Économie
La Banque du Canada maintient son taux directeur

Par Salle des nouvelles
La Banque du Canada a annoncé ce mercredi qu’elle maintient son taux directeur à 2,75 %, une décision qui reflète l’incertitude persistante sur le plan commercial à l’international et une économie canadienne qui montre des signes d’essoufflement. Le taux officiel d’escompte demeure à 3 %, tandis que le taux de rémunération des dépôts est fixé à 2,70 %.
Depuis le printemps, les échanges commerciaux mondiaux demeurent instables. Les États-Unis et la Chine ont assoupli certains droits de douane, mais les tarifs restent largement supérieurs à ceux en vigueur au début de 2025. Des négociations sont en cours, mais leur issue reste incertaine.
Cette incertitude continue d’influencer l’économie mondiale. Aux États-Unis, la demande intérieure se maintient, mais la croissance a été freinée par la hausse des importations. En Europe, les exportations soutiennent l’activité économique, tandis qu’en Chine, les exportations vers l’Amérique du Nord reculent. Globalement, les marchés se sont stabilisés depuis la turbulence financière d’avril, mais demeurent sensibles aux annonces politiques.
L’économie canadienne ralentit
Au Canada, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint 2,2 % au premier trimestre, un peu au-dessus des attentes. Cette performance s’explique notamment par un rebond des exportations vers les États-Unis et une accumulation de stocks. Toutefois, la demande intérieure reste stable, et la consommation ralentit, malgré un léger maintien du rythme des dépenses.
Le marché du logement s’est affaibli, les reventes ayant chuté. Du côté du marché du travail, une baisse de l’activité est observée, particulièrement dans les secteurs liés au commerce extérieur. Le taux de chômage a atteint 6,9 %. La Banque prévoit une croissance économique plus modeste au deuxième trimestre.
Inflation : des signes à surveiller
L’inflation a reculé à 1,7 % en avril, en grande partie grâce au retrait temporaire de la taxe fédérale sur le carbone. Sans cet effet, l’inflation sous-jacente se situerait plutôt autour de 2,3 %, un niveau légèrement supérieur aux prévisions de la Banque.
Des hausses de prix supplémentaires pourraient être à prévoir, alors que plusieurs entreprises envisagent de répercuter les coûts liés aux droits de douane sur les consommateurs. La Banque du Canada dit suivre de près les comportements des ménages et les attentes inflationnistes.
Une approche prudente
Dans ce contexte, le Conseil de direction choisit de faire preuve de prudence, le temps d’en apprendre davantage sur les effets réels des nouvelles mesures commerciales américaines.
La Banque surveille notamment :
L’impact des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes ;
Les répercussions sur l’emploi, les investissements et la consommation ;
L’évolution des attentes d’inflation.
« Notre priorité est de préserver la confiance des Canadiennes et Canadiens dans la stabilité des prix pendant cette période de bouleversements mondiaux », a déclaré la Banque, qui affirme vouloir continuer à soutenir l’économie tout en gardant l’inflation sous contrôle.
La prochaine annonce du taux directeur est attendue le 30 juillet.
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