La loi 2, les jeunes médecins et les étudiants
La relève en médecine : incertaine
Si la nouvelle loi 2 entend renforcer le système québécois de la santé, plusieurs craignent que les mesures poussent les étudiants en médecine à délaisser la province pour l’Ontario et avec raison. Souhila est en résidence au GMF Vaudreuil, mais dans le contexte actuel, elle remet ses choix en doute.
« Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que le plus grand obstacle à mon travail ce soit cette loi 2 adoptée par notre propre gouvernement et qui va nuire à la qualité des soins que je vais pouvoir offrir à mes patients », relate Souhila.
Comme d'autres de ses collègues, Souhila est tout à fait d'accord pour améliorer l'accessibilité aux soins et aux urgences, mais selon elle, ça ne passe pas par ce que stipule la loi 2. « Je refuse catégoriquement que ce soit fait au détriment de la qualité des soins et je suis convaincue que dans l’état où elle est présentée actuellement, la loi ne répondra pas vraiment aux causes profondes du problème », souligne-t-elle.
Celle-ci a développé un lien important avec ses patients, mais même si elle demeure à Vaudreuil-Dorion, elle pense sérieusement à l’Ontario. Dans les faits, elle s’est déjà procuré la licence qui lui donnerait le droit de pratiquer dans la province voisine. Elle n’a pas mentionné le montant que cela lui avait coûté, mais d’autres médecins ont confirmé à Néomedia qu’il s’agissait d’une somme significative, surtout pour une étudiante.
« C'est vraiment avec beaucoup de regret que je réalise tout ce qui se passe, parce que moi, j'ai toujours voulu m'installer à Vaudreuil, autant sur le plan professionnel que sur le plan personnel […]. Tout ce que je veux, c'est de pouvoir pratiquer dans un endroit où je vais pouvoir offrir des soins de qualité à mes patients, mais aussi travailler dans un environnement sain, où règnent la collaboration, l'entraide et le respect, et non la coercition, la peur ou la contrainte. », conclut Souhila.
Quitter pour de meilleures conditions
Souhila n’est malheureusement pas la seule à penser à déménager sa pratique, une autre étudiante, cette fois-ci en première année de résidence au GMF universitaire de Châteauguay, y réfléchit tout autant.
« En voyant l’ambiance dans les milieux de travail, j’ai décidé d’explorer à l'extérieur du Québec. J’ai déjà eu des entrevues avec des centres médicaux et hospitaliers au Yukon, en Colombie-Britannique et en Ontario », explique Yasmine. Même si sa famille habite Châteauguay, la jeune femme a décidé de faire l’un de ses stages à l'extérieur de la province pour voir comment ça se passe.
Adoptée sous bâillon par le gouvernement Legault et entrant officiellement en vigueur le 24 octobre 2025, la loi 2 ne fait certainement pas l’unanimité. Particulièrement chez la communauté médicale qui presse le gouvernement de reculer.

