Bien plus que la Saint-Patrick
Passé maître en danse irlandaise, il partage sa passion
Son menton est parallèle au sol, les bras tendus, les poings serrés. Si on regarde le haut du corps de Casey Costello, il paraît immobile. Pourtant, ses jambes, en position croisée, virevoltent au son de ses pas sur le sol. La danse irlandaise traditionnelle, qu’il pratique depuis l’âge de 12 ans, l’a mené au sommet. Aujourd’hui, il transmet sa passion dans son école à Saint-Lazare.
« Aussitôt que j’ai commencé, j’étais vraiment passionné », raconte Casey Costello. Le jeune de 12 ans, habitant Pointe-Claire, découvre cet art grâce à deux de ses amis. De descendance irlandaise, il s'épanouit au rythme des pas de ses ancêtres durant son adolescence.
Après quelque temps, il arrive à un point où il ne compte plus les heures de pratique. Il cumule les spectacles, les festivals et les compétitions. Jeune adulte, Casey Costello se positionne premier au Canada et huitième au monde en solo.
Au fil de ses 15 années de compétition, il aura mené son équipe à gagner 15 titres aux championnats de l’est du Canada et à être les troisièmes au niveau mondial. « Quand tu arrives aux championnats mondiaux, c’est comme les Jeux olympiques », mentionne-t-il.
La discipline physique est très élevée. Les entraînements sortent du studio de danse afin de travailler les muscles antagonistes. « Dans la danse irlandaise, les jambes sont toujours croisées, donc ce n'est pas naturel du tout. Ça crée un débalancement avec les muscles », explique-t-il.
C’est également difficile sur les articulations puisque le corps fait constamment des sauts. Plusieurs danseurs finissent avec des problèmes aux hanches, aux genoux et aux chevilles.
Pendant ses années de compétition, Casey Costello commence à enseigner à l’école de danse dans l’ouest de l’île de Montréal. Une fois qu’il obtient sa certification de professeur, il décide de lancer sa propre école en 2015, la Costello Irish Dance, à Saint-Lazare.
« Étant donné qu’il y a de jeunes familles et qu’il y avait le défilé de la Saint-Patrick à Hudson qui était populaire, je me suis dit que Vaudreuil-Soulanges était la communauté parfaite pour ouvrir une école », soutient-il.
Encore méconnu
Malgré ses récompenses, que ce soit comme danseur ou comme professeur, son univers reste méconnu de plusieurs. « Il y a une belle reconnaissance, mais surtout au mois de mars avec la Saint-Patrick, moins dans le reste de l’année », indique-t-il.
Selon M. Costello, cette danse est plus répandue dans les familles anglophones, souvent de descendance irlandaise, même s’il voit aussi de jeunes francophones parmi ses élèves.
Depuis sa fondation, son école multiplie les distinctions. Ses élèves se sont rendus à Calgary cet automne pour les championnats nationaux, où deux jeunes danseuses se sont qualifiées dans le top 10 de leur catégorie d’âge.
La Costello Irish Dance était également à Toronto la semaine dernière pour les championnats de l’est du Canada, où des danseuses ont aussi terminé dans les 10 meilleures.
Ces prix arrivent à un moment particulier alors que M. Costello a dû donner ses cours en ligne en raison de la pandémie. « C’est très challengeant, surtout pour les jeunes de 5 et 6 ans, c’est très difficile de suivre les cours sur un ordinateur », déplore-t-il.
Les 41 étudiants étaient donc ravis de reprendre les pratiques en présentiel en septembre.
Casey Costello espère maintenant que le classique défilé de la Saint-Patrick aura lieu en mars prochain et que les compétitions en équipe puissent finalement reprendre. « Les élèves travaillent extrêmement forts et la danse en équipe est un autre beau aspect de la danse. La synchronisation est le défi principal », affirme-t-il.
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