Négociations des conventions collectives du secteur public
Les professionnels du Centre de services scolaire des Trois-Lacs descendent dans les rues
Devant la colère engendrée, dans le milieu scolaire, par les offres salariales faites au personnel, les quel que 100 professionnels de l’éducation du Centre de services scolaire des Trois-Lacs, membres du Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de l’Ouest de Montréal (SPPOM) affilié à la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), ont de nouveau pris le chemin des piquets de grève ce mercredi.
Pour cette deuxième séquence d’une demi-journée de grève sur un mandat total de cinq jours, les professionnelles et les professionnels demandent, entre autres, une meilleure reconnaissance salariale pour tous les acteurs du réseau scolaire, qui sont, 85% des femmes.
« C’est à contrecœur que les professionnelles et les professionnels se résolvent à faire la grève et à bloquer des écoles. Ils ont évité de le faire précédemment parce que leur mission quotidienne et leur passion, c’est la réussite des élèves. C’est justement pour obtenir des conditions qui permettront de conserver et d’attirer des collègues professionnels en renfort en éducation qu'ils se battent aujourd’hui. Ils sont épuisés d’être trop peu nombreux à tenir les services aux élèves à bout de bras, et le gouvernement du Québec reste sourd à leur détresse », soulignait Carolane Desmarais, présidente du SPPOM.
Reconnaissance pour tous en éducation
Parce que le réseau de l’éducation est composé majoritairement de femmes, c’est tout son personnel, autant professionnel, de soutien qu'enseignant, qui accuse un important retard salarial quand on le compare à ses homologues de la fonction publique, du parapublic et du privé. Ce retard entraîne de graves problèmes d’attraction et de rétention dans le réseau, dans tous les corps d’emploi, qui contribuent tous à la réussite des élèves et au fonctionnement de l’école.
« En choisissant d’apporter des correctifs salariaux visant seulement le groupe des enseignants, le gouvernement affaiblit le réseau de l’éducation dans son ensemble et crée des tensions dans les équipes de travail. Un profond sentiment d’iniquité se répand, et un vent de désaffection massive souffle sur les rangs du personnel professionnel. En procédant ainsi pour régler le problème de pénurie, le gouvernement en crée une autre chez les professionnels, et elle a des conséquences tout aussi dévastatrices pour les élèves. Soyons clairs : les enseignantes et les enseignants méritent leur augmentation de salaire. Soyons encore plus clairs : les professionnelles et les professionnels ne méritent pas moins », soutient Carolane Desmarais.
Une urgence de régler qui ne se rend pas jusqu’aux tables
Un sondage réalisé l’hiver dernier révélait que le tiers des professionnelles et professionnels songeait à quitter le réseau scolaire pour une autre raison que la retraite, majoritairement vers le secteur privé.
« Si la tendance se maintient, les parents du Québec devront payer pour les services professionnels qui doivent normalement leur être fournis par l’école, selon la loi. Cela laissera de côté des milliers d’élèves dont les parents devront faire le choix déchirant soit de faire l’épicerie, soit de payer les services dont leur enfant a besoin. Et ça, c’est inacceptable », soutient Carolane Desmarais.
« L’urgence de régler doit se traduire aux tables de négociation par des mandats et des gestes concrets de reconnaissance de l’expertise des pros, d’amélioration de la conciliation travail-famille et de réduction de la précarité des pros. Pour l’instant, l’urgence, on ne la sent pas », conclut la présidente du Syndicat.
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