Politique provinciale
La MRC de Beauharnois-Salaberry s'oppose au redécoupage de la carte électorale
Dans le cadre de l'audience publique tenue ce mardi, par la Commission de la représentation électorale (CRE), la MRC de Beauharnois-Salaberry a déposé, par la main de son préfet, Miguel Lemieux, un mémoire pour exprimer son désaccord face au redécoupage de la carte électorale provinciale.
La rencontre qui s'est tenue à l'hôtel MOCO a réuni plusieurs acteurs du monde politique, notamment le maire de Salaberry-de-Valleyfield et préfet de la MRC de Beauharnois-Salaberry, Miguel Lemieux, mais également le député de Beauharnois, Claude Reid.
Devant être adopté en 2024 et entrer en vigueur pour l'élection provinciale de 2026 le redécoupage de la carte électorale prévoit le transfert des municipalités de Saint-Stanislas-de-Kostka, de Saint-Louis-de-Gonzague et de Saint-Étienne-de-Beauharnois vers le circonscription de Huntingdon.
En contrepartie, le comté de Beauharnois gagnerait les municipalités de Coteau-du-Lac, Les Cèdres et Pointe-des-Cascades, au détriment de celui de Soulanges.
La MRC et ses municipalités considèrent que cette dernière proposition « brise d’importantes dynamiques naturelles sur le territoire et mettrait un terme à plusieurs années de collaboration politique ».
« Notre préoccupation est le fait qu'on enlève de notre circonscription, des municipalités qui ont des liens étroits avec le coeur de la circonscription, pour en ajouter d'autres avec lesquelles ont a peu ou pas du tout de liens... Nous avons infiniment plus de relation avec Saint-Louis-de-Gonzague qu'avec Pointe-des-Cascades. Juste à regarder la carte, c'est évident que pour les Cèdres et Pointe-des-Cascades leur pôle c'est Vaudreuil. Il y a une incohérence ici car les municipalités les plus reliées ont les sépare et celles moins reliées ont les amalgames », a expliqué, d'entrée de jeu M. Lemieux.
Dans son rapport, la CRE explique que dans le découpage, les circonscriptions doivent contenir un nombre semblable d’électeurs afin de respecter l’égalité relative du vote.
De plus, en voulant diminuer le nombre d’électeurs dans la circonscription de Soulanges, on augmente celui de Beauharnois qui se trouverait près du seuil maximal. « On risque ainsi de se heurter à nouveau, dans quelques années, au même problème de circonscription témoignant d’un trop lourd bassin d’électeurs», a ajouté le préfet en rappelant que la MRC de Beauharnois-Salaberry connait, depuis quelques années, une croissance fulgurante qui ne se reflète pas nécessairement dans les données statistiques.
« Le portrait démographique va encore changer de façon marqué. Attendons, afin que la prochaine modification reflète bien ce que l'on va vivre d'ici les cinq prochaines années, notamment dans la circonscription de Beauharnois-Salaberry ».
Finalement, la MRC et ses municipalités souhaitent le maintien des limites actuelles des circonscriptions électorales, afin de respecter les communautés naturelles et la préservation de leurs affinités.
Elles proposent plutôt de réformer la loi électorale, par une hausse du nombre d’électeurs moyen par circonscription ou bien d’augmenter le nombre de celles-ci.
« Avoir trois MRC dans un même comté qui n'est pas si grand que ça géographiquement, ça pourrait être évité dans la mesure du possible. Nous sommes d'avis que l'option du statu quo est à privilégier pour le moment », a conclu Miguel Lemieux.
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