Le directeur du Service incendie de Beauharnois quittera le 20 janvier
La retraite pointe le bout de son nez pour Jean-Maurice Marleau
Dans une semaine jour pour jour, le directeur du Service de sécurité incendie de la Ville de Beauharnois, Jean-Maurice Marleau accrochera son uniforme pour de bon. Après une carrière de 42 ans au sein de la brigade incendie de cette municipalité, il franchira la prochaine étape de sa vie: la retraite.
À l'aube de celle-ci, Néomédia a pu s'entretenir pour une dernière fois avec celui qui occupe cette fonction depuis maintenant deux décennies, soit 20 ans. En décembre dernier, M. Marleau publiait cette lettre sur sa page Facebook personnelle:
Le 1er décembre 2022, j’ai avisé la direction générale de la Ville de Beauharnois sur mon intention de prendre ma retraite du Service de sécurité incendie et civile à compter du 20 janvier 2023. J’ai transmis cette lettre avec beaucoup d’émotions après 42 ans de service dont 20 en tant que directeur. J’ai évidemment hâte de profiter de ma retraite.J’ai beaucoup apprécié les années passées à l’emploi de la Ville de Beauharnois. Au cours des dernières années plusieurs parents et amis nous ont quittés sans avoir profité des meilleurs moments de la vie “ LA RETRAITE “
Merci à ceux que j’ai rencontré sur mon passage
Bonne continuité
Au plaisir de se revoir
Comment se sent-il à l'aube de ce jour important? "Je me sens bien. Je passe le flambeau à la prochaine génération, à des plus jeunes. Il y a une bonne relève, je ne suis pas inquiet pour le Service de sécurité incendie de Beauharnois. Plusieurs projets sont à venir et je suis confiant qu'ils seront menés à bien par la prochaine direction", lance-t-il en faisant référence entre autres à l'implantation d'un service de premiers répondants en caserne sur le territoire municipal dès 2024.
En 42 ans de service au sein de la Ville de Beauharnois, M. Marleau a été le témoin, et parfois l'instigateur, de plusieurs changements. "Nos outils de travail ont beaucoup évolué depuis mes débuts. Par exemple, les pinces de désincarcération fonctionnent maintenant avec des batteries, ce qui n'était pas le cas à mes débuts. Nous n'avions pas de citerne à l'époque et il a fallu en faire construire une. Le Service de sécurité incendie a aussi subi plusieurs changements au fil des ans: une nouvelle caserne, une flotte de véhicules neufs et ça se poursuit. Nous répondons à environ 400 appels par an", observe-t-il.
L'une de ses plus grandes fiertés? "Lors de chaque affichage de postes, nous recevons près entre 60 et 70 candidatures de gens intéressés à intégrer notre Service incendie.", image-t-il.
Quelles sont ses interventions les plus marquantes? "Il en a plusieurs qui nous marquent, c'est certain. Je pense rapidement à l'usine Spexel qui a été beaucoup de travail pour nous ou encore à l'incendie qui a ravagé l'usine Kruger de Beauharnois pendant 43 heures. Ç'a été difficile en raison du froid extérieur. Sinon, j'ai aussi en tête une intervention à l'usine Alcan en décembre 2018 alors que la température extérieure affichait -40. Un bloc-appartements de six logements était aussi la proie des flammes en même temps. Il y a aussi eu beaucoup d'accidents tragiques au fil des ans", confie-t-il.
Faire partie des services d'urgence d'une municipalité comme Beauharnois n'est pas toujours facile sur le plan humain, car le risque d'intervenir auprès de proches ou de connaissances est élevé. Est-ce qu'il a dû le faire? " Par chance, je n'ai pas eu à me rendre chez un de mes enfants. Mais il y a quelque temps, nous nous sommes rendus sur une scène de suicide qui impliquait une de mes connaissances. Ce n'est jamais facile, car avant d'être un intervenant, nous sommes humains."
Enfin, qu'est-ce que la retraite réserve à cet amoureux d'adrénaline? " Des voyages sans aucun doute. J'en ai plusieurs de prévus. Mes petits-enfants sont aussi bien impliqués dans le sport. Un de mes petits-fils ira aux Jeux du Canada cet été à l'Île-du-Prince-Édouard et j'irai l'encourager. J'ai aussi un véhicule récréatif que j'utiliserai pas mal cet été", conclut-il sur un ton enthousiasme face à cette nouvelle étape de vie qui l'attend.
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