Le 14 décembre prochain à la Maison Félix-Leclerc de Vaudreuil-Dorion, Madeleine Turgeon dévoilera sa contribution au projet "Tenir à un fil". Un projet qui agrège aujourd'hui plus d'une centaine d'artistes mosaïstes et dont la genèse démarre ici, dans Vaudreuil-Soulanges.

Il y a des insomnies qui font date. Celle qu'a vécu Madeleine Turgeon au mois d'août 2021 est incontestablement de celles-ci.

Cette insomnie à commencer avec un appel du Directeur du musée archéologique de Sousse (Tunisie). Mosaïstes l'un et l'autre, les deux artistes ont noués une amitié sincère au fil du temps. Son ami est inquiet "As-tu vu, les talibans viennent de reprendre le contrôle de l'Afghanistan. C'est grave ! On ne peut pas rester dans rien faire". Faire quelque chose évidemment, oui, mais quoi ? Voici la recette idéale pour une nuit sans sommeil.

À ce moment-là, les talibans ont repris le contrôle de l'Afghanistan. Et malgré de premières déclarations rassurantes sur la place qui serait accordée aux femmes, il semblait évident qu'elles seraient les premières à voir leurs droits bafoués. La suite ne fera que confirmer ces craintes. Ce sont précisément ces femmes qui donneront son idée à Madeleine Turgeon. Ainsi est né le projet "Tenir à un fil".

Un projet international

Dès le lendemain, un nouvel appel entre les deux amis dessinait les contours définitifs du projet : proposer à des artistes partout dans le monde de réaliser des mosaïques et les associer en forme d'écharpe.

"En choisissant la mosaïque, nous souhaitons mettre en images les motifs qui ornent les robes traditionnelles afghanes. Des robes colorées, ornées de bijoux et assemblées selon un savoir-faire quasi millénaire. Si le fond vise à sauver et faire vivre la culture afghane, la forme est là pour nous rappeler à tous et toutes que la liberté ne tient qu'à un fil" précise Madeleine Turgeon.

Une présentation du projet auprès de la British Modern Mosaic Association finira de convaincre les mosaïstes du monde entier.

Au total, ce sont plus de centaines d'artistes qui participent avec près de 1 200 sections qui seront réalisées dans le cadre de ce projet. L'Australie a déjà présenté 7 sections, la France 120 et le Royaume-Uni 140. Suivront de nombreux pays comme le Japon et... le Canada.

De la Maison Félix-Leclerc au siège des Nations-Unies ?

En charge du volet canadien du projet, Madeleine Turgeon dévoilera sa contribution le 14 décembre prochain à la Maison Félix-Leclerc de Vaudreuil-Dorion. L'oeuvre prendra ensuite la route pour se rendre à Toronto et Ottawa.

"Mais notre objectif ultime est de présenter l'intégralité des contributions réalisées dans le monde sur un seul et même lieu : le siège des Nations-Unies à New York, car, c'est certes un projet artistique mais c'est aussi et surtout un projet humanitaire. Nous ne devons pas oublier les femmes afghanes. Nous ne devons pas les oublier." insiste Madeleine Turgeon.

Grâce à son rayonnement international, Tenir à un fil permettra peut-être de remettre le sort des femmes afghanes dans l'actualité. Et tout cela aurait commencé par une nuit sans sommeil quelque part, dans Vaudreuil-Soulanges.

À lire également : 

La faune et la flore pour agrémenter l'unité pédiatrique de l'Hôpital du Suroît