Daniel Bertolino est devenu un ambassadeur, une référence
Débarqué en sol québécois en pleine Expo 67, Daniel Bertolino, sans encore le savoir, allait devenir un ambassadeur de la province, du pays et de la francophonie. Récemment, le membre du conseil d’administration de la Fondation du patrimoine Sainte-Jeanne-de-Chantal a été nommé membre de l’Ordre du Canada.
Le producteur et réalisateur documentaire Daniel Bertolino est arrivé au Canada avec ses films. C’est le maire de Montréal, Jean Drapeau, qui lui a demandé de tenir une conférence en pleine Expo. Lui qui rentrait d’un voyage autour du monde de deux ans, s’est vite rendu compte qu’il avait beaucoup de matériel à présenter.
Près de cinq décennies plus tard, Bertolino est devenu une référence. Aujourd’hui, il est fier de la reconnaissance qui lui est montrée. « Je me doute bien que mon travail plaît d’après les commentaires des gens que je croise. C’est un travail de longue haleine et je ne suis pas seul pour tout faire ça. Cet honneur représente bien tout ce qui a été fait. Je suis fier de voir qu’on reconnaît ce travail », exprime-t-il au sujet de sa nomination.
Ses anthologies sur l’histoire contemporaine dont Le Défi mondial — cotes d’écoute de 5,5 millions de téléspectateurs à Radio-Canada, du jamais vu pour un documentaire — puis ses docu-fictions notamment sur les légendes indiennes du Canada, demeurent pour lui ses plus grandes réalisations. « Nous avons reconstitué des villages comme autrefois. On racontait des légendes avec les gens du village. Ç’a marqué beaucoup les esprits des autochtones et des francophones. C’était la première fois que les Québécois s’intéressaient aux histoires autochtones. Cela a changé les mentalités », se rappelle-t-il lorsqu’il parle du docu-fiction sur les légendes indiennes du Canada.
On peut sentir un brin de nostalgie dans sa voix lorsqu’il évoque tous ses souvenirs, de ses débuts à aujourd’hui, une période plus difficile pour les documentaristes estime-t-il. « C’est maintenant très difficile. Il faut être courageux, trouver un moyen d’avoir les sous. C’est pour ça que je mets l’accent sur la francophonie. Il faut être plus large. Les temps sont plus durs au Québec pour la culture, souligne celui qui est président du Groupe Via le Monde inc., créé en 1967 au Canada.
Il n’y a plus d’espace pour les documentaires et pourtant le public en veut. On réfléchit pour faire un documentaire et pendant ce temps on ne consomme pas. Ça ne plaît pas aux commanditaires. On n’est pas leur ami », lance mi-blagueur le récipiendaire du Prix du Québec — Prix Guy Mauffette, en 2013.
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