Enseigner la pleine conscience dès la maternelle
À l'heure où de nombreuses études prouvent que les jeunes sont de plus en plus à risque de souffrir d'anxiété et de stress, l'école primaire Birchwood à Saint-Lazare s'est donnée comme mission d'outiller ses élèves dès la maternelle.
« C'est incroyable de voir et d'entendre des jeunes de la maternelle nous dire qu'ils sont stressés ou anxieux », souligne d'entrée de jeu Marie-Christine Boily, animatrice de vie spirituelle à l'école primaire Birchwood.
C'est dans cet esprit que l'établissement anglophone de la commission scolaire Lester-B-Pearson met en pratique, depuis septembre 2018, son projet pilote.
Deux fois par mois, chaque classe, de la maternelle à la sixième année, reçoit la visite de Marie-Christine Boily qui enseigne des techniques de pleine conscience.
« L'école a fait un sondage auprès des élèves et ce qui en est ressorti c'est l'augmentation du taux de stress chez les jeunes. La directrice, Dominique Daoust a vu dans les résultats l'importance d'agir auprès des élèves. Elle croit beaucoup en ce projet et y a investi beaucoup pour assurer sa réussite », souligne l'enseignante.
Prendre le temps de ressentir
De plus en plus en vogue, le mouvement de pleine conscience ou mindfulness s'inscrit dans les mouvements thérapeutiques congnitifs comportementaux.
« En classe, les élèves sont invités à fermer les yeux, à respirer par le nez et à prendre conscience de ce qui se passe autour d'eux et à l'intérieur d'eux », explique Mme Boily.
Outiller tôt
« Les élèves, surtout les plus jeunes, ont encore leur petite âme d'enfant. Ils ne sont pas encore pris dans un engrenage, ils sont encore purs. C'est pour cette raison qu'il faut leur enseigner les techniques tôt, pour qu'ils puissent avoir en poche tous les outils et y avoir accès tout au long de leur vie », poursuit Mme Boily en entrevue avec Néomédia.
« Les élèves sont très ouverts et très réceptifs, il suffit de les approcher avec ce qu'ils connaissent et ce qu'ils aiment. Par exemple, dès qu'on leur parle du cerveau et qu'on leur explique comment ils peuvent le travailler, on peut voir qu'ils sont allumés. On va chercher beaucoup de jeunes en parlant de science.»
Une approche qui fait ses preuves
En quelques mois, Marie-Christine Boily remarque déjà une différence chez ses étudiants. Et si certains parents se sont montrés plus réticents en début d'année, pour la plupart, ils ont tous changé leur fusil d'épaule.
« Au début de l'année, nous avons rencontré les parents pour leur expliquer en quoi consistent les cours de pleine conscience. Nous avons une belle école multiculturelle et bien des parents avaient des craintes, mais il n'y a rien de religieux dans les techniques enseignées aux élèves ».
Aujourd'hui, plusieurs parents, enseignants et élèves pratiquent la pleine conscience quotidiennement.
« J'ai eu de nombreux commentaires de parents et d'enseignants qui me disent avoir remarqué un changement chez leur enfant ou chez leurs élèves. C'est vraiment inspirant et encourageant ».
Aider le plus d'enfants possible
Si pour l'instant le projet-pilote se concentre uniquement à l'école primaire Birchwood, Marie-Christine Boily espère pouvoir le faire évoluer et l'enseigner partout.
« Mon but est de former des enseignants pour qu'ils puissent intégrer les techniques de pleine conscience dans leur quotidien avec les élèves. C'est certain que j'aimerais voir la pleine conscience s'enseigner dans toutes les écoles. »
L'Université du Québec à Montréal offre depuis le début de l'année un programme pour former les enseignants à l'approche proposée par Marie-Christine Boily.
Évidemment ni Mme Boily, ni même les chercheurs ne vont prétendre que la pleine conscience est la panacée. Si elle peut s'avérer efficace pour certaines personnes, pour d'autres elle peut avoir très peu d'impact.
Quoi qu'il en soit, elle peut représenter une approche différente et intéressante qui à long terme, peut certainement avoir des effets bénéfiques.
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