Journée J'achète un livre québécois
12 août: pourquoi ne pas encourager une écrivaine de la région?
Le sujet de la santé mentale est bien souvent tabou. Mais pour Alexandra Loiselle-Goulet, citoyenne de Salaberry-de-Valleyfield, c’est une de ses thématiques de prédilection. C’est d’ailleurs le thème de son tout premier roman en carrière: Ma vie est comme une chanson des années 80.
« Ça fait longtemps que j’ai ce rêve fou d’écrire un livre, mais avant il y a quelques mois, je n’avais pas d’inspiration. Étant habituée de parler de moi dans des conférences, je ne savais pas quoi dire. Puis, un jour alors que j’assistais à un congrès une amie m’a demandé: tu attends quoi pour écrire un livre? C’est quelque temps plus tard, alors que j’étais dans le bain, qu’une phrase m’est apparue en tête et tout est parti de là », raconte l’écrivaine qui exerce son talent sur le blogue La fille et son anxiété.
Autobiographique? Pas totalement
Dès ce moment, Ma vie est comme une chanson des années 80 a pris forme, mélangeant ainsi la fiction et la réalité. C’est qu’Alexandra Loiselle-Goulet a oeuvré, pendant plusieurs années, dans l’univers du showbiz québécois et souffre, ouvertement, d’un trouble de la personnalité limite.
« J’avais envie d’exploiter ces deux thématiques dans un même roman. Certains faits qu’on retrouve dans le livre sont véridiques ou exagérés par rapport à la réalité. Mais ce sont toutes des choses que j’ai vues, entendues ou vécues que j’ai romancées. Je dois avouer que j’ai eu peur quand j’ai eu la confirmation que j’étais signée comme auteure. Je suis habituée d’écrire des textes de 1500 mots, mais pas des centaines de pages (rires) », confie-t-elle.
Un « deadline » serré
Pour ce tout premier roman, Alexandra a dû composer avec un deadline serré pour la rédaction et la correction, soit…huit semaines ou deux mois. « Au début, quand le projet est né, je ne me mettais pas de pression. Une de mes amies avait un contact avec un éditeur. Elle lui a parlé de moi et il connaissait mon blogue sur l’anxiété. Au cours d’une discussion, je lui ai dit que j’avais débuté l’écriture d’un roman et que j’avais trois chapitres écrits jusqu’à présent. Je lui ai envoyé et trois jours plus tard, il m’a écrit pour me dire qu’il voulait me signer tout de suite. C’était au début décembre 2018 et jusqu’à la fin de ce mois, je n’ai rien écrit du tout parce que j’avais peur », raconte-t-elle, le livre entre les mains.
Après les Fêtes, elle a réalisé qu’elle n’avait plus le choix et elle s’est mise à écrire, son livre devant être complété à la mi-février 2019. « J’écrivais huit heures par jour, je ne faisais que ça. Je peux décrire mon livre comme un roman humoristique, mais avec un message sérieux. Les lecteurs vont rire et pleurer au cours de sa lecture, mais aussi réfléchir sur certains aspects de leur vie dans les passages où le personnage principal rencontre son psychiatre. »
Une suite…en écriture
Très rapidement, le rêve d’Alexandra d’écrire un livre s’est transformé et a évolué. Aujourd’hui, quelques semaines après la sortie de son premier roman, elle est à écrire la suite. Un projet de série télé inspiré de l’histoire de ce premier tome pourrait aussi voir le jour éventuellement.
« Je pense qu’il est important de parler de santé mentale, même si le sujet demeure tabou encore aujourd’hui. Plusieurs personnes vivent une problématique de santé mentale sans savoir que c’est ça. Les filles qui sont atteintes du trouble de la personnalité limite passent souvent pour des maudites folles alors qu’on est juste malade. Je trouvais important de démystifier l’anxiété et la santé mentale dans tous leurs aspects pour que les gens comprennent qu’il y a autant de symptômes que de gens qui en souffrent. »
Fait intéressant pour les amoureux des chansons des années 80. Dans son roman, Alexandra a donné à chaque chapitre, un titre de chanson de cette époque. À la fin du livre, une bibliographie offre tous les titres des chansons évoquées dans les pages précédentes. Un beau clin d’oeil pour les nostalgiques des années où le fluo dominait.
L’autrice a aussi eu une excellente nouvelle récemment: son roman est en réimpression. « Je suis vraiment contente. Le livre rejoint tout le monde. Oui, il raconte une histoire d’amour, mais ce qu’on en retient au final, c’est que l’amour de soi est le plus important », conclut-elle avec tout l’enthousiasme qu’on lui connait.
En terminant, précisons que Ma vie comme une chanson des années 80 est en vente au coût de 19.95$ dans toutes les librairies du Québec. Alexandra sera aussi présente au Salon du livre de Montréal afin de rencontrer les intéressés et amoureux de lecture.
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