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Plus qu'une passion: une vocation

Georgios Sousa et ses 30 000 comics

durée 18h00
22 septembre 2025
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Maxim Ouellet
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Par Maxim Ouellet, Journaliste

Le dictionnaire Larousse définit le mot collection comme étant la réunion d'objets rassemblés et classés pour leur valeur documentaire, esthétique, pour leur prix, leur rareté, etc. Pour les collectionneurs, on parle plutôt d'une passion, parfois inexplicable, pour un objet.

L'équipe de Néomédia est allée à la rencontre de collectionneurs passionnés de la région afin d'en savoir plus sur ce qui pousse les gens à collectionner un objet plutôt qu'un autre, mais surtout, pour découvrir de petites merveilles.

Dans une simple pièce du multicentre Saint-Charles à Vaudreuil-Dorion, entre des boîtes soigneusement étiquetées et des rayons où s’alignent des couvertures colorées, Georgios Sousa raconte d’où lui vient sa passion pour les comic books, ces bandes dessinées américaines ayant donné naissance aux superhéros les plus connus au monde.

La passion sans égale de Georgios l’a poussé à ouvrir sa propre boutique où il entrepose et propose aux amateurs les plus récents numéros. Dans sa collection, il compte près de 30 000 comics!

Les premières pages d’une passion

L’aventure commence alors qu’il n’a que huit ans. « Mon tout premier comic, c’était Amazing Spider-Man : Skating on Thin Ice », se souvient-il. Publié à la fin des années 1980, ce numéro faisait partie d’une série éducative destinée à sensibiliser les jeunes aux dangers de la drogue. 

Pour Georgios, ce n’était pas la morale de l’histoire qui comptait, mais l’image saisissante de Spider-Man sur la couverture, réalisée par Todd McFarlane, futur créateur de Spawn. À l’intérieur, les dessins d'Alex Saviuk présentaient Electro, un personnage qui restera son premier grand coup de cœur.

Quelques années plus tard, c’est avec son frère qu’il franchit pour la première fois les portes d’une véritable boutique spécialisée, tenue par Robert Duclos ici même dans la région. « On entrait là et c’était comme un enfant dans un magasin de bonbons. Des rangées interminables de comics », relate Georgios. La petite allocation qu’il recevait de ses parents servait bien sûr à financer l’achat de ces aventures dessinées.

Des influences multiples

Si Spider-Man occupe une place centrale, d’autres lectures marquent l’enfance de Georgios. À la bibliothèque de son école primaire, il découvre Tintin et Gaston Lagaffe. Il est captivé d’une part par les récits d’aventure du reporter et de l’autre par l’humour de Gaston. 

Cecidit, c’est d’abord et avant tout les séries animées des années 1990 qui cimentent sa passion. X-Men (1992) et Spider-Man (1994) lui ouvrent les portes d’un univers foisonnant de héros et de vilains. Devant son écran, il découvre les Sinister Six, Kingpin ou encore Daredevil. 

« Je voulais absolument retrouver ces personnages sur papier. Alors je partais à la chasse aux numéros qui les mettaient de l’avant », explique Georgios. Les séries télévisées lui permettaient de découvrir d’autres héros et vilains.

Les héros et les vilains

Au fil des années, Georgios développe une affection particulière pour certains personnages. Electro demeure son favori, mais il cite aussi Juggernaut, Omega Red ou encore Sabretooth, ennemis redoutables des X-Men et de Wolverine.

Même s’il aime autant les héros de l’univers Marvel que DC, notamment grâce à Flash et Spider-Man, Georgios est attiré par les vilains et particulièrement ceux de Marvel. « Dans Spider-Man, les costumes, les couleurs, tout était fascinant. Les méchants avaient autant de charisme que les héros. » Cette admiration pour la « Rogue’s Gallery » de Marvel le distingue d’autres amateurs davantage attirés par les protagonistes.

