveau des compétences, nous avons un devis ministériel et c’est ce devis qui prescrit les compétences que l’on va devoir enseigner. Nous avons eu de nombreuses rencontres pour développer notre grille de cours, nous avons fait des choix sur la séquence des cours que nous voulions donner. » ajoute-t-elle.
Tout ce processus a été réalisé par le comité de programme, constitué d’enseignants provenant d’autres programmes du domaine de la santé.
Des installations adaptées au milieu hospitalier
Des locaux ont notamment dû être convertis et rénovés pour qu’ils ressemblent au milieu hospitalier. « Toutes les ressources matérielles du Cégep étaient impliquées pour créer des laboratoires qui ressemblent au milieu hospitalier pour permettre aux étudiants de mieux s’adapter. » mentionne Annie Quenneville.
Le Cégep a aussi procédé à l’achat d’équipements spécialisés tels que des respirateurs et des tables d’anesthésie comme on en retrouve dans les hôpitaux.
Une profession encore méconnue
Encore méconnus du grand public, les inhalothérapeutes sont des professionnels de la santé spécialisés dans les soins cardiorespiratoires. Leur champ de pratique tourne autour du cœur et des poumons.
« On retrouve des inhalothérapeutes dans les blocs opératoires, ils vont faire l’assistance à l'anesthésie avec les anesthésiologistes. On les retrouve aussi dans les soins critiques, au niveau de la ventilation quand on a des patients qui sont sous ventilation mécanique ou bien inconscients. » explique Annie Quenneville, qui est elle-même inhalothérapeute.
Les inhalothérapeutes interviennent également dans les épreuves de fonction pulmonaire, comme l’évaluation de la condition pulmonaire d’un patient.
Un rôle à faire connaître
Pour Annie Quenneville, la profession mérite d’être davantage reconnue. « Oui absolument. l’OPIQ fait beaucoup plus de campagnes publicitaires auprès des jeunes. C’est souvent moins connu, parce qu’à moins d’avoir eu des soins de santé dans sa vie, il se peut que l’on aille jamais croisé d’inhanotérapeute. »
Un accès local à la formation
Avant la création du programme au Cégep de Valleyfield, les étudiants souhaitant se diriger vers ce domaine étaient contraints de s’exiler en Estrie ou sur l’île de Montréal.
« Il n’y avait que quelques Cégep qui donnaient le cours, alors ça a vraiment permis aux jeunes de la région d’avoir accès à la profession, sans avoir à se déplacer. » explique Annie Quenneville.
Le Cégep de Valleyfield accueille une cohorte par année.
Une reconnaissance pour un travail collectif
Pour souligner sa contribution à l’enseignement ainsi que son rôle dans l’implantation du programme, Annie Quenneville a reçu le prix Roméo-Soucy lors du 49e congrès scientifique de l’Ordre des inhalothérapeutes du Québec.
« Oui j’étais là pour l’implantation, mais je l’ai fait avec mes collègues. C'est vraiment une collaboration entre plein de personnes, dont les enseignants du département, mais aussi les techniciens en laboratoire qui s’occupent de la préparation et du montage des laboratoires. » explique la récipiendaire du prix Roméo-Soucy.
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