Des artistes de référence

Une collection de comics, c’est aussi une galerie d’artistes différents au style unique. Georgios énumère ceux qui l’ont marqué : Todd McFarlane pour son style spectaculaire et sa création de Venom, Mark Bagley pour son trait nerveux et son travail sur Carnage, Jim Lee et Chris Claremont pour avoir redéfini les X-Men au début des années 1990.

Il mentionne aussi Alex Ross, maître des peintures hyperréalistes, et les frères Kubert, Andy et Adam, qui ont façonné sa vision de Wolverine. Chacun de ces artistes et scénaristes a laissé une empreinte durable dans sa mémoire et dans sa collection.

Les pièces de collection

Parmi les trésors qu’il conserve précieusement figurent de nombreux numéros célèbres comme Amazing Spider-Man #337 (le retour des Sinister Six), #298 et #300, bien connus pour l’introduction de Venom. 

Il possède aussi Wolverine #90, un numéro culte illustré par Adam Kubert avec sa couverture panoramique et son combat épique entre Wolverine et son ennemi de toujours Sabertooth.

Mais au-delà de la valeur marchande, c’est la dimension affective qui compte. Retrouver, des années plus tard, le premier comic offert par son père reste pour lui un moment bouleversant. « En ouvrant les pages, tout est revenu d’un coup. C’était comme si le temps s’était arrêté », témoigne le collectionneur.

L’univers élargi

La collection de Georgios ne s’arrête pas aux comics eux-mêmes. Dans les années 1990, il achète le Wizard Magazine, publication qui présente les tendances du marché, des interviews, des classements d’artistes et même une section où les lecteurs pouvaient envoyer leurs dessins. 

Avec un ami, il soumet un jour une illustration détournant une scène de Pulp Fiction, remplacée par Catwoman. « On avait pris ça au sérieux, j’ai gardé l’original. C’était amusant de faire partie de cette communauté », se rappelle Georgios.

Du collectionneur au libraire

Au fil du temps, la passion de Georgios Sousa ne s’est pas limitée à accumuler des numéros rares ou à revisiter ses lectures d’enfance. Elle l’a aussi conduit vers l’univers professionnel de la bande dessinée.

« Une des raisons qui m'a poussé à ouvrir un magasin de bandes dessinées, c’est Marc Jetté, propriétaire du Studio 9 Bandes Dessinées, sur la rue Saint-Hubert à Montréal. » Marc Jetté lui avait demandé de jouer les livreurs, c’est-à-dire d’aller récupérer ses commandes à l’entrepôt de Dorval pour ensuite les lui apporter en boutique.

Pour Georgios, qui habitait Vaudreuil-Dorion, l’occasion était trop belle pour être manquée. « C’était une expérience en or. Je ramassais la commande, je la livrais, et ensuite, Marc et moi on passait tout en revue. On triait ce qui était réservé aux clients, puis ce qui allait sur les tablettes », raconte Georgios.

Avec les années, une vraie complicité s’installe. Au moment où Marc prend sa retraite, Georgios est même pressenti pour reprendre le flambeau. Mais la pandémie de COVID-19 et les rénovations majeures prévues par les propriétaires de l’immeuble changent la donne. « Je n’ai pas pris le contrat. À la place, j’ai choisi la vente en ligne pendant cinq ans. »

Finalement, le 10 juin 2025, il inaugure son propre magasin physique, concrétisant un rêve de longue date. Une étape naturelle pour celui qui a fait des comics bien plus qu’une passion de jeunesse : une véritable vocation.

Un patrimoine culturel et personnel

Aujourd’hui encore, Georgios Sousa continue de feuilleter ses bandes dessinées avec la même passion qu’à douze ans. Sa collection n’est pas qu’une accumulation de papier : elle constitue un patrimoine culturel et personnel, d’influences médiatiques et de découvertes artistiques qui lui rappelleront toujours des souvenirs de jeunesse.

« Quand je regarde mes comics, je ne vois pas seulement des superhéros, je vois des moments de ma vie. Chaque numéro raconte une histoire qui m’appartient autant qu’aux personnages », exprime Georgios en terminant.

